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Mélenchon 1er ministre : quel futur pour la tech en France avec le NFP ?

Que se passerait-il dans le monde de la tech si Mélenchon devenait Premier ministre ? Découvrez une synthèse des principales mesures proposées par le NFP dans ce domaine !

Le 7 juillet 2024 à 20 heures, le Nouveau Front Populaire a surpris toute la France en arrivant en tête des élections législatives anticipées.

Cette coalition de partis de gauche à obtenir une majorité relative, en grande partie grâce à un « barrage républicain » contre le RN de Jordan Bardella organisé avec les partis du centre.

À présent, malgré une absence de majorité absolue et fort de ses 180 sièges, le NFP réclame le pouvoir et demande à former un gouvernement.

Toutefois, une question se pose : si l’un des leaders du NFP, comme Jean-Luc Mélenchon, devenait Premier ministre, quel serait l’impact pour le domaine de la tech et du numérique ?

Pour le savoir, nous vous proposons un résumé des principales mesures proposées sur ce thème dans le programme du NFP ou dans les programmes des différents partis qui le composent…

Réguler les infrastructures numériques

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Très concis, le programme du NFP se présente sous la forme d’un PDF de 26 pages. L’un des volets s’intitule « Le numérique au service de l’intérêt général », et comporte trois points phares.

Il appelle tout d’abord à mieux réguler les infrastructures du numérique et des télécommunications, et à garantir la neutralité du net.

Cela permettrait d’assurer une couverture équitable et une qualité de service optimale pour les citoyens, notamment via la mise en place de normes de qualité, la supervision des opérateurs et la garantie de l’accès à internet dans les zones mal desservies.

La régulation stricte permettrait aussi de prévenir les monopoles et d’encourager la concurrence, favorisant ainsi l’innovation et réduisant les coûts pour les utilisateurs finaux.

Le terme de neutralité du Net désigne un principe fondamental stipulant que tous les contenus sur Internet doivent être traités de manière égale, sans discrimination ou préférence.

Le but est de maintenir un internet libre et ouvert, où tous les utilisateurs ont un accès égale à l’information et aux services. Il s’agit aussi d’empêcher les fournisseurs d’accès à internet de favoriser certains contenus.

On peut toutefois redouter qu’une sur-régulation étouffe l’innovation et la compétitivité des entreprises. Les acteurs du secteur technologique pourraient trouver les régulations contraignantes et coûteuses, ce qui ralentirait le développement des infrastructures et des services.

De même, on peut estimer que certaines formes de gestion de réseau (comme la priorisation des services critiques) sont nécessaires pour assurer une qualité de service optimale.

Maîtriser l’IA et créer une agence des logiciels libres

https://twitter.com/JLMelenchon/status/1482721600051032064

L’ambition est aussi de créer une mission nationale de maîtrise de l’intelligence artificielle, et une agence publique des logiciels libres.

Cette mission dédiée à l’IA pourrait coordonner les efforts de recherche, développement et déploiement tout en veillant à ce que les technologies soient utilisées de manière éthique et bénéfique pour la société.

Elle pourrait inclure la formation des professionnels, la création de normes éthiques, et la mise en place de réglementations pour s’assurer que l’IA soit utilisée de manière responsable et sécurisée.

De son côté, l’agence publique des logiciels libres viserait à promouvoir l’utilisation de logiciels Open Source dans les administrations publiques, toujours dans le but de réduire la dépendance vis-à-vis des logiciels propriétaires et d’encourager une culture de collaboration et d’innovation.

Néanmoins, la création de cette mission nationale et de cette agence publique peut être perçue comme une centralisation excessive, limitant l’initiative privée et la flexibilité.

Les chercheurs et les entreprises risquent de trouver ces structures trop lentes et trop bureaucratiques. De plus, la mise en place de telles institutions nécessite des ressources massives et une expertise.

Il peut être difficile de recruter et de retenir des talents de haut niveau dans le secteur public, surtout dans des domaines aussi compétitifs que l’IA et les logiciels.

Un plan interministériel sur l’impact du numérique

En outre, le NFP veut adopter un plan interministériel sur l’impact du numérique sur la santé, l’enfance et l’éducation.

L’objectif pourrait être de maximiser les bénéfices du numérique tout en minimisant ses effets néfastes, par exemple en réglementant l’usage des écrans chez les enfants et en proposant des contrôles parentaux améliorés.

Il peut aussi s’agir d’exploiter les opportunités considérables du numérique pour l’éducation, comme l’apprentissage en ligne, tout en s’assurant que cette intégration se fasse de façon équitable et inclusive.

Un tel plan nécessite cependant une coordination complexe entre les différents ministères et agences, ce qui peut entraîner des inefficacités et des retards. De plus, la bureaucratie et les conflits d’intérêts peuvent entraver la mise en œuvre effective des politiques.

Par ailleurs, certaines mesures comme la réglementation de l’usage des écrans chez les enfants peuvent être perçues comme une ingérence dans la vie privée et les choix parentaux, et donc une entrave aux libertés individuelles.

Rappelons qu’une telle mesure a été adoptée en Chine. Or, les familles françaises pourraient estimer qu’elles doivent avoir plus de contrôle sur la manière dont elles gèrent l’exposition au numérique.

Et dans un contexte de contraintes budgétaires, il pourrait être difficile de justifier les dépenses massives que requiert la mise en œuvre d’un tel plan.

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Réindustrialiser la France pour sa souveraineté numérique

Hormis ce volet spécialement dédié, le programme évoque aussi le numérique dans son chapitre consacré à l’Europe.

C’est l’un des secteurs cités comme exemples pour la mesure visant à réindustrialiser l’Europe, aux côtés de l’industrie du médicament et de celle de l’énergie.

Un autre projet du NFP dans les mois suivants sa prise de pouvoir est de faire bifurquer l’économie et de réindustrialiser la France, et ceci passerait notamment par un plan de reconstruction industrielle visant à mettre fin à la dépendance du pays.

Parmi les domaines stratégiques mentionnés, on compte notamment ceux des technologies de pointe et des semi-conducteurs. À l’heure actuelle, la France dépend largement des États-Unis et de la Chine dans ces secteurs.

https://twitter.com/FranceInsoumise/status/1431636887832236040

Cybersécurité et protection des données

Bien que la question de la cybersécurité ne soit pas évoquée dans le programme du NFP, les différents partis qui le composent ont fait des propositions sur cette problématique.

La France Insoumise veut renforcer les lois de protection personnelles comme le RGPD, tout en augmentant les moyens alloués à la CNIL. De son côté, le Parti Communiste Français veut promouvoir la transparence des algorithmes.

La LFI veut également renforcer les capacités de cybersécurité, tandis que le PCF souhaite accroître la coopération internationale pour lutter contre la cybercriminalité et développer des programmes de formation.

Le numérique au service de la démocratie

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La France Insoumise souhaite utiliser les outils numériques pour favoriser la participation citoyenne, et développer des plateformes de consultation citoyenne en ligne.

Cette idée peut sembler louable, mais pose problème à bien des égards. Les plateformes numériques pourraient être touchées par des cyberattaques, compromettant la confidentialité, mais aussi l’intégrité des consultations.

Ces dernières pourraient aussi être manipulées par des groupes organisés, cherchant à influencer les résultats de manière disproportionnée.

Il y a aussi un risque que seule une minorité de citoyens très engagés et à l’aise avec le numérique utilise ces plateformes, qui ne reflèteront donc pas réellement l’opinion de la majorité.

Le parti de Benoît Hamon, Génération.s, veut quant à lui lutter contre la désinformation et la manipulation de l’opinion publique via les réseaux sociaux.

Toutefois, la gauche française use allègrement de ces méthodes pour tromper les électeurs et les inciter à voter pour elle. Espérons qu’il ne se focalise donc pas uniquement sur l’extrême droite.

Enfin une éducation numérique digne de ce nom ?

Dans le domaine de l’éducation, le Parti Socialiste propose d’intégrer l’éducation numérique dans les programmes scolaires et de renforcer la formation continue.

Toutefois, les enseignants eux-mêmes peuvent ne pas être suffisamment formés ou à l’aise avec les outils numériques. Cela complique leur intégration dans les programmes scolaires.

Il y a aussi un risque de trop se concentrer sur la technologie, au détriment des compétences pédagogiques de base et de l’enseignement des matières fondamentales.

Le renforcement de la formation continue implique aussi que les travailleurs soient motivés, et aient accès à ces formations. Ceci peut être difficile à réaliser pour ceux qui ont un emploi du temps chargé.

De son côté, Génération.s veut lutter contre la fracture numérique par des programmes de formation et de sensibilisation.

Un virage écologiste pour la French Tech

https://twitter.com/EELV/status/957212936224870400

Le PCF souhaite mettre en place des centres de données plus écologiques, mais on peut craindre que cela se fasse au détriment des performances. Il souhaite aussi améliorer le recyclage des équipements électroniques.

En outre, EELV veut promouvoir l’usage des technologies numériques pour la transition écologique et réduire l’empreinte carbone des infrastructures.

Quel avenir pour l’économie numérique ?

Même si le NFP est orienté à gauche, il ne compte pas délaisser totalement l’économie numérique. Par le passé, Génération.s a exprimé son intention de soutenir les startups et PME innovantes.

Le Parti Socialiste veut mettre en place des incitations fiscales pour les entreprises investissant dans la recherche et le développement technologique. La LFI veut quant à elle encourager les pratiques de télétravail.

Vous connaissez désormais toutes les propositions phares du NFP pour la technologie et le numérique. Quel est votre avis ? Estimez-vous que ce programme est adéquat pour répondre aux enjeux du secteur ? Y a-t-il selon vous un parti proposant de meilleures mesures ? Partagez votre avis en commentaire !

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