Gartner prédit un monde B2B peuplé d’agents IA d’ici peu. L’annonce est tombée lors du Gartner IT Symposium/Xpo 2025 et a immédiatement attiré l’attention.
Selon le cabinet, les agents IA orchestreront plus de 15 000 milliards de dollars d’achats interentreprises d’ici 2028. Les marques doivent donc se préparer à une mutation express qui rebat les cartes du travail, de la conformité et des relations commerciales.
Qu’est-ce qu’il faut comprendre ?
Pour faire simple, l’IA autonome va s’inviter dans 90 % des achats B2B. Ces agents utiliseront des flux de données vérifiables pour sécuriser chaque étape du processus. Ils géreront ensuite les contrats avec une précision constante. Les transactions fréquentes ne demanderont presque plus d’intervention humaine.
Cette perspective nourrit une transformation profonde du fonctionnement des entreprises. Déjà, les dirigeants doivent anticiper ce virage dans leurs stratégies d’achats. Les fournisseurs, eux, sont contraints de réévaluent leur position dans un marché automatisé. Quant aux équipes internes, ils cherchent leur place face à ces systèmes.
Gartner met en avant trois éléments clés pour cette mutation. La négociation machine-à-machine jouera un rôle central dans les futurs échanges. Les cadres de confiance standardisés structureront les décisions. La rapidité des opérations ouvrira la voie à des volumes d’achats inédits.
Les analystes rappellent aussi que cette transition bouscule le quotidien des DSI. Ils doivent comprendre les comportements liés à ces agents, pas seulement la technique. Ils doivent aussi anticiper les impacts juridiques. Les organisations devront donc revoir leurs méthodes.
L’évolution touche également les bureaux classiques. L’IA générative prépare un choc sur le marché des logiciels de productivité. Les formats historiques risquent de perdre de l’importance. Les outils gratuits intégreront davantage de fonctions avancées. La concurrence pourrait ainsi s’intensifier comme jamais depuis trente ans.
Mais ce n’est pas tout
Les projections de Gartner ne s’arrêtent pas aux achats. Elles touchent aussi les emplois. D’ici 2027, la majorité des processus de recrutement évaluera les compétences en IA. Les candidats devront maîtriser ces outils autant que leurs savoir-faire habituels. Les entreprises intégreront ces critères dès les premières étapes.
En parallèle, une moitié des organisations mondiales exigera des tests “sans IA” dès 2026. Elles voudront mesurer la capacité d’un candidat à raisonner seul. Elles chercheront aussi des profils capables d’arbitrer entre aide machine et jugement personnel. Ce critère progressera vite dans la santé, la finance et le droit.
Gartner anticipe une fragmentation mondiale des écosystèmes IA. Un tiers des pays utilisera des plateformes régionales spécifiques. Les contraintes culturelles et linguistiques imposeront leurs propres modèles. La souveraineté des données pèsera également dans ces choix.
Les multinationales devront jongler avec plusieurs systèmes. Elles devront aussi composer avec des règles différentes selon les régions. Cette mosaïque de technologies compliquera les déploiements globaux. Les services juridiques devront s’adapter pour suivre ces exigences.
L’expérience client suivra une trajectoire similaire. Les entreprises utilisant des architectures multi-agents pour leurs interactions gagneront en efficacité. Elles traiteront les demandes rapides via des systèmes IA. Les équipes humaines interviendront seulement sur les situations délicates.
Autres choses
Les risques juridiques augmenteront avec la montée de l’autonomie. Gartner prévoit plus de 2 000 plaintes liées à des défaillances de systèmes IA d’ici fin 2026. Ces incidents provoqueront des rappels de produits. Les enquêtes se multiplieront. Les régulateurs renforceront leurs contrôles.
Certaines entreprises mettront en avant leur niveau d’usage de l’IA pour se distinguer. Elles chercheront à limiter leurs responsabilités publiques. Elles communiqueront enfin sur la part d’automatisation dans leurs services.
Les transactions financières évolueront aussi vers des modèles programmables. Près de 20 % des flux monétaires suivront cette logique d’ici 2030. Le commerce autonome progressera dans les activités pilotées par des machines. Les limites actuelles des normes freineront toutefois l’adoption.
Les contrats de services connaîtront un changement rapide. Les agents IA réduiront l’écart entre coût et valeur grâce à une orchestration plus contextuelle. Ils exploiteront les connaissances tacites. Ils amélioreront les processus sans modifier les missions de fond.
Enfin, la réglementation suivra un rythme élevé. La moitié des économies mondiales appliquera des lois différentes sur l’IA. Les dépenses liées à la mise en conformité dépasseront les 5 milliards de dollars. Les entreprises déploieront des équipes de gouvernance spécialisées. Elles investiront aussi dans des outils de contrôle adaptés.
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