La découverte, sur une plage islandaise, de galets d’origine groenlandaise vient renforcer l’hypothèse d’un épisode climatique sévère ayant précédé la chute de l’Empire romain.
L’hypothèse selon laquelle une crise climatique majeure aurait amplifié les fragilités de l’Empire romain n’est pas récente. Elle reçoit toutefois une validation solide grâce à une nouvelle étude. Cette dernière a été publiée dans la revue Geology. La recherche a été menée par des chercheurs de l’université de Southampton, en partenariat avec l’université Queen’s du Canada et l’Académie chinoise des sciences. Les recherches suggèrent que le climat pourrait avoir contribué à la chute de l’empire Romain.
L’hypothèse du mini-âge glaciaire confirmé
Savez-vous que cette brève période de refroidissement climatique dans l’hémisphère Nord s’est étendue sur un à deux siècles. Effectivement, cela reste court à l’échelle géologique.
Cette période a été associée à plusieurs événements historiques majeurs grâce à l’analyse de sédiments et des cernes d’arbres.
Tout d’abord, elle est associée à la chute de la dynastie Wei en Chine. C’est aussi le cas pour le déclin de la cité-État de Teotihuacan en Amérique centrale. Il est également possible qu’elle ait un lien avec la propagation de la « peste justinienne ». Ce dernier a frappé l’Empire romain d’Orient vers 540 de notre ère.
Dans une étude parue dans la revue Geology, Christopher Spencer, de l’université Queen’s à Kingston, et ses collègues ont exploré une plage de la côte ouest de l’Islande. Ils ont décidé de passer le cap après avoir repéré sur des images satellite des roches claires qui contrastent fortement avec le basalte environnant.
L’analyse de ces blocs de granit atypiques a révélé qu’ils provenaient de diverses régions du Groenland, situées à plusieurs centaines de kilomètres.
Leur présence en Islande indique qu’ils ont été transportés par des icebergs. Les datations montrent que ces fragments ont échoué sur les côtes entre 500 et 700 de notre ère.
Pour rappel, c’est une période marquée par une fréquence exceptionnellement élevée de vêlage des glaciers. Ce qui est un indice fort de conditions climatiques nettement plus froides à l’époque.
Quelles sont les origines de ce mini âge glaciaire
Pour Christopher Spencer, ces découvertes apportent de nouveaux éléments en faveur de l’existence d’un « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive ». Et, ce, même si les causes exactes de ce refroidissement demeurent sujettes à débat.
Les scientifiques ont avancé plusieurs hypothèses auraient modifié la quantité de rayonnement solaire qui atteint notre planète.
Parmi ces hypothèses figurent les éruptions volcaniques majeures, l’impact de fragments de comètes ou encore de légères variations de l’orbite terrestre.
Au fil des recherches, d’autres effondrements de civilisations ont été corrélés à des perturbations climatiques. On peut citer la disparition de la mystérieuse civilisation de l’Indus, le déclin de la cité maya de Mayapan, ou encore la chute de l’Empire akkadien, qui régnait sur la Mésopotamie entre le XXIVe et le XXIIe siècle avant notre ère.
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