Et maintenant, ça bouge ! Midjourney, l’IA d’image préférée des artistes et créateurs, passe à la vitesse supérieure avec V1 : son tout premier générateur de vidéos. Une image, quelques secondes… et l’illusion prend vie. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cet outil qui peut faire trembler Google Veo 3 et OpenAI Sora !
Jusqu’ici, Midjourney régnait sur les images statiques. Des visuels hallucinés, baroques, souvent sublimes, qui ont colonisé les réseaux en un temps record.
Mais l’ère du figé touche à sa fin. En face, la concurrence s’agite : Sora d’OpenAI, Veo de Google, Firefly d’Adobe, Gen-4 de Runway… Tous misent désormais sur les IA génératives de vidéos.
Dans cette mêlée technologique, MidJourney vient enfin d’entrer dans l’arène avec son IA vidéo promise depuis plusieurs mois : V1 !
Le nom est sobre. Mais l’ambition, elle, est gigantesque. Transformer une image en séquence animée, contrôler le mouvement, proposer un rendu esthétique unique…
La startup américaine ne veut pas juste rattraper les autres. Elle veut les dépasser… ou plutôt les contourner, en misant sur l’émotion plutôt que la précision.
Une image, quatre vidéos, zéro limite (ou presque)
Alors, comment ça marche ? V1 est pensé comme un prolongement visuel de l’imaginaire MidJourney.
L’utilisateur commence par une image, qu’il peut uploader ou générer via un autre modèle MJ.
Il obtient ensuite quatre vidéos de cinq secondes, inspirées de ce visuel d’origine. Un clic, et l’image prend vie.
Mais ce n’est pas tout. Deux modes sont proposés. En mode Automatique, l’IA anime l’image à sa manière, façon rêve fiévreux.
En mode Manuel, on décrit en texte l’animation désirée. Par exemple « des cheveux flottent au vent » ou « la caméra tourne autour du personnage ».
Vous pouvez aussi choisir entre « low motion » et « high motion » pour ajuster le niveau d’agitation visuelle.
Et pour les plus ambitieux, chaque clip de 5 secondes peut être rallongé jusqu’à 21 secondes via des extensions de 4 secondes successives.
Côté technique, les vidéos sont générées en 480p, avec un ratio dépendant de l’image source (ex. 1:1 = 624×624). On reste loin du 4K de Sora, mais ce n’est pas le but ici : V1 mise sur le style, pas sur la résolution.
Le résultat ? Des clips courts, expressifs, souvent étranges. Onirique, pictural, hypnotique. À mi-chemin entre animation expérimentale et hallucination contrôlée.
De quoi séduire les créateurs en mal d’images animées… sans tomber dans le piège du réalisme à tout prix.
L’IA qui préfère l’art à la réalité
Là où Sora ou Veo cherchent à imiter la réalité à s’y brûler les circuits, Midjourney assume le flou, l’excès et l’esthétique pure.
Pas d’ombres parfaitement naturelles, pas de fluidité cinématographique calibrée. Ce que propose V1, c’est autre chose : de la poésie visuelle en mouvement.
Le résultat frôle parfois le rêve lucide. Une image se tord, vibre, se transforme lentement en peinture vivante. Les visages restent beaux, les ambiances captivantes. Ce n’est pas du cinéma : c’est du tableau animé.
Ce parti pris a une cible claire : les artistes, les designers, les créateurs indépendants, tous ceux qui cherchent à générer du contenu visuel fort sans viser la pub ou le blockbuster.
Là où Sora propose un plan de coupe pour Netflix, Midjourney vend un trip graphique sur mesure.
Et ça marche : les premiers retours parlent d’une IA « inspirante », « libératrice », qui « n’imite pas, mais prolonge ». On n’est pas là pour singer Spielberg, mais pour créer autre chose.
8 fois plus cher qu’une image… et sous le feu de Disney
Mais cette liberté a un prix. Littéralement. Chaque vidéo générée par V1 coûte huit fois plus cher qu’une image classique !
Autrement dit, si tu es abonné à Midjourney avec un quota mensuel, tu vas le voir fondre à vue d’œil dès que tu passes à la vidéo.
Pour tester V1, il faut au minimum un abonnement à 10 $/mois (offre Basic). Mais ceux qui veulent générer sans compter devront monter à 60 $ (Pro) ou 120 $ (Mega) pour accéder au fameux mode Relax, illimité mais plus lent.
Tout ça, uniquement via Discord, dans une interface encore réservée aux initiés. Et comme si le terrain n’était pas assez glissant, Midjourney doit aussi composer avec un ennemi bien plus costaud que Sora ou Veo : Disney et Universal…
Quelques jours à peine avant le lancement de V1, les deux studios ont déposé plainte. Leur grief ? Des visuels générés via Midjourney représentaient des personnages protégés par copyright.
Ceci concerne notamment Homer Simpson, Dark Vador et consorts. En clair : « vous entraînez votre IA sur nos licences, et vous en tirez profit ».
midjourney / nijijourney video test pic.twitter.com/DRnF0uRUQz
— 852話(hakoniwa) (@8co28) June 19, 2025
La firme, qui tente de se positionner comme une IA « au service de la création » plutôt que du business, se retrouve donc au cœur du débat sur l’entraînement des modèles sur des œuvres protégées.
Une tempête qui ne fait que commencer… et qui pourrait bien redessiner tout le paysage de l’IA générative !
40 % des vidéos bientôt générées par IA ?
Derrière les effets visuels de V1, il y a un enjeu colossal : la guerre des plateformes IA vidéo. Et les chiffres donnent le vertige.
Le marché mondial de la vidéo générée par IA est estimé à 0,85 milliard $ en 2025, avec des prévisions allant jusqu’à 63 milliards $ d’ici 2034. Oui, soixante-trois.
On parle ici d’une croissance annuelle à plus de 30 %, et d’une explosion des usages dans la pub, le jeu vidéo, la communication et les réseaux sociaux.
Certaines projections estiment même que 40 % des contenus vidéos en ligne pourraient bientôt être créés par IA.
Et Midjourney n’est pas une petite start-up dans son coin. Elle compte déjà plus de 20 millions d’utilisateurs, dont entre 1,2 et 2,5 millions d’actifs chaque jour.
Autrement dit : une base énorme, prête à basculer vers la vidéo dès que les coûts, les outils et la qualité suivront.
Prochaine étape : l’IA qui simule des univers entiers…
Mais la firme ne vise pas seulement à prendre sa part du gâteau. Elle rêve plus grand. Le fondateur David Holz l’a dit sans détour : le but final, ce n’est pas Hollywood, c’est le monde ouvert en temps réel.
Des IA capables de simuler un univers, d’animer un décor, d’interagir avec des joueurs ou des spectateurs dans un monde fluide et cohérent. Une ambition qui rappelle le métavers… mais sans casque ni crypto.
Avec V1, Midjourney ne signe donc pas juste un nouveau produit. Elle amorce une mutation de son ADN : passer du visuel figé à la narration animée. Du rêve en image… à l’imaginaire en mouvement.
Alors oui, tout n’est pas parfait. Les vidéos sont courtes, la résolution limitée, l’audio absent. Le système reste cher, fermé, et entouré de polémiques.
Mais c’est aussi ce qui fait son charme : V1 ne cherche pas à être l’outil de production vidéo parfait. Il veut être un laboratoire d’idées visuelles.
Dans un marché déjà saturé de deepfakes trop propres et de pubs générées par IA au kilomètre, Midjourney parie sur autre chose : l’émotion, l’étrangeté, la surprise. Et si elle réussit à garder ce cap tout en musclant sa technique, alors oui : elle pourrait bien redéfinir ce que « voir » veut dire à l’ère de l’IA.
midjourney introduces video generation and it’s surpassing all my expectations. pic.twitter.com/lWqakbSTVV
— Phi Hoang (@apostraphi) June 18, 2025
Et vous qu’en pensez-vous ? Quel est votre avis sur les premières démos de MidJourney V1 ? Son approche artistique est-elle stratégique ? Allez-vous l’utiliser ? Partagez votre avis en commentaire !
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