Cette découverte inédite pourrait bien changer la manière dont les scientifiques étudient les troubles liés à la consommation de cette drogue.
Des chercheurs ont réussi à créer des mouches génétiquement modifiées qui consomment volontairement de la cocaïne. Il s’agit d’une nouvelle avancée qui pourrait révolutionner la recherche sur les mécanismes de la dépendance. De plus, il peut aider à identifier des cibles thérapeutiques pour lutter contre une drogue qui touche plus de 1,5 million d’Américains.
Grâce à ce modèle, les scientifiques peuvent explorer rapidement les gènes impliqués dans l’addiction avant de tester leurs hypothèses chez des mammifères. « Plus on comprend comment le cerveau choisit la cocaïne, plus on se rapproche de traitements efficaces », explique Adrian Rothenfluh, coauteur de l’étude.
Une Mouche accro à la cocaïne ? Une grande avancée pour une meilleure compréhension de l’addiction
Certes, les mouches à fruits sont génétiquement proches de l’humain. Toutefois, ils refusaient jusqu’ici de consommer de la cocaïne.
C’est ce qui a d’ailleurs freiné la recherche sur la dépendance. Ce phénomène s’explique par la présence de récepteurs du goût amer sur leurs pattes, qui détectent la drogue comme une substance toxique à éviter.
Les chercheurs ont contourné cet obstacle ! Comment ? Ils ont tout simplement désactivé génétiquement ces récepteurs.
Par conséquent, les mouches ont développé une préférence marquée pour l’eau sucrée mélangée à de faibles doses de cocaïne en seulement 16 heures.
Pour rappel, ces mouches ont déjà été utilisées pour étudier l’alcool et la nicotine. Du coup, ils deviennent désormais un modèle prometteur pour comprendre les mécanismes de la dépendance à la cocaïne.
En effet, ils ont des réactions comportementales étonnamment similaires à celles des humains.
Un pas de plus vers des traitements contre l’addiction
L’hérédité a un rôle important dans le risque de dépendance. C’est pour cette raison qu’il est primordial d’identifier les gènes impliqués pour développer des thérapies ciblées.
Ce nouveau modèle de mouche accro à la cocaïne pourrait aider les chercheurs à avoir un outil rapide et évolutif.
Cela leur permet d’explorer les mécanismes génétiques et moléculaires à l’origine du comportement addictif.
« Tenter de comprendre le petit cerveau d’une mouche peut révéler des choses inattendues », explique Adrian Rothenfluh. « La science fondamentale réserve souvent des surprises qui peuvent transformer notre compréhension de l’humain. »
Notons que l’étude a été publiée dans le Journal of Neuroscience.
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