Aaru avance discrètement depuis sa création en mars 2024 par Cameron Fink, Ned Koh et John Kessler. Mais cette fois, c’est différent. Son dernier tour de table la propulse dans une zone habituellement réservée aux géants.
Sa valorisation a atteint, pour une partie des investisseurs, une estimation annoncée à un milliard de dollars. Ce qui alimente les discussions dans le capital-risque et révèle l’appétit grandissant pour les simulations d’usagers créées par IA.
Pourquoi Aaru séduit autant ?
Aaru attire l’attention grâce à sa technologie qui génère des milliers d’agents d’IA. Ces agents analysent des données publiques et privées pour reproduire le comportement humain.
Le processus remplace les traditionnels questionnaires et groupes de discussion qui prennent du temps et coûtent cher. Et les investisseurs, eux, y voient un moyen rapide d’obtenir des prévisions fiables sur un public donné.
Le tour de table a réuni Redpoint Ventures ainsi que d’autres fonds qui ont accepté différentes conditions financières. Une partie du capital a été acquise sur une base d’un milliard de dollars, tandis que d’autres parts ont été valorisées plus bas.
Le montant exact levé reste inconnu, mais plusieurs sources parlent d’une somme qui dépasse les cinquante millions de dollars. Aaru et Redpoint Ventures n’ont pas répondu aux demandes de précisions concernant l’opération.
Quoi qu’il en soit, la société progresse vite, même si son ARR n’atteint pas encore dix millions de dollars. Et ce montage inhabituel attire la curiosité. Car il permet à l’entreprise d’afficher une valorisation élevée tout en offrant des conditions plus attrayantes à certains investisseurs.
En voilà une stratégie
Les startups d’IA adoptent de plus en plus ce modèle actuellement. C’est-à-dire le montage de valorisations à plusieurs niveaux dans un même tour de table. Car cela permet de convaincre des partenaires aux profils variés.
Et ça porte ses fruits. La méthode d’Aaru attire déjà de grands groupes. Accenture, EY et Interpublic Group font partie de ses partenaires. Des campagnes politiques ont aussi utilisé ces simulations pour anticiper des réactions d’électeurs.
L’année dernière, la startup a même prédit avec exactitude l’issue de la primaire démocrate de New York selon Semafor. Evidemment, Aaru a aussi fait face à plusieurs concurrents spécialisés dans la simulation comportementale. CulturePulse et Simile tentent de s’imposer sur le même terrain.
D’autres acteurs interrogent plutôt des humains à l’aide d’IA, comme Listen Labs, Keplar et Outset. Aaru avait déjà levé du capital d’amorçage auprès de fonds connus, dont General Catalyst et Accenture Ventures.
Quel genre d’agent IA offre l’entreprise ?
Eh bien, ses agents IA promettent des analyses quasi instantanées. Ils réagissent en quelques secondes à des événements créés par les équipes de la startup. Les entreprises n’ont plus besoin d’attendre des semaines pour comprendre comment un public donné réagit à une campagne ou à un changement de produit.
Les simulations couvrent des profils variés selon des critères démographiques ou géographiques. Les résultats reflètent des comportements possibles basés sur l’entraînement du modèle. Un moyen de tester plusieurs hypothèses à faible coût donc.
L’intérêt des groupes politiques montre que la technologie attire désormais des secteurs très sensibles. Les équipes peuvent anticiper l’impact d’un discours ou d’un incident en quelques instants. Cette capacité influence déjà la façon dont certaines organisations prennent leurs décisions.
Cela dit, la concurrence accrue pousse Aaru à maintenir un rythme de croissance soutenu. Les acteurs spécialisés dans la simulation sociale multiplient les fonctionnalités. Aaru mise sur l’amélioration de ses modèles et la précision de ses prévisions.
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