Le monde du jeu vidéo est censé être un espace de divertissement inoffensif. Mais qui l’aurait cru, des dangers insoupçonnés s’y cachent. Et une plateforme en particulier attire l’attention des autorités : Roblox où, apparemment, Daesh recrute les ados.
Normalement, les jeux vidéo sont de simples passe-temps. Or désormais, ils sont devenus de véritables outils de manipulation pour les groupes terroristes. Ces dernières années, des plateformes comme Roblox, un jeu en ligne très populaire chez les ados, deviennent des terrains de chasse de Daesh pour recruter de nouveaux adeptes.
Roblox : un moyen de recrutement pour le djihadisme ?
Les recruteurs djihadistes exploitent la moindre faille dans les espaces virtuels afin d’attirer des jeunes. Par conséquent, ces ados sont exposés à des discours extrémistes sous couvert de jeux vidéo.
Par exemple Roblox : l’une des plus populaires avec plus de 80 millions d’utilisateurs quotidiens. Accessible dès l’âge de 13 ans, cette plateforme permet aux ados non seulement de jouer, mais aussi de communiquer en ligne. Et c’est avec cette caractéristique que Daesh atteint une jeune audience simple à influencer.
Parmi les jeux sur Roblox, on retrouve la bataille de Falloujah, un affrontement symbolique en Irak. Dans ce jeu, les ados choisissent leur camp, y compris celui des « rebelles ». Il s’agit d’un euphémisme pour désigner les groupes extrémistes. Le drapeau de l’État islamique (EI) flotte même dans certaines scènes.
Les jeux vidéo comme outils de radicalisation
Entre 2022 et 2024, la proportion de mineurs impliqués dans des affaires de terrorisme est passée de 1% à 21%. Ces ados qui sont à la recherche d’identité et souvent vulnérables du côté émotionnel. Ainsi, les Daesh profitent habilement de cette quête identitaire pour isoler les jeunes de leur environnement social et familial.
Ces manipulateurs convainquent donc ces ados qu’ils suivent un chemin de vérité. Par ailleurs, ils leur inculquent un sentiment de loyauté envers une cause radicale. Puis, ces jeunes se sentent de plus en plus engagés dans une lutte idéologique qui les pousse à envisager des actions violentes.
Mais ce n’est pas juste une question de danger virtuel. Figurez-vous qu’en août 2023, trois ados ont été arrêtés en France pour avoir planifié un attentat contre l’ambassade israélienne en Belgique. Le pire, c’est qu’ils ne réalisent pas la portée de leurs actions, pensant que tout cela n’est qu’un jeu.
Et les autorités devant tout ça ?
Puisque les interactions se déroulent dans des espaces numériques privés, il est donc difficile de les surveiller. Les cyber-experts de sociétés comme Synacktiv collaborent avec les autorités afin d’identifier les activités suspectes sur ces plateformes.
« Le danger, c’est d’être sous les radars, c’est d’être face à une menace qui innove et qui utilise des canaux de communication qu’on n’aurait pas anticipés et qui du coup seraient moins modérés, moins surveillés et pour lesquels la justice aurait peu de moyens », déclare Renaud Feil, cofondateur de Synacktiv.
Les institutions de l’État organisent aussi des réunions régulières entre les forces de l’ordre, la justice et l’éducation nationale pour mieux comprendre le phénomène. Ils veulent aussi mettre en place des programmes de déradicalisation. Ces derniers ont pour but de déconstruire les discours de haine et d’offrir un soutien psychologique aux jeunes concernés.
Mais dans cette lutte, les parents doivent y mettre leurs grains de sel. Ils doivent surveiller de près ce genre d’interactions en ligne pour détecter les premiers signes de radicalisation.
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