Début 2024, Neuralink a implanté pour la première fois son dispositif dans un cerveau humain. Elon Musk annonçait une étape importante pour son entreprise. Cependant, quelques mois plus tard, la situation s’est nettement compliquée.
D’après The Wall Street Journal, 85 % des connexions neuronales de Noland Arbaugh ne fonctionnent plus. Le rêve d’une interface fluide entre cerveau et machine semble s’éloigner.
L’implant N1 contient 64 fils très fins. Chacun embarque 16 électrodes capables de capter l’activité du cortex moteur. L’objectif : convertir les signaux cérébraux en commandes numériques. Toutefois, sur les 1 024 électrodes, environ 870 se sont déconnectées. La fiabilité du système est donc fortement remise en question.
Pourquoi une telle défaillance ? Les ingénieurs ont sous-estimé le déplacement naturel du cerveau dans le crâne. Ce mouvement, trois fois plus important que prévu, a tiré sur les fils. Résultat : la plupart se sont rétractés et ont perdu le contact avec les neurones. Face à cette situation, le patient a demandé si l’implant pouvait être retiré. L’équipe médicale, prudente, a préféré éviter une nouvelle chirurgie.
Une mise à jour logicielle comme solution provisoire
Pour limiter les pertes de performance, Neuralink a rapidement ajusté le logiciel de l’implant. L’entreprise a modifié l’algorithme chargé de capter les signaux neuronaux. Grâce à cette amélioration, le taux de bits par seconde (BPS) a augmenté. Ce paramètre mesure la précision de la communication entre le cerveau et l’appareil. Désormais, selon Neuralink, les performances dépasseraient même celles observées au départ.
Pour les prochaines interventions, Neuralink envisage de placer les fils plus profondément dans le cerveau. Cette option pourrait réduire les effets du glissement interne. Toutefois, cela implique de pénétrer davantage le tissu cérébral. Ce choix comporte donc de nouveaux risques. Notamment en matière de tolérance biologique et de sécurité à long terme.
Malgré ces complications, le programme Prime Study se poursuit. Neuralink affirme avoir reçu 1 000 candidatures. Pourtant, moins de 10 % des volontaires remplissent les critères requis. Une deuxième implantation est prévue en juin 2025. L’entreprise souhaite en réaliser neuf de plus d’ici décembre. Elle souligne cependant qu’aucun bénéfice n’est promis aux participants.
Un défi scientifique à long terme
Le parcours de Noland Arbaugh illustre la complexité des interfaces cerveau-machine. Ces technologies soulèvent autant d’espoirs que de questions. Si elles peuvent transformer la vie de certains patients, elles restent délicates à maîtriser. Le cerveau réagit difficilement à ces intrusions prolongées. Et la stabilité des connexions neuronales reste un défi constant.
En somme, Neuralink avance, mais chaque étape révèle la fragilité du projet. Entre promesses et ajustements, l’équilibre demeure précaire.
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