Audacieux ou imprudent ? Microsoft joue une nouvelle carte sur Android avec Edge et ses extensions PC. Un test grandeur nature qui pourrait enfin bousculer Chrome ou rappeler que tout pari a son revers.
Microsoft semble prêt à tout pour faire d’Edge un vrai concurrent de Chrome sur mobile. Son dernier pari ? Ouvrir les portes de toutes les extensions de la version de bureau sur Android, sans validation préalable. Ce que je trouve le plus fascinant, c’est l’absence totale de phase de test. C’est un choix audacieux, presque téméraire. Et qui, selon les premiers retours, pourrait bien tout changer.
Microsoft Edge tente de prendre l’avantage sur Android
Depuis plusieurs mois, Microsoft travaille à permettre l’utilisation sur Android des extensions conçues pour la version Windows 11 de son navigateur Edge. L’idée bouleverse pourtant les usages. Car jusqu’ici, seules 22 extensions validées officiellement étaient disponibles sur mobile.
Grâce à la version Canary du navigateur, les utilisateurs peuvent activer le fameux flag Android Extension Search depuis le menu Edge://flags. Une fois activée, cette version permet d’installer n’importe quelle extension du catalogue PC de Microsoft. Cela directement sur Android.
Oui, c’est une révolution. Surtout quand on sait que, jusqu’à récemment, il fallait saisir manuellement l’identifiant de chaque extension pour espérer l’installer. Derrière cette ouverture, on retrouve la volonté de devancer Google Chrome, toujours fermé à toute installation d’add-ons sur mobile.
Et Microsoft ne s’en cache pas. Il veut faire d’Edge le navigateur Android le plus complet du marché. Certaines extensions, comme Grammarly ou Keepa, semblent déjà fonctionner parfaitement. Mais attention, tout n’est pas si simple.
Un pari risqué pour Microsoft et ses utilisateurs
Car oui, Microsoft prévient, ces extensions ne sont pas validées pour mobile. Cela signifie qu’elles peuvent très bien marcher ou, au contraire, faire planter le navigateur sans prévenir. L’entreprise affiche d’ailleurs un avertissement avant chaque installation.
Les testeurs ont vite remarqué que tout n’était pas encore prêt. Pour certains, la recherche d’extensions provoque même des fermetures inopinées du navigateur. Bref, l’option est encore à un stade très précoce.
Mais pour d’autres, les premiers résultats sont positifs. Quoi qu’il en soit Microsoft semble assumer cette migration vers Android. Car plutôt que d’attendre des mois pour valider chaque extension une par une, la firme de Redmond préfère laisser ses utilisateurs expérimenter. Une manière rapide de collecter des retours et d’identifier ce qui fonctionne.
Pour l’instant, cette nouveauté reste limitée à la version Canary d’Edge sur Android. Seuls les utilisateurs les plus curieux, ou les plus courageux, peuvent donc s’y essayer. Il faudra sans doute patienter encore plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant qu’elle n’arrive sur la version stable du navigateur.
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