Depuis l’école primaire, nous récitons ce mantra comme une vérité absolue : l’être humain possède cinq sens. La vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Cette classification de plus de 2 000 ans, a fini par s’imposer comme le cadre unique de notre perception.
La science moderne est formelle, la liste des 5 sens est incomplète. Elle réduit aussi la complexité de notre interaction avec le monde. Selon certains neuroscientifiques, nous en possédions en réalité jusqu’à 33. Mais alors, quels sont ces sens fantômes que nous utilisons chaque seconde sans même y penser ?
Au-delà des cinq piliers : les sens internes
Pour comprendre comment nous arrivons à un tel chiffre, il faut d’abord définir ce qu’est un sens. Un sens est un système de récepteurs capables de capter un stimulus (physique ou chimique). Il le traduit en un signal électrique pour le cerveau. En ouvrant cette définition, on découvre un univers sensoriel caché.
Prenez la proprioception. C’est sans doute le plus important de nos sens invisibles. Fermez les yeux et essayez de toucher votre nez avec votre index. Vous y arrivez sans peine. Comment ? Grâce à des capteurs situés dans vos muscles et vos articulations qui informent le cerveau de la position de vos membres. Sans elle, nous serions incapables de marcher dans le noir.
Ajoutez à cela l’équilibrioception. Logée dans l’oreille interne, elle permet de tenir debout et de ne pas basculer à chaque mouvement de tête. Sans ce sens, le monde serait un tourbillon perpétuel.
Le corps se parle à lui-même grâce à ces sens
Les 33 sens incluent également des perceptions tournées vers notre propre physiologie, regroupées sous le terme d’intéroception. Ce sont elles qui nous maintiennent en vie en surveillant l’équilibre interne de notre organisme.
- La thermoception : nous ne nous contentons pas de toucher un objet. Nous percevons sa chaleur ou son froid avant même le contact cutané.
- La nociception : c’est le sens de la douleur. Bien que désagréable, il est un signal qui indique qu’une zone du corps subit un dommage.
- La faim et la soif : ces signaux sensoriels envoyés par des récepteurs chimiques surveillent le taux de glucose et d’hydratation dans le sang.
Quelle est l’importance de connaître ces sens ?
Pourquoi s’acharner à multiplier les chiffres ? Ce n’est pas qu’une querelle de sémantique. Reconnaître l’existence de ces 33 sens change radicalement la compréhension de la santé humaine. De nombreuses pathologies, comme les troubles de l’équilibre, sont liées à un dysfonctionnement de ces sens méconnus.
Par exemple, une personne ayant une proprioception défaillante pourra paraître maladroite alors que ses cinq sens classiques fonctionnent parfaitement. En comprenant mieux cette palette sensorielle élargie, la médecine et la psychologie peuvent offrir des outils de rééducation plus précis.
Un monde plein de sens à ressentir
En sortant du carcan des cinq sens, nous redécouvrons que nous sommes des machines à percevoir d’une finesse incroyable. Personne n’est un simple spectateur regardant le monde à travers cinq fenêtres. Nous sommes en immersion totale, connectés à notre environnement et à notre propre corps par des dizaines de canaux invisibles.
La prochaine fois que vous marcherez en équilibre sur un muret ou que vous sentirez une légère brise sur le visage. Rappelez-vous que vos 33 sens travaillent de concert pour créer ce miracle quotidien que nous appelons la conscience. Nous sommes bien plus sensibles que nous ne l’avions imaginé.
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