Une fonctionnalité de Cloudflare permet de monétiser leur contenu en forçant les modèles d’IA à payer pour le scraping. Il est temps de revendiquer un Internet plus juste, durable et équitable !
Le 1er juillet 2025, Cloudflare lance sa fonctionnalité Pay Per Crawl pour protéger vos sites. L’ outil permet aux créateurs de contrôler qui peut extraire leur contenu et, surtout, de faire payer les entreprises d’IA pour cet accès.
Un web déséquilibré, l’IA doit aussi payer
Depuis l’essor de l’IA générative, les bots d’exploration ou crawlers sillonnent le web pour collecter des données. Textes, articles, images : les modèles exploitent massivement ces contenus pour entraîner des outils de génération automatique dont les chatbots.
Historiquement, les moteurs de recherche indexaient les sites gratuitement. En retour, ils redirigeaient du trafic vers ces mêmes sites, générant des revenus publicitaires ou des abonnements.
Les créateurs bénéficient ainsi d’une visibilité accrue, tandis que les utilisateurs accèdent facilement à du contenu pertinent.
Les robots d’IA, eux, extraient les données sans générer de trafic ni de revenus pour les éditeurs. Ce processus, appelé scraping, prive les créateurs de toute compensation pour leur travail.
Cette logique déséquilibrée fragilise le modèle économique des sites web, qu’il s’agisse de petits blogs indépendants ou de grandes plateformes comme Condé Nast ou USA TODAY.
En l’absence d’un cadre où les entreprises d’IA doivent payer pour l’utilisation des contenus, la création originale se trouve menacée. Un risque sérieux pour la diversité et la vitalité du web.
Un modèle basé sur l’autorisation
Le modèle Pay Per Crawl de Cloudflare repose sur un principe simple. Le contenu a de la valeur, et ceux qui l’exploitent doivent contribuer à sa création.
Cette technologie distingue les robots d’IA des utilisateurs humains, permettant ainsi aux éditeurs de contrôler l’accès à leur contenu. Ils peuvent décider si, comment, et à quelles conditions leurs données peuvent être utilisées par les entreprises d’IA.
Désormais, ces dernières doivent s’authentifier, préciser l’objectif de leur exploration : entraînement, recherche, inférence. Et, surtout, les IA doivent obtenir une autorisation — souvent contre rémunération.
Depuis son lancement initial en septembre 2024, plus d’un million de clients ont adopté cette fonctionnalité. L’annonce a reçu un soutien massif d’éditeurs majeurs tels que Condé Nast, Dotdash Meredith, The Associated Press, Reddit ou Pinterest — mais aussi de certaines entreprises d’IA, comme ProRata AI.
Loin d’être exclues, ces entreprises bénéficient également de ce cadre. En s’authentifiant et en négociant des accords clairs avec les éditeurs, elles accèdent légalement à du contenu de qualité. Ce fonctionnement favorise ainsi un écosystème plus transparent et renforce la confiance dans leurs modèles.
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