Cyberattaques : les conseils débiles de nos amis les Anglais

Cyberattaques : les conseils débiles de nos amis les Anglais

Les Anglais combattent les cyberattaques avec des crayons : plans papier pour survivre aux hacks, comme vu chez Synnovis ou Jaguar Land Rover.

Le Royaume-Uni affronte une vague de cyberattaques. Contre toute attente, les autorités britanniques préconisent des plans d’urgence couchés sur papier. Des recommandations qui paraissent absurdes face à des menaces high-tech, mais qui visent bel et bien à restaurer la résilience des entreprises. Le Centre national de cybersécurité (NCSC) mène cette charge. Richard Horne, son directeur, insiste sur cette approche low-tech.

Des chiffres en forte hausse et une alerte rouge

Depuis janvier 2025, le NCSC a déjà traité 429 incidents de cyberattaque. Si le nombre reste stable par rapport à 2024, leur intensité explose.
Les attaques d’ampleur nationale bondissent de 89 à 204 cas, dont 18 classés hautement critiques. Une hausse de 50 % qui alarme tout le pays.

Chaque semaine, quatre cyberattaques majeures frappent le territoire anglais. Les ransomwares dominent la scène. Les hackers exigent presque toujours des paiements en Bitcoin.

L’affaire Synnovis en dit long. En juin 2024, des intrus infiltrent ce prestataire de services pathologiques. Les hôpitaux londoniens King’s College et Guy’s & St Thomas’ s’effondrent.

Plus de 10 000 rendez-vous médicaux s’annulent, 1 700 opérations disparaissent. Près de 300 millions de dossiers patients se retrouvent exposés. Un patient perd même la vie à cause des perturbations.

Autre coup dur : KNP Logistics, entreprise centenaire du transport, s’effondre au printemps 2025. Des assauts coordonnés frappent la distribution ; Marks & Spencer trébuche le premier.

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Une intrusion bloque les commandes en ligne pendant plusieurs semaines, faisant plonger le titre de 300 millions de livres. Co-op suit de près. Ses rayons se vident, 65 millions de données clients s’échappent vers le dark web.

Le constructeur Jaguar Land Rover vit l’un des pires scénarios. Le mois dernier, une cyberattaque stoppe toute production durant six semaines.

Les pertes atteignent 50 millions de livres par semaine, menaçant 200 000 emplois dans la chaîne d’approvisionnement. Le gouvernement débloque en urgence 1,5 milliard de livres pour éviter la faillite.

Enfin, Collins Aerospace clôt cette série noire. Deux semaines plus tôt, son système tombe à son tour. Les aéroports européens, dont Heathrow, plongent dans le chaos.

Les compagnies aériennes ressortent les carnets d’enregistrement manuels. Les retards s’accumulent sur plusieurs jours, symbole d’un pays anglais fragilisé par la vague de cyberattaques.

Ingénierie de résilience, la méthode anglaise contre la cyberattaque

Face à la déferlante de cyberattaques, l’agence anglaise NCSC dégaine une arme inattendue : le papier. Les entreprises doivent désormais documenter leurs procédures hors ligne, sur des supports physiques.
Cette approche évite la paralysie totale en cas d’incident majeur. Richard Horne l’appelle « ingénierie de résilience ». Elle anticipe les chocs, absorbe les coups et accélère la reprise après crise.

Le gouvernement, lui, envoie des lettres aux dirigeants d’entreprise, les exhortant à conserver leurs plans analogiques. Les équipes s’exercent à communiquer sans e-mails, à redémarrer des opérations manuellement et à contourner les ransomwares qui verrouillent les disques durs.
Une méthode simple, presque archaïque, mais diablement efficace.

Les cybercriminels, souvent basés en Russie ou dans d’anciens États soviétiques, poursuivent avant tout un but financier. Parallèlement, une menace plus inattendue émerge : des gangs d’adolescents anglophones multiplient les attaques. Sept jeunes hackers ont déjà été arrêtés au Royaume-Uni cette année, liés à plusieurs incidents majeurs.

Ces conseils anglais contre la cyberattaque peuvent sembler rétro dans un monde obsédé par le cloud et l’automatisation. Mais les Britanniques assument ce retour à l’ère pré-informatique. Ils affrontent les hackers… armés de crayons.

Et l’ironie du sort veut que cette simplicité désarme souvent l’ennemi. Le NCSC, lui, va plus loin encore en proposant des outils gratuits comme Cyber Essentials, pour renforcer la défense numérique du pays.

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