Un tribunal pour mineurs à Badajoz, dans le sud-ouest de l’Espagne, a récemment sanctionné 15 élèves avec une année de probation. Ces jeunes ont été reconnus coupables d’avoir utilisé une intelligence artificielle pour créer des images intimidantes de leurs consœurs.
Les images, qui circulaient sur les groupes WhatsApp, avaient été modifiées pour représenter les filles nues. Cette affaire a suscité un débat national sur les dangers et les abus liés à la technologie deepfake.
L’enquête a débuté l’année dernière après que des parents ont signalé la circulation des photos truquées de leurs filles. Les parents ont rapporté que les images étaient diffusées depuis juillet. Ces images ont provoqué une anxiété immense chez les victimes.
Une mère a expliqué que beaucoup de filles étaient terrifiées et souffraient en silence. Ces filles avaient peur d’être blâmées si elles parlaient. Ces révélations ont mis en lumière les effets psychologiques dévastateurs de ce type de cyberharcèlement.
Condamnation et sanctions
Le tribunal de Badajoz a condamné les adolescents pour 20 infractions de création d’images d’abus sur enfants et 20 infractions contre l’intégrité morale des victimes. Chaque accusé a reçu une année de probation et devra suivre des cours sur la sensibilisation au genre et à l’égalité, ainsi que sur l’utilisation responsable de la technologie.
Le tribunal a précisé que les adolescents avaient utilisé des applications d’IA pour manipuler les images. Ils ont pris les visages des filles sur leurs profils de réseaux sociaux et les ont superposés sur des corps nus.
Réflexions sur l’éducation et la technologie
Selon les familles concernées, l’association Malvaluna a exprimé son souhait que cette affaire suscite une réflexion sur l’éducation à l’égalité des sexes. Elles ont souligné l’importance de l’éducation sexuelle appropriée à l’école. Cela permet d’éviter que les enfants n’apprennent la sexualité à travers la pornographie, qui génère plus de violence. Cette affaire montre l’urgence d’une éducation complète et appropriée pour prévenir de tels incidents à l’avenir.
Implications légales et sociales
En Espagne, les mineurs de moins de 14 ans ne peuvent être poursuivis pénalement. Cependant, leurs cas sont transmis aux services de protection de l’enfance, qui ont le pouvoir de les obliger à suivre des cours de réhabilitation. Cette affaire a mis en lumière les lacunes des lois actuelles face aux nouvelles technologies.
Il est essentiel de renforcer la législation pour protéger les jeunes des abus technologiques. Face aux abus liés aux deepfakes, l’Espagne montre l’exemple avec une réaction rapide et déterminée de ses autorités.
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