Une équipe de chercheurs a fait une découverte fascinante : des animaux vivant sous le fond de l’océan. Ces créatures microscopiques ont été observées grâce à un sous-marin télécommandé.
C’est sous le plancher océanique que des créatures vivantes ont été découvertes par des chercheurs. Une vie animale se cachait donc dans des cavités sous-marines de l’océan Pacifique, à environ 2 515 mètres sous la surface.
Cette découverte rend plus complexe notre compréhension sur la vie près des sources hydrothermales des fonds marins. Elle donne aussi des indices sur la possibilité de vie ailleurs que sur Terre.
Les scientifiques savaient déjà que la vie existait autour des sources hydrothermales. Cependant, ils ignoraient si des créatures utilisaient les sédiments situés sous plusieurs kilomètres d’eau.
Mais comment des animaux peuvent survivre au fond de l’océan ?
L’équipe auteure de cette étude a utilisé le véhicule télécommandé SuBastian, à bord du navire de recherche Falkor (aussi), pour explorer les profondeurs marines. Ils ont identifié des animaux associés aux sources hydrothermales, mais cette fois dans le sous-sol marin, sous le fond de la mer.
Leur enquête s’est déroulée à environ 2 515 mètres de profondeur, dans une zone surnommée les banlieues de Fava Flow. Celle-ci est située dans l’Est de l’océan Pacifique.
D’après l’équipe de chercheurs, ces animaux utilisent les cavités sous-marines pour se déplacer. Quel genre d’animaux au juste ? Ce sont des vers tubicoles (R. pachyptila et O. alvinae), des moules (B. thermophilus), ainsi que des vers polychètes et des patelles.
Pour comprendre les conditions sous-marines, ils ont percé des trous dans les morceaux de roche ignée. Ils ont même soulevé des sections de lave pour observer ce qu’il y avait dessous. (À l’aide du sous-marin télécommandé)
Mais avant de soulever ces sections, l’équipe a échantillonné le fluide des évents par les trous percés. Ils ont mesuré la température à l’intérieur des cavités, qui était d’environ 18°C (64°F).
Sous une couche de lave de 10 à 15 centimètres, ces chercheurs ont découvert des cavités abritant des vers tubicoles et des moules. Certains de ces animaux étaient adultes, dont un ver tubicole mesurant plus de 41 centimètres. Ce qui prouve que ces cavités ne sont pas juste des nurseries.
En grandissant, les vers tubicoles perdent leur bouche et leur intestin. Ils survivent grâce à des bactéries, Candidatus Endoriftia persephone, vivant à l’intérieur d’eux. Grâce à des températures adaptées et ces bactéries nourricières, ces animaux ont survécu sans difficulté dans cet environnement extrême.
Un coin de plus que les scientifiques vont explorer pour voir si la vie y est possible
La vie nécessite des éléments essentiels comme l’eau, le carbone, et l’azote. Mais ça, c’est ce que nous savons. En réalité, d’autres facteurs importants influencent également la vie, ce qui incite la recherche d’êtres vivants au-delà de la Terre.
Ce domaine s’appelle l’astrobiologie et explore où la vie pourrait exister ailleurs dans l’univers. En étudiant des environnements extrêmes sur Terre, les scientifiques espèrent comprendre les conditions permettant la vie.
Cela inclut, par exemple, des exoplanètes lointaines ou les océans cachés sous la surface des lunes glacées de Jupiter.
« L’étude de la biosphère sous-marine pour la vie animale ne fait que commencer. » C’est ce qu’à évoqué l’équipe dans leur article publiée dans Nature Communications.
« Ces efforts conduiront à une meilleure compréhension de la biogéochimie, de l’écologie et de l’évolution des sources hydrothermales et de leur impact sur la biodiversité mondiale et la connectivité. Ce qui pourrait conduire à une meilleure gestion des sources hydrothermales de surface et de la croûte sous-marine. »
« Notre découverte prouve que la vie océanique dépasse la surface et atteint la croûte peu profonde. » explique Sabine Gollner. C’est la co-auteure de l’étude, une chercheuse à l’Institut royal néerlandais pour la recherche marine.
« Nous ignorons encore l’étendue exacte des cavités sous-marines, horizontalement et en profondeur. » ajoute-t-elle. « L’habitat sous-marin pourrait jouer un rôle crucial dans l’évolution des sources hydrothermales, car il est lié au fond marin. »
Et si cette découverte n’est que la pointe de l’iceberg ? Comme Gollner l’a dit, ils ne savent toujours pas exactement jusqu’où ces cavités s’étendent ni combien d’espèces y vivent.
Il est donc possible que de futures recherches révèlent encore plus de surprises sous la croûte océanique, non ?
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