Votre fil d’actualité pourrait bientôt devenir un champ de bataille d’idées controversées. Meta abandonne ses vérificateurs de faits et assouplit sa modération. Ce changement promet plus de liberté d’expression mais aussi plus de chaos en ligne.
Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a annoncé une refonte majeure des politiques de modération sur ses plateformes. S’inspirant de l’approche controversée de X (anciennement Twitter) sous la direction d’Elon Musk, Meta met fin à son programme de vérification des faits et assouplit ses restrictions sur le contenu. « Nous allons attraper moins de mauvaises choses, mais aussi réduire les suppressions accidentelles », a déclaré Zuckerberg. Ces décisions, bien qu’axées sur la liberté d’expression, suscitent déjà des inquiétudes quant à leur impact sur les discours en ligne.
Un modèle inspiré de X
Zuckerberg a confirmé que Meta adopterait un système de notes communautaires similaire à celui de X. Ce choix met fin à la collaboration avec des journalistes et des modérateurs tiers, autrefois chargés de vérifier les publications. À la place, des utilisateurs anonymes pourront désormais annoter et évaluer les contenus. Cela vise à simplifier les règles complexes de modération qui, selon Zuckerberg, provoquaient des erreurs massives. Il souligne : « Même un faible taux d’erreur représente des millions d’utilisateurs affectés. »
Les nouvelles mesures assouplissent également les règles autour de thématiques controversées telles que l’immigration, le genre ou l’identité sexuelle. Meta estime que ces discussions devraient être possibles en ligne, tout comme elles le sont dans des espaces publics ou politiques. Cependant, cette liberté accrue ne sera pas sans limites. La modération se concentrera uniquement sur des infractions graves, comme le terrorisme, la fraude ou l’exploitation sexuelle.
Dans un effort pour réduire les accusations de biais politique, Meta délocalisera ses équipes de confiance et de sécurité en dehors de la Californie. Ces équipes travailleront désormais depuis le Texas, un choix que Zuckerberg justifie par une perception moindre des préjugés. Ce déménagement soulève toutefois des interrogations sur un possible basculement idéologique opposé.
Une stratégie pour apaiser l’administration Trump
Le repositionnement de Meta semble également répondre à des pressions politiques croissantes. Avec l’élection de Donald Trump, Zuckerberg s’efforce d’éviter de futurs conflits. La récente nomination de personnalités proches de l’ex-président au sein de Meta, comme Dana White, renforce cette impression. En prenant ses distances avec les pratiques de modération controversées de l’administration Biden, Meta espère regagner la confiance des républicains.
Avec ces changements, Meta promet plus de liberté sur ses plateformes. Toutefois, les critiques craignent une augmentation des discours de haine et de désinformation. Comme Zuckerberg l’a admis, « nous attraperons moins de mauvaises choses », ce qui pourrait rapidement transformer les fils d’actualité en zones de conflit idéologique.
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