Devoirs en suspens, des lignes de code erronées… dix heures de panne de ChatGPT ont suffi à révéler à quel point certains utilisateurs sont dépendants de l’IA.
Le 10 juin 2025 à 09h42 EAT, les serveurs d’OpenAI ont subi une panne massive, rendant ChatGPT et Sora indisponibles pendant plusieurs heures. Les réponses se sont figées, plongeant des millions d’utilisateurs dans la frustration. Rédactions de mémoires interrompues, professionnels dans l’incapacité de rédiger une simple lettre administrative.. L’IA serait-elle devenue une béquille ?
Un miroir de notre dépendance à l’IA
Lorsque ChatGPT a marqué une pause, le monde a semblé retenir son souffle. Les serveurs d’OpenAI, victimes d’une défaillance technique, ont laissé des utilisateurs du Canada à la Nouvelle-Zélande dans une impasse numérique.
L’incident rappelle de précédents ralentissements, notamment liés au générateur d’images intégré au chatbot. Cette fois, ce ne sont pas quelques visuels qui manquent.
Sans ChatGPT, des milliers d’utilisateurs dépendants se retrouvent paralysés dans leurs tâches quotidiennes. Les témoignages abondent sur la toile.
Un étudiant malaisien, incapable de progresser sur son mémoire sans l’appui de l’IA générative, confie son sentiment d’impuissance. Une entrepreneuse néerlandaise, habituée à structurer ses présentations avec l’aide du chatbot, évoque une journée de travail entièrement compromise.
Bien au-delà d’un simple incident technique, cette interruption de 10 heures révèle une fragilité collective. De plus en plus d’utilisateurs délèguent à l’IA des missions qui relevaient autrefois de leurs propres compétences.
Car ChatGPT assiste, structure, stimule – et parfois, comble un vide émotionnel chez ceux qui dialoguent avec lui au quotidien, au point de les rendre dépendant.
Dépendants de ChatGPT, progrès et vulnérabilité
L’IA, conçue à l’origine comme un simple assistant, suscite des craintes de remplacement professionnel. Mais qui aurait imaginé qu’autant d’utilisateurs deviendraient dépendants de ChatGPT au point de se retrouver démunis face à une simple panne ?
Cela prend sens, car d’un côté, l’IA générative d’OpenAI démocratise la créativité et la productivité. Elle permet à un programmeur débutant d’écrire du code, ou à un auteur en manque d’inspiration de relancer son écriture.
Mais, paradoxalement, cette assistance permanente s’accompagne d’un glissement. Des compétences de base s’érodent et l’autonomie tend à se réduire.
Une personne isolée peut ainsi trouver du réconfort dans ses échanges avec le chatbot, jusqu’à développer une dépendance émotionnelle. La moindre panne devient alors source d’angoisse.
Et si, à force de faciliter nos tâches, l’IA finissait par affaiblir nos capacités à les accomplir nous-mêmes ? Contrairement à des outils spécialisés comme Chrome, qui agrège l’information, ou Photoshop, qui requiert un savoir-faire, ChatGPT propose une accessibilité immédiate.
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