Après les voitures, les fusées et les tweets, Elon Musk veut maintenant conquérir… le joystick. Le milliardaire a annoncé que son studio xAI Game Studio prépare le premier jeu vidéo intégralement généré par intelligence artificielle, avec une sortie prévue pour 2026. Promesse de génie ou futur bug à ciel ouvert ?
Quand Elon Musk dit qu’il veut « rendre les jeux géniaux à nouveau », on sait qu’on va s’amuser… mais pas forcément comme prévu.
C’est sur X (ex-Twitter, évidemment) que Musk a lâché la bombe : « le xAI Game Studio sortira un excellent jeu généré par l’IA avant la fin de l’année prochaine ».
Pour appuyer sa déclaration, il a partagé un court extrait vidéo… digne d’un rêve fiévreux sous acide : un type sur un monocycle fonçant vers un char en feu, mitraillette à la main. Le tout, généré par Grok, son IA maison.
On dirait un mélange de Call of Duty low-cost et de cartoon sous caféine, que la communauté a résumé d’un ton sec : « Looks like absolute dogshit ». Si vous n’êtes pas anglophone, on vous laisse le soin de traduire avec Google Translate…
Mais Musk, fidèle à lui-même, s’en moque. Selon lui, c’est le début d’une révolution du jeu vidéo… un monde où le gameplay, les graphismes et les dialogues sortiraient tout droit du cerveau d’une IA.
Former une IA à comprendre le « fun » : le pari fou de xAI
Et si on apprenait à une machine ce qu’est une bonne soirée gaming ? Pour concrétiser ce rêve, xAI recrute actuellement des « Video Game Tutors », payés entre 45 et 100 dollars de l’heure.
Oui. Si vous êtes bon au jeu vidéo, je vous recommande chaudement de postuler. Leur mission : apprendre à Grok à créer des jeux « engageants et innovants ».
Ces tuteurs devront tester, annoter et affiner les productions de l’IA, pour lui enseigner les bases du plaisir vidéoludique : rythme, récompense, narration, gameplay.
Bref, lui apprendre ce que tous les game designers savent déjà instinctivement. Le but final est que Grok soit capable de concevoir un jeu complet, du concept à la mécanique, sans intervention humaine.
Mais Musk semble ignorer, pour l’instant, la plus grande difficulté du jeu vidéo : faire ressentir quelque chose.
L’industrie du gaming divisée entre rêve et cauchemar
L’IA pourrait créer le prochain Zelda… ou le pire simulateur de monocycle jamais vu. Mais l’idée séduit certains pionniers.
Tim Sweeney, PDG d’Epic Games, a récemment prédit que de petits studios pourront bientôt créer des jeux dignes de Zelda: Breath of the Wild grâce à de simples prompts IA.
Mais d’autres restent lucides. Michael Douse, directeur éditorial de Larian Studios (Baldur’s Gate 3), a répliqué : « L’IA ne réglera pas le vrai problème du jeu vidéo : le manque de vision et de leadership. Il n’y a pas de résonance sans le toucher humain. »
Pour lui, les jeux ne sont pas des algorithmes, mais des œuvres qui naissent du chaos humain, des erreurs, des émotions. Et c’est peut-être là que se niche le paradoxe : l’IA peut tout générer, sauf… l’imprévisible.
Grok veut aussi passer derrière la caméra
Après le joystick, le clap de cinéma : Musk rêve d’un Spielberg sous stéroïdes neuronaux.
Comme si le défi n’était pas assez grand, Musk a ajouté une autre promesse : « Grok fera un film qui sera au moins regardable avant la fin de l’année prochaine… et de très bons films en 2027 »
La démonstration ? Un court clip d’action ultra-générique généré par Grok, façon Sora 2 sous cachet.
Pendant ce temps, Hollywood grince des dents. L’apparition de Tilly Norwood, « actrice » virtuelle créée par IA, a déjà déclenché la colère du syndicat SAG-AFTRA, qui y voit une menace directe pour les métiers du cinéma. Et Musk, fidèle à sa réputation, n’entend pas freiner.
Le copyright, ce boss final que Grok devra affronter
Reste une question : à qui appartiennent les créations de l’IA ? Musk a déjà goûté au problème. En 2024, plusieurs visuels de Mario générés par Grok ont été supprimés de X suite à des plaintes de Nintendo.
Le cas n’est pas isolé :
- Disney et Universal ont poursuivi Midjourney pour utilisation illégale de personnages.
- Character.AI a reçu une mise en demeure pour avoir reproduit des acteurs sans autorisation.
- OpenAI, de son côté, promet de donner aux ayants droit un “contrôle plus granulaire” après les débordements de Sora 2.
Le juriste Mark Lemley (Stanford) résume : « Les vidéos générées d’après des personnages connus enfreignent massivement le copyright. OpenAI, xAI et consorts s’exposent à une pluie de procès »
Musk voulait révolutionner le divertissement ? Il risque surtout de révolutionner les tribunaux.
Musk, messie du jeu vidéo ou marchand d’illusions ?
Wait until Grok builds an entire game, powered by xAI Gaming Studio. pic.twitter.com/u3USWQtnQ3
— DogeDesigner (@cb_doge) October 9, 2025
À force de promettre la lune, il finira peut-être par nous vendre un DLC pour y aller. Elon Musk a déjà promis la conduite autonome, Mars, et la liberté d’expression 2.0. Désormais, il promet le « jeu vidéo généré par IA ».
Mais comme toujours avec lui, la frontière entre innovation et communication est floue. Derrière le buzz, xAI reste une startup d’IA en quête de légitimité face à OpenAI, Anthropic ou Google DeepMind.
Et quoi de mieux qu’un jeu vidéo pour prouver sa puissance… quitte à transformer une promesse en feuilleton ?
L’intelligence artificielle bouleverse déjà la création vidéoludique : génération de textures, de voix, de niveaux. Mais entre automatiser et inventer, il y a une ligne que Grok n’a pas encore franchie.
Peut-être qu’un jour, une IA créera un chef-d’œuvre. En attendant, le plus fascinant dans le projet de Musk, c’est encore le spectacle autour de lui…
Et vous, qu’en pensez-vous ? L’IA peut-elle vraiment générer un jeu vidéo capable de se hisser parmi les plus grands classiques, et de nous divertir pendant des centaines d’heures ? Partagez votre avis en commentaire !
- Partager l'article :
