Yandex, surnommé le Google russe, a intégré un code dans les applications mobiles de façon à pouvoir collecter les données utilisateurs. Les informations récoltées sont par la suite acheminées vers des serveurs en Russie.
Les téléphones iOS et Android visés
Un code développé par Yandex permet aux développeurs d’apporter des fonctionnalités supplémentaires aux applications mobiles: la collecte des données utilisateurs. Les informations sont ensuite acheminées vers des services russes. Le code se retrouve principalement sur les téléphones iOS et Android, les plus largement utilisés.
Le chercheur Zach Edwards est derrière cette découverte. Celui-ci a trouvé le code Yandex dans le cadre d’une analyse d’applications pour Me2B Alliance. Il s’agit d’une ONG constituée essentiellement d’ingénieurs logiciels et d’experts UX partageant les mêmes valeurs et les mêmes aspirations.
Ces découvertes surviennent à un moment où le moteur de recherche russe aspire à définir une réglementation plus stricte de l’internet. Et ce, sans toutefois aller à l’encontre des mandements du président Vladimir Poutine.
À rappeler que Yandex a conclu un accord avec le gouvernement russe en 2019. L’entreprise a défini une structure permettant à Moscou d’intervenir sur certaines questions comme les acquisitions internationales. Elle conserve toutefois l’autorité sur les opérations courantes.
Des informations non personnalisées et limitées

Yandex a admis que son logiciel collecte des données « sur l’appareil, le réseau et l’adresse IP » . La société ajoute que les données sont conservées « à la fois en Finlande et en Russie ». Elle décrit par ailleurs ces informations comme « non personnalisées et très limitées ».
Yandex déclare également suivre un processus interne extrêmement strict lorsqu’elle traite avec le gouvernement. « Toute demande non conforme aux normes procédurales et juridiques serait refusée » souligne-t-elle.
Les analystes se montrent sceptiques face à ces déclarations. Ils estiment que Yandex est soumis à la loi russe pour les données stockées sur les serveurs locaux. La société peut donc être amenée à fournir les données utilisateurs au gouvernement.
Les chercheurs sont particulièrement inquiets face à cette collecte de données. Ils craignent que le gouvernement russe ne récupère des informations pour pister des personnes grâce à leur téléphone portable.
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