La course à Mars s’accélère. Certains proposent des fusées nucléaires pour atteindre la planète rouge rapidement, d’autres considèrent cela comme une mauvaise idée. Explications.
Depuis les années 1950, l’idée de propulser des fusées par fission nucléaire fascine les scientifiques. Grâce à cette technologie, un voyage vers Mars, normalement long de plusieurs années, pourrait être considérablement réduit.
Mais selon Dan Kotlyar, expert en ingénierie nucléaire, la réalité est plus compliquée. Découvrez dans cet article pourquoi.
Vous comptez aller sur Mars ? Oubliez les fusées nucléaires !
Dan Kotlyar est un expert et un professeur adjoint en ingénierie nucléaire à l’Institut de technologie de Géorgie. Il a expliqué dans un article pour The Conversation.
Selon lui, propulser des fusées par fission nucléaire, issue de l’énergie libérée par la fission des atomes, permettrait de réduire significativement la durée du voyage vers Mars.
Cependant, un composé chimique utilisé dans la fabrication du combustible nucléaire complique considérablement la réalisation de ces ambitions.
Il a rappelé que le gouvernement américain et des géants industriels comme General Electric ont soutenu financièrement le développement de la propulsion nucléaire thermique.
Lancé au milieu des années 1950 et stoppé en 1973, ce programme gouvernemental utilisait de l’uranium enrichi pour produire l’énergie de fission nécessaire. Cet uranium, aujourd’hui fortement réglementé et controversé, est essentiel dans la fabrication de bombes atomiques.
L’uranium, fortement politisé, est une ressource précieuse et difficile à obtenir. Cependant, une alternative existe, bien qu’elle alourdisse les fusées.
Qu’est-ce que c’est ?
En 2009, le ministère américain de l’Énergie a lancé l’Initiative mondiale de réduction des menaces pour pacifier l’uranium enrichi. Ce programme le transforme en combustible HALEU, moins enrichi et plus sécurisé pour des usages non militaires.
« Le combustible à base d’uranium faiblement enrichi et à haut rendement contient moins de matériaux capables de subir une réaction de fission que le combustible à base d’uranium hautement enrichi.
« Les fusées doivent donc être chargées avec plus de combustible HALEU, ce qui alourdit le moteur » explique Kotlyar.
La propulsion nucléaire thermique est prisée pour sa légèreté, mais le carburant HALEU rendra les fusées plus lourdes. Toutefois, le gouvernement explore des solutions pour améliorer l’efficacité des fusées à fission, réduisant ainsi le carburant nécessaire à bord.
Bien que son éditorial ne l’indique pas clairement, la réalisation de fusées à fission présente d’autres défis importants. L’approvisionnement en uranium enrichi pourrait poser problème, notamment après l‘interdiction des importations russes par l’administration Biden.
Cette interdiction, imposée cette année, résulte même des tensions politiques croissantes entre les États-Unis et la Russie.
C’est peut-être le signe qu’il faut abandonner l’idée d’aller sur Mars et dépenser l’argent pour améliorer l’environnement sur terre. Vous ne pensez pas ?
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