Alliance Digitale et EY ont mené une étude en 2024. Cette dernière a été publiée le 4 décembre 2025 montre qu’en France, le marketing digital est bien plus qu’un simple levier publicitaire.
Voyez-vous, d’après l’étude, le marketing digital génère des milliards d’euros et fait travailler des centaines de milliers de personnes. Et pas besoin d’être expert pour comprendre ce que cela signifie pour l’économie.
Le marketing digital en France
En 2024, le secteur du marketing digital a généré 14,4 milliards d’euros en France. Cela correspond aux revenus directs des entreprises concernées. Cependant, cette activité ne profite pas qu’aux grandes plateformes. Elle soutient aussi 310 000 emplois au total dont les salariés, les indépendants et les emplois indirects.
Le secteur progresse très vite, bien plus vite que l’économie française en général. Son rythme de croissance est cinq fois supérieur à celui du PIB. La preuve que le marketing digital est devenu indispensable. Les entreprises en dépendent pour vendre leurs produits et services.
Aujourd’hui, plus de 18 000 entreprises travaillent dans ce domaine. Leur nombre a augmenté de 41 % depuis 2022. À titre de comparaison, l’ensemble de l’économie française n’a progressé que de 16 %. Le marketing digital est donc particulièrement dynamique.
Une répartition des revenus très concentrée
Tous les acteurs du secteur ne bénéficient pas du même niveau de revenus. Les grandes plateformes numériques concentrent une part importante du chiffre d’affaires.
Les moteurs de recherche, les réseaux sociaux et les places de marché génèrent 5,2 milliards d’euros. Cela représente 36 % des revenus du secteur. Les entreprises spécialisées dans les technologies marketing occupent une place comparable.
Elles développent des logiciels utilisés pour gérer et analyser les campagnes. Leur chiffre d’affaires atteint 5 milliards d’euros, soit 35 % du total. Les agences de conseil et de création génèrent 4,2 milliards d’euros.
Leur part s’élève à 29 % du chiffre d’affaires global. Elles restent essentielles pour la stratégie et la conception des messages. Leur poids économique reste toutefois inférieur à celui des plateformes.
Cette situation crée une forte dépendance envers les acteurs dominants. En France, environ 70 % des recettes publicitaires numériques reviennent aux grandes plateformes. Les autres acteurs disposent d’une capacité de négociation limitée. L’équilibre du marché s’en trouve fragilisé.
Le marketing digital : un secteur sous pression permanente
Le marketing digital se distingue par une intensité d’innovation élevée. En 2024, 1,6 milliard d’euros ont été consacrés à la recherche. Cela représente 11,5 % du chiffre d’affaires sectoriel. Pour info, l’industrie automobile affiche seulement 3 %.
Les entreprises AdTech et MarTech affichent les taux les plus élevés. Leur effort d’innovation atteint 16 % du chiffre d’affaires. L’intelligence artificielle structure ces investissements. Qu’il s’agisse de l’automatisation des campagnes, de la génération de contenu ou de la mesure des performances..
Évidemment, ces choix technologiques ont un impact direct sur l’emploi. Le développement d’outils complexes demande des compétences spécifiques. Ce qui pousse les entreprises à recruter.
Les effectifs directs atteignent alors 51 846 équivalents temps plein. À cela s’ajoutent 80 000 professionnels indépendants. Les annonceurs emploient également 170 000 spécialistes du marketing digital en interne.
Cette forte demande de profils qualifiés explique des salaires plus élevés Ce, avec une moyenne mensuelle de 3 522 euros, soit 29 % de plus que dans le secteur privé.
Régulation, IA et environnement : les nouveaux défis du secteur
Le marketing digital ne se limite pas aux revenus et à l’emploi. Les entreprises doivent aussi composer avec des règles strictes. La protection des données personnelles, encadrée par le RGPD et la directive ePrivacy, complique le ciblage des campagnes. Près de 74 % des dirigeants citent la conformité réglementaire comme une priorité majeure.
Ces contraintes ont toutefois un effet stimulant. Elles ont favorisé l’émergence de nouvelles solutions technologiques. Comme les plateformes de gestion du consentement et les infrastructures de données propriétaires.
Les agences françaises ont dû adapter leurs méthodes et développer des approches créatives pour rester efficaces malgré le cadre strict. Ainsi, la régulation devient un moteur d’innovation, plutôt qu’un simple obstacle.
Puis, il y a l’intelligence artificielle ou, comme on aime l’appeler, l’IA. Selon l’étude, 82 % des dirigeants prévoient un impact fort de l’IA générative sur leurs opérations. Les équipes marketing doivent alors apprendre à intégrer rapidement ces outils dans leurs campagnes.
Le secteur doit également tenir compte de l’environnement. Bien que 71 % des entreprises déclarent un engagement accru, les annonceurs semblent moins sensibles à ces enjeux.
Le numérique représente environ 4 % de l’empreinte carbone nationale. Et le développement de l’IA pourrait accroître cette part. Les entreprises cherchent donc à réduire leur consommation énergétique et à décarboner leurs infrastructures. Ce bien entendu, tout en maintenant l’efficacité de leurs campagnes.
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