Le géant du jeu vidéo Nintendo est victime d’une fuite de données massive surnommée le » Gigaleak « . Entre informations personnelles, propriété intellectuelle et secrets de fabrication, cet incident met en lumière à quel point une fuite de données peut être catastrophique pour une entreprise…
Toutes les entreprises peuvent être frappées par une cyberattaque ou une fuite de données. Et les conséquences peuvent être absolument désastreuses.
L’incident dont est victime le géant du jeu vidéo, Nintendo, prouve ces deux affirmations. La firme japonaise a récemment été touchée par une fuite de données si massive qu’elle a été surnommée » Gigaleak « .
Suite à cette fuite, une quantité massive de fichiers et d’informations appartenant à l’entreprise se sont retrouvés exposés au monde entier sur internet. Plus précisément, deux vastes ensembles de données sont apparus sur le forum américain controversé 4Chan.
Ces deux datasets ont révélé des éléments de propriété intellectuelle tels que des codes sources et des créations abandonnées, ou encore des secrets de fabrication sous forme de philosophies de développement de jeux vidéo.
Parmi les données révélées, on compte notamment les codes sources des jeux Super Mario 64 et The Legend of Zelda : Ocarina of Time. Sortis sur la console Nintendo 64 à la fin des années 90, ces deux titres restent à ceux jours parmi les plus grands succès de l’industrie. Les fans ont aussi pu découvrir et mettre la main sur le code source d’un jeu » Pokémon MMO « , prévu pour PC et Game Boy Advance, mais abandonné par le géant nippon.
La plupart des éléments en fuite proviennent de l’époque des consoles Super Nintendo et Nintendo 64. Parmi les révélations les plus surprenantes, on compte des fichiers asset suggérant que le personnage de Luigi aurait dû être présent dans Super Mario 64. Un prototype de Yoshi’s Island sur Super Nintendo a aussi été dévoilé.
Nintendo doit impérativement renforcer sa cybersécurité
Si cette fuite est un véritable rayon de soleil pour les fans de Nintendo ayant pu découvrir de nombreux matériaux restés secrets, elle fait figure de cataclysme pour la firme. Pour cause, l’accès aux codes sources va permettre à des développeurs de modifier ou de recréer à leur guise les jeux vidéo concernés. Or, ces codes source représentent des heures de travail de la part des développeurs.
Ainsi, Dylan Cuthbert, qui a travaillé sur la saga « Star Fox « , estime que cette fuite est » intrusive » compte tenu du caractère privé de ces fichiers et des » années de sueur et de larmes » qu’ils représentent. En plus des codes source, des prototypes de modèles, des emails, et même des informations personnelles sont inclus dans les dossiers en fuite.
It’s private stuff so it feels intrusive, source code is hours and hours, years and years, of personal work, long hours, sweat and tears.
— Dylan🗑️🗑️🗑️Scrappers is OUT! (@dylancuthbert) July 25, 2020
Pour l’heure, on ignore comment ces fichiers ont été dérobés et publiés. Il est peu probable qu’un employé Nintendo ait risqué sa carrière pour le simple plaisir de partager ces informations, mais aucune piste ne peut être écartée.
Quoi qu’il en soit, cet incident confirme que la cybersécurité fait défaut chez Nintendo. Plus tôt cette année, 160 000 comptes de joueurs ont été piratés par des hackers. Le SAV de Nintendo France avait aussi été hacké. Il y a quelques mois, le code source des jeux Pokémon Or et Argent a aussi été révélé.
À présent, cette fuite massive est probablement la plus importante dans l’histoire de l’industrie du jeu vidéo. Si la firme ne remédie pas au problème, il est probable qu’elle soit à nouveau victime d’attaques dans le futur. Il est donc urgent que Nintendo renforce la sécurité de son infrastructure, mais il est peut-être trop tard suite au Gigaleak…
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