Depuis plus de douze ans, Atlas perfectionne ses mouvements. Ce robot bipède, autrefois maladroit, marche désormais, court et saute avec une aisance bluffante.
Et aujourd’hui, il a une nouvelle main, ou plutôt une pince à trois doigts. Oui, trois, pas cinq. Boston Dynamics n’a pas cherché à copier la main humaine, mais à concevoir un outil fonctionnel, précis et robuste. Le résultat est surprenant.
Félicitations Atlas !
La vidéo publiée par l’équipe du Massachusetts montre Atlas saisissant, triant et manipulant des objets variés. Rien ne tremble, rien ne tombe. Son secret ? Une pince de deuxième génération équipée de sept actionneurs et autant de degrés de liberté. Chaque doigt possède deux moteurs indépendants, et le pouce – la star du jour – dispose du sien.
Pourquoi trois doigts, au fait ? Boston Dynamics estime que c’est le minimum pour accomplir des tâches complexes sans alourdir la conception. Trois doigts pour la stabilité, un pouce pour la précision. Grâce à cette nouvelle configuration, Atlas manipule aussi bien une boîte en carton qu’un objet fragile.
Karl Price, ingénieur mécanique chez Boston Dynamics, explique que la pince dispose aussi d’une détection tactile au bout des doigts et de caméras dans la paume. Ce duo capteurs-caméras permet au robot d’ajuster ses gestes en temps réel, comme un humain qui sent la texture d’un objet avant de le poser. Le tout sans trembler ni hésiter.
Alberto Rodriguez, directeur du comportement robotique chez Atlas, souligne la complexité de cette innovation. Intégrer autant de capteurs et d’actionneurs dans un si petit espace est un casse-tête technique. Pourtant, le résultat parle de lui-même.
Trois doigts, un pouce, et une infinité de possibilités
Rodriguez assure que cette nouvelle main ouvre un large champ d’applications. L’équipe veut créer une pince avec le bon dosage de dextérité, de puissance et de sensibilité. Une main à même de trier, d’emballer et de déplacer sans abîmer. Et l’idée fonctionne : « Nous pouvons saisir presque tout ce que nous lui lançons », déclare-t-il fièrement.
Ces progrès confirment la place d’Atlas dans la course mondiale aux robots humanoïdes. Des géants comme Figure ou Agility Robotics travaillent sur des modèles capables d’épauler l’humain dans les usines, voire à la maison. Boston Dynamics, de son côté, préfère miser sur la robustesse et la précision avant de penser au quotidien.
La suite ? Peut-être un Atlas qui fera la vaisselle sans casser une assiette. Ou qui triera les colis d’un entrepôt sans jamais se plaindre. En attendant, Boston Dynamics continue d’affûter les doigts de son robot comme d’autres affinent leur café du matin.
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