Nomophobie - dépendance smartphone

Vous stressez sans votre smartphone ? Ça s’appelle nomophobie

Avez-vous déjà paniqué en cherchant frénétiquement votre smartphone, même quelques secondes ? Si oui, vous n’êtes pas seul. Ce sentiment d’anxiété porte un nom : la « nomophobie ».

Ce mot étrange désigne la peur d’être séparé de son téléphone portable. Selon Thibaud Dumas, docteur en neurosciences, cette angoisse est loin d’être anodine.

La nomophobie n’est pas encore reconnue officiellement comme une pathologie par la communauté scientifique. Pourtant, les symptômes évoqués ressemblent à ceux de certains troubles anxieux. Dumas parle de « forte occupation mentale, impulsivité, démangeaisons, voire tremblements dans les cas extrêmes ». Cela peut arriver simplement lorsque le téléphone est déchargé ou oublié.

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Une dépendance technologique toujours plus banalisée

Notre environnement numérique rend cette dépendance difficile à repérer, tant elle est généralisée et acceptée. Le téléphone concentre aujourd’hui nos discussions, nos rendez-vous, nos jeux, nos actualités et nos distractions. « On se rend compte rapidement que c’est compliqué de s’en passer », observe Thibaud Dumas avec justesse.

Ce lien constant avec notre appareil crée une spirale où l’on consulte notre écran mécaniquement. Parfois pour vérifier un message, parfois sans aucune raison consciente. « Ce n’est pas le téléphone qui nous commande, mais c’est presque devenu ça », souligne-t-il. Les notifications, elles, savent parfaitement capter notre attention et relancer notre dépendance.

Un pour évaluer son attachement numérique

Dans son livre J’arrête de scroller (ou presque), Thibaud Dumas propose un questionnaire d’auto-évaluation. Ce test explore quatre dimensions clés : incapacité à communiquer, perte de connexion, accès à l’information et manque des avantages numériques. Exemple de question : « Si je n’ai pas mon téléphone, je stresse à l’idée qu’on ait essayé de me joindre. »

Chaque phrase du test est notée de 1 à 7, selon votre niveau d’accord. Ce score permet de prendre du recul sur votre usage quotidien. La démarche ne vise pas à culpabiliser, mais à questionner une habitude parfois trop installée. « C’est souvent l’entourage qui nous fait remarquer notre dépendance », note l’auteur.

Quand le téléphone dépasse sa fonction initiale

La nomophobie traduit notre difficulté à établir des limites avec un objet devenu central dans nos vies. Ce n’est plus un simple outil, mais un compagnon de tous les instants. Aller aux toilettes avec son téléphone n’a rien d’exceptionnel aujourd’hui. Pourtant, rares sont ceux qui réussissent à s’en passer.

Thibaud Dumas ne préconise pas de renoncer complètement aux écrans. Il invite simplement à reprendre un peu de contrôle. « Il faut juste qu’on ne soit pas commandés par notre téléphone », insiste-t-il. Ce qui compte, c’est de choisir quand et pourquoi on l’utilise et non de répondre machinalement à ses sollicitations.

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Pour se désintoxiquer, inutile de tout couper brutalement. Une réduction progressive, choisie et consciente, suffit souvent. Identifier les moments inutiles, éteindre les notifications ou instaurer des plages sans écran sont des étapes utiles. L’objectif n’est pas la perfection, mais une relation plus saine.

La nomophobie n’est peut-être pas une maladie officielle, mais elle est bien réelle pour beaucoup. En parler, c’est déjà reprendre la main.

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