À l’heure où le Brésil impose une interdiction radicale du réseau social X et des VPN, la France pourrait-elle suivre cette voie ?
La plateforme X est bannie du Brésil : une décision de la Cour suprême qui marque un tournant dans la régulation internationale des réseaux sociaux. Cette interdiction intervient dans un contexte de lutte contre la diffusion d’informations mensongères. Apparemment, elle suit également une tendance observée dans plusieurs régimes autoritaires. Alors que ces restrictions se multiplient, la France pourrait-elle envisager des mesures similaires dans un avenir proche ?
Elon Musk vs la justice brésilienne : pourquoi le Brésil interdit X ?
Depuis le 30 août, X, ex-Twitter, est donc défendu au Brésil. Le juge Alexandre de Moraes, du Tribunal fédéral suprême, avait donné 24 heures à Elon Musk pour désigner un représentant légal local. Hélas, Musk a refusé de se conformer. Par conséquent, la plateforme demeurera bloquée jusqu’à ce qu’elle respecte ces conditions imposées par la justice.
Ce conflit entre Moraes et Musk a débuté en avril lorsque le juge a ordonné la suspension de plusieurs comptes. Il accuse ces derniers de partager des fausses informations. Dès lors, la querelle s’est intensifiée et jusqu’à présent, trois membres ont voté pour cette interdiction.
Elon Musk, critiquant cette décision, accuse ainsi Moraes de porter atteinte à la liberté d’expression pour des raisons politiques. Toutefois, le juge et ses collègues ripostent. Ils soutiennent que tout cela est nécessaire pour contrer la tromperie sur la plateforme X.
Par ailleurs, Alexandre de Moraes a exigé à Apple et Google de retirer l’application X de leurs magasins d’applications. Ils devront aussi interdire son utilisation sur iOS et Android dans un délai de cinq jours. Afin de garantir le respect de cette loi, le juge a demandé à l’Agence nationale des télécommunications (Anatel) de geler la plateforme dans les 24 heures. Ceux qui tenteraient d’accéder à X via des VPN risqueraient une amende de 50 000 R$ (environ 8 000 euros) par jour.
Une tendance mondiale qui se renforce ?
Le Brésil rejoint la liste de pays qui ont temporairement interdit X. Ce phénomène n’est donc pas nouveau. L’Égypte, la Turquie, l’Ouzbékistan et l’Iran ont retiré la plateforme lors de périodes de tumulte politique. La Chine, quant à elle, a emboîté le pas en 2009, avant les commémorations de Tiananmen.
La Corée du Nord, le Turkménistan, la Birmanie et la Russie ont pris les mêmes mesures pour contrôler l’information. Plus récemment, le Pakistan et le Venezuela se sont aussi alignés à cette tendance. Ils ont invoqué des raisons de sécurité et des préoccupations liées aux manifestations violentes.
Maintenant, le Brésil devient un terrain fertile pour les nouvelles plateformes de microblogging comme Bluesky. À peu près 500 000 personnes s’y sont inscrites en seulement deux jours. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a même dirigé ses abonnés X vers Bluesky. Il a accompagné son message d’autres liens vers Instagram, WhatsApp, Threads, TikTok et Facebook. Jay Graber, PDG de Bluesky, a ensuite publié : “Bon travail Brésil, vous avez fait le bon choix.”
En observant la situation de X au Brésil et ces autres pays, on se demande : et si la France décidait de faire de même pour lutter contre la désinformation ? Selon vous, serait-ce possible ? Partagez votre avis en commentaire !
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