Aujourd’hui, les startups se lancent dans des idées étranges. Certaines prêtent à sourire, d’autres mettent franchement mal à l’aise comme Wizz. Et ce, au pire sens du terme.
Présentée comme une application sociale pour adolescents, Wizz copie le swipe des applis de rencontres. Le problème, c’est que ce jeu de glissement a attiré des profils dangereux.
Qu’est-ce que ce Tinder pour enfants a encore fait ?
Wizz se présente comme une application sociale encadrée destinée aux adolescents à partir de treize ans. Son fonctionnement reprend le swipe popularisé par Tinder et Bumble. À gauche, on ignore, à droite, on engage la discussion. Officiellement, rien à voir avec la rencontre amoureuse.
La startup affirme utiliser une vérification d’âge par intelligence artificielle. Les utilisateurs sont censés être séparés par tranche d’âge stricte. L’argument revient d’ailleurs souvent dans la communication publique. Il rassure surtout sur le papier.
Sauf que dans les faits, la barrière numérique se montre fragile. Des adultes parviennent à se faire passer pour des adolescents. Les signalements se multiplient depuis plusieurs années.
À Hawaï, par exemple, une fillette de onze ans a été agressée. Elle a expliqué avoir rencontré son agresseur sur Wizz. L’homme avait dix-neuf ans et se faisait passer pour quinze. L’algorithme n’a rien bloqué.
Et ce n’est pas tout. D’autres affaires suivent le même schéma. Un homme de vingt-trois ans prétendait avoir quatorze ans. Un autre, vingt-sept ans, se présentait comme mineur. Les protections affichées n’ont pas fonctionné.
Wizz, une application encadrée ?
Pour vérifier les promesses de sécurité, le magazine américain The Hill a mené un test simple. Un employé de vingt-huit ans a créé un compte. Il s’est déclaré âgé de seize ans. Le système l’a validé sans alerte.
Ce test a mis en lumière le vrai problème. Au fait, les algorithmes vantés servent surtout de discours marketing. Aucun contrôle humain n’est intervenu. La faille apparaît alors structurelle.
Face aux critiques, Wizz a déjà été retirée des boutiques d’applications. Apple et Google ont suspendu son accès temporairement. Toutefois, l’application est revenue ensuite avec des promesses renforcées. Les problèmes, eux, ont continué.
Alors, les associations de consommateurs surveillent désormais la plateforme. Les médias américains suivent chaque nouveau fait divers. La pression publique ne faiblit pas. La question dépasse même largement une seule application.
Aux États-Unis, élus démocrates et républicains soutiennent le Kids Online Safety Act. Ce texte impose une obligation de vigilance aux plateformes. Qu’elles devront prouver l’efficacité de leurs protections. Les déclarations ne suffiront plus.
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