Le cabinet qui explique aux autres comment réduire leurs coûts applique désormais la méthode à lui-même. McKinsey discute de suppressions de postes liées à l’IA. Et les fonctions internes sont en première ligne.
Le cabinet a déjà commencé à réduire ses effectifs mondiaux ces dernières années. Après une phase d’expansion intense, la marche arrière s’accélère. Entre 2012 et 2022, McKinsey est passé de 17 000 à 45 000 salariés. Depuis 2023, les effectifs ont reculé autour de 40 000.
Les postes concernés ?
Les discussions concernent surtout les fonctions sans contact direct avec les clients. Dans plusieurs départements, un poste sur dix pourrait disparaître. La mesure s’étalerait sur dix-huit à vingt-quatre mois selon les estimations de Bloomberg.
Les associés principaux ont déjà échangé avec les responsables concernés. Les arbitrages restent préliminaires. Aucun calendrier précis communiqué. Les pays concernés ne sont pas encore identifiés non plus. Le Royaume-Uni figure parmi les zones surveillées.
De même pour le nombre exact de postes menacés. Rien n’est encore confirmé officiellement. Bloomberg évoque toutefois plusieurs milliers de suppressions. Ce qui n’est pas très surprenant.
Environ la moitié des salariés de McKinsey occupent des fonctions administratives. Ces postes ne travaillent pas directement avec les clients. Or, comme dit tout haut, ce sont précisément ces rôles que l’IA peut automatiser
Et impossible de ne pas prendre l’idée au sérieux, même si pour l’instant, rien n’est officiel. Le cabinet n’en est pas à son premier ajustement après tout.
McKinsey applique ses propres méthodes
McKinsey conseille régulièrement des plans de réduction de coûts. Les suppressions d’emplois figurent souvent dans ces stratégies. Cette fois, le raisonnement s’applique en interne. Le symbole frappe les esprits dans le secteur du conseil.
Bob Sternfels a préparé le terrain dès septembre. Le patron mondial évoquait déjà moins de personnel hors missions clients. Ses propos n’étaient alors que théorique. Ils prennent aujourd’hui une forme très concrète.
Le cabinet continue toutefois de recruter sur les missions terrain. La demande client progresse sur certains sujets stratégiques. Les consultants déployés restent recherchés. La transformation vise surtout les opérations centrales.
Les nouvelles technologies remplacent progressivement certaines tâches répétitives. L’IA traite des volumes importants plus rapidement. Les fonctions support sont donc repensées. McKinsey parle d’une adaptation nécessaire à long terme.
Et comme nous le savons tous, cette stratégie n’a rien d’isolé. Elle s’inscrit dans une tendance observée ailleurs. Les grandes entreprises revoient leurs besoins humains. Les postes administratifs subissent la pression technologique.
A qui la faute, à l’IA ?
Non, du moins, pas uniquement. Au fait, les progrès technologiques ne sont pas les seuls facteurs. Le marché du conseil traverse une période plus calme. Depuis deux ans, les clients freinent leurs dépenses. Les incertitudes économiques pèsent sur les décisions.
Après la pandémie, les entreprises avaient massivement investi. Transformation numérique, réorganisation interne et stratégie étaient prioritaires. Cette phase intense a laissé place à plus de prudence. Les budgets de conseil se resserrent.
McKinsey n’est pas isolé dans cette situation. Deloitte, EY, KPMG et PwC observent une croissance ralentie. Tous ont ajusté leurs effectifs récemment. Le secteur entier digère une période d’expansion rapide.
Le chiffre d’affaires de McKinsey illustre cette réalité. Il oscille entre 15 et 16 milliards de dollars depuis cinq ans. Lors d’une réunion interne à Chicago, Sternfels s’est voulu confiant. Il anticipe une reprise progressive.
Au Royaume-Uni, ces réflexions touchent 2 000 salariés. Certains postes internes pourraient être impactés à terme. Mais aucune décision finale n’a encore été annoncée.
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