Réduire les coûts constitue un challenge pour tout datacenter. Sur quels éléments faut-il agir pour que cela soit viable ? Nous en parlons.
Le challenge des data centers aujourd’hui réside dans leur capacité à fournir des données fiables à petit prix. Selon Brian Kortendick, représentant de JLL, il faudra insister sur trois points. Ce sont une discipline commerciale, une appropriation de données et l’exercice d’un contrôle sur leur gestion et leur traitement.
Réduire le TCO ou coûts totaux de possession d’un datacenter
Le désir de réduction de TCO demande un investissement complet. On citera, à ce titre, les ressources humaines, les technologies et les systèmes d’exploitation basées sur les données.
Passer par une analyse de coûts
Les opérateurs des data centers gèrent depuis la conception de leurs actifs, aux diverses activités qui se mettent en place pendant leur fonction et jusqu’à la fin de la vie.
La collecte des données, ainsi que leur traitement devraient servir dans le futur pour effectuer une analyse de coûts avant d’ouvrir de nouveaux data centers.
L’objectif d’acquérir des données est de pouvoir les utiliser à bon escient mais aussi de pouvoir prévoir leur portée et leur rendement. Il faudra donc que les opérateurs de data centers visionnent sur le long terme.
La pile technologique, pour réduire coûts totaux de possession du datacenter
La pile technologique permet de collecter les données nécessaires pour l’effectivité du TCO. En pourcentage, l’utilisation d’une pile technologique fera économiser jusqu’à 10 % des coûts d’exploitation. Elle régule le flux de travail et maintient plus durablement les divers équipements en prévenant les pannes et les réparations.
Lorsque la veille sur la fiabilité des données et la performance des équipements est sagement assurée, un meilleur retour sur investissement peut prendre place. Des données bien traitées ainsi qu’une maintenance active des équipements évite les réparations qui exacerbent les dépenses initiales.
Optimiser le personnel
Pour arriver à bout du traitement de données et pour une meilleure prise de décisions conséquentes, les data centers doivent investir sur des ingénieurs compétents et pointilleux.
Réduire les coûts de construction du datacenter avec une infrastructure minimale
Peter Sacco de PTS s’énonce sur le sujet. Les data centers doivent s’autodiscipliner si elles veulent économiser sur les frais de construction.
12 millions de dollars/mégawatt, c’est ce que coûte la construction d’un data center moyen. Le seul moyen de réduire ce chiffre est de prévoir des infrastructures minimales.
C’est ce que propose Sacco, PDG de PTS Data Center Solutions. Selon lui, 25 % des dépenses peuvent être restreintes en simplifiant la conception. Le désir de tous ceux qui souhaitent créer des datas centers se résume au même. Le moins coûteux possible mais le plus efficace possible pour commencer rapidement à agir. Sacco insiste qu’il faille alors s’arranger pour minimiser l’infrastructure de soutien tout en gardant ces capacités d’exploitation du data center. Cela permettra de réduire les coûts du datacenter.
Concevoir minimaliste ne doit pas être mal vu, selon Sacco. Cela permet de simplifier les plans de conception ainsi que le calcul des interconnexions qui doivent s’y trouver. Un minimum d’interconnectivité réduit aussi les exigences en main-d’œuvre.
Le deuxième conseil de Sacco vise à mettre en exergue la modularité sans en alterner la disponibilité. Et enfin, la réduction de l’empreinte écologique à travers un PUE n’excédant pas 1.1.
Selon les souhaits des opérateurs, les conceptions des datas centers seront construites rapidement et adaptées au cas par cas.
Des réductions comptées sur base d’expérience
Durant un webinaire fait avec Bloom Energy, Sacco avance qu’il est possible de réduire le premier chiffre des coûts d’un datacenter de niveau II à 6.5 millions de dollars.
Sa longue expérience sur la construction de data centers lui permet de voir une corrélation d’environ 35 % à 45 % entre l’exploitation et l’investissement. Il résume aussi le dilemme des constructions traditionnelles en une phrase : beaucoup trop de dépenses mobilisées pour le mettre en marche.
Pour un data center de niveau III, Sacco présente les avantages en termes de coûts. Une conception de 6.5 millions de dollars par mégawatt, résistant aux pannes, opérationnel à tous les niveaux et dont la maintenance est possible.
Une réduction de coûts cependant n’affectera en rien l’exigence des systèmes de sécurité et de sauvegarde. Il propose l’utilisation des piles à combustible à oxyde solide Bloom pour renforcer les sources d’énergie.
Assurer la fiabilité de l’installation électrique par une approche différente de l’approche traditionnelle
Il s’agit de rejoindre en un seul palier toutes les infrastructures électriques. Cette approche permettra d’économiser jusqu’à 15 % de l’infrastructure traditionnelle qui tirait directement de l’électricité du réseau.
Ces data centers moins coûteux devraient aussi opter pour une source d’alimentation qui n’exige ni l’installation, ni la maintenance de composants hérités (batteries, générateurs, etc.).
La conception plus souple de ce genre de data center pourra espérer une extension à plusieurs niveaux. Sacco affirme 35 % à 45 % de dépenses en moins en capital et en opérations et une capacité pour atteindre une plus grande portée en mégawatt.
Les extensions périphériques ne doivent être néanmoins oubliées lorsqu’on discute des coûts de construction de data centers. « Edge » signifie à la pointe. Les data centers construits de manière économique doivent pouvoir aussi fournir les fondamentaux : génération de données, traitement, sauvegarde et sécurisation. Tout cela afin de pouvoir œuvrer de manière significative pour les extensions en périphérie.
Toutes ces considérations doivent être prises par les opérateurs de data centers. Car ce secteur ne cesse de s’agrandir. Il faut bien trouver une solution pour réduire les coûts de construction de datacenter tout en gardant la qualité des données et de leur traitement. C’est pour cela que Sacco insiste sur la minimalisation des conceptions de data centers. En d’autres termes, des data centers plus économiques en termes de coûts mais pouvant s’activer rapidement.
Repenser la question de l’empreinte écologique des data centers en réduisant la consommation d’énergie
Les data centers consomment une énorme quantité d’énergie pour subvenir à leurs besoins. Dans un contexte mondial alarmé par l’accélération des problèmes liés aux changements climatiques, les directeurs des data centers doivent rapidement réagir. Il importe de trouver une solution efficiente pour réduire l’empreinte écologique de leurs infrastructures et de leurs activités numériques.
1 % de la demande mondiale d’électricité est occupée par les data centers. Ce fin pourcentage contribue pourtant à une émission de gaz carbonique de 0.3 %. Mais d’ici dix années, la consommation d’énergie des data centers dans certaines régions augmentera de 15 à 30 % selon Eric Masanet et Nuoa Lei.
Agir sur la température
Un data center utilise 40 % de son énergie pour les besoins de refroidissement. 50 % seront attribués aux serveurs et aux câbles réseaux. Les gestionnaires des data centers devraient pouvoir trouver un moyen de réduire cette énergie vouée au refroidissement en augmentant et en contrôlant la chaleur des salles de serveurs.
Les responsabilités écologiques rappellent que tout doit être fait pour amoindrir la chaleur générée par les infrastructures informatiques. Pour une entreprise œuvrant dans la cybersécurité, une augmentation contrôlée de la chaleur en salle de 3 °C a démontré une baisse de 25 % des dépenses en refroidissement dans l’année.
L’effectivité du cloud a cependant été remis en question pour diverses raisons. Asaf Ezra, PDG de Granulate estime que les cloud sont énergivores et pourtant négligés par leurs utilisateurs. Malheureusement, ils génèrent une très grande quantité de gaz carbonique et des dépenses abondantes aux opérateurs de services.
Comme solution, des systèmes de surveillance d’alimentation, de chaleur et des activités du serveur permettent de réguler toutes ces dépenses au sein des data centers. Au profit des data centers, les données réelles générées vont orienter les décisions pour réduire ces consommations d’énergie intense et ce souci environnemental préoccupant.
Accéder à des données utiles et traitables reste une priorité
Les demandes de données et de traitement de données abondent toujours autant auprès des data centers. Cette croissance est fortement liée à l’explosion de l’utilisation d’internet dans le monde. Et ce genre de demande ne se réduit jamais.
En réponse à cette demande continue, il faudrait peut-être mobiliser les serveurs existants au lieu d’inaugurer de nouveaux serveurs. Accompagnant cette demande de donnée, les demandeurs exigent aussi la qualité des données.
Les data centers ont déjà proposé des solutions de gestion de la charge de travail et des opérateurs. Cela permet d’interrompre à la racine des systèmes moyennement utilisés et donc de les empêcher de consommer inutilement de l’énergie.
Favoriser la gestion horsbande
La gestion hors bande, ougarder un œil sur le serveur sans attaquer le système d’exploitation, est une des solutions de gestion des datas centers. Elle permet la surveillance générale des serveurs, mais aussi la possibilité de fournir des données utiles et immédiates aux services commerciaux.
L’objectif de la gestion hors bande comme de la réduction des coûts liés au refroidissement étant de faire d’une pierre plusieurs coups. A savoir : collecter des données utilisables et réelles, supprimer les services numériques non-utilisés qui surchargent les serveurs et réduire l’émission de gaz à effet de serre pour une entreprise toujours plus respectueuse de la planète.
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