Les Open Data, ou données ouvertes, sont des données auxquelles l’accès est totalement public et libre de droit, au même titre que l’exploitation et la réutilisation. Ces données offrent de nombreuses opportunités pour étendre le savoir humain et créer de nouveaux produits et services de qualité. Découvrez une définition complète et des exemples concrets d’utilisation des Open Data.
Open data : définition normalisée
Le terme Open Data désigne des données auxquelles n’importe qui peut accéder, que tout le monde peut utiliser ou partager. Les critères essentiels de l’ Open Data sont la disponibilité, la réutilisation et la distribution, et la participation universelle. Il s’agit là de la définition donnée par l’Open Knowledge Foundation en 2005.
- Disponibilité et accès. Les données doivent être pleinement accessibles, moyennant un coût de reproduction raisonnable. De préférence, elles se téléchargent sur Internet. La forme doit être confortable et modifiable.
- Réutilisation et redistribution. Les données doivent être fournies sous des conditions permettant la réutilisation et la redistribution, incluant le mélange avec d’autres ensembles de données.
- Participation universelle. Tout le monde doit être en mesure d’utiliser, de réutiliser et de redistribuer les données. Il ne doit y avoir aucune discrimination concernant les fins d’utilisation, ou contre des personnes ou des groupes.
Ces trois critères sont l’essence de l’ Open Data, car ils autorisent l’interopérabilité. L’interopérabilité désigne la capacité de différentes entreprises ou systèmes à travailler ensemble. En l’occurrence, l’interopérabilité est la capacité de mélanger différents ensembles de données.
L’interopérabilité, essence de l’ Open Data
Cette interopérabilité est importante, car elle permet à différents composants de fonctionner ensemble. C’est ce qui permet de créer des systèmes larges et complexes. Sans interopérabilité, c’est tout simplement impossible. On peut prendre pour exemple le mythe de la Tour de Babel. Dans cette légende, la communication impossible empêche complètement la construction de la tour.
Dans le cas des données, la mise en commun repose sur la possibilité de mélanger librement ces données. Cette interopérabilité est essentielle pour tirer des bénéfices de l’ouverture. Il est ensuite possible de développer des produits et des services en plus grande quantité, et d’une meilleure qualité.
Cette interopérabilité ne se repose pas seulement sur le partage de données. Il faut que les jeux de données utilisent un langage de programmation commun ou qu’un élément programmatique fasse l’intermédiaire entre ces informations. Pour cela, le W3C (World Wide Web Consortium) prône l’application de standards de l’ Open Data.
Le créateur de la donnée doit en ce cas respecter des critères particuliers : certifier la provenance de la donnée, indiquer les métadonnées liées (typiquement la date et l’heure de création), garantir la qualité de l’information et si possible son auteur, etc.
Des données en provenance de tous les secteurs
Le terme Open Data peut s’appliquer à des informations en provenance de n’importe quelle source, sur n’importe quel sujet. Tout un chacun peut proposer des données sous licence ouverte pour un usage gratuit afin que le public en tire un bénéfice. La plupart du temps, les données ouvertes ou open data proviennent du gouvernement et du secteur public. Il s’agit généralement de budgets, de cartes, ou de résultats découlant de recherches scientifiques. Cependant, les entreprises, les universités, les ONG, les startups, les fondations caritatives, les communautés ou les individus peuvent également proposer des Open Data.
On retrouve des informations ouvertes dans divers secteurs :
- de la science,
- des produits,
- de l’éducation,
- de l’environnement,
- de la cartographie,
- des bibliothèques,
- de l’économie,
- de la culture,
- du développement,
- des affaires,
- du design
- ou de la finance.
Le terme s’applique également aux données (y compris les Big Data) et au contenu comme les images, le texte et la musique. En règle générale, les Open Data sont uniquement des données non personnelles. C’est-à-dire que ces données ne comportent aucune information sur des individus, pour des raisons évidentes de respect de la vie privée.
Ouverture légale et technique
Selon l’Open Definition, les Open Data sont légalement et techniquement ouvertes. L’ouverture légale signifie que l’accès aux données est légal, au même titre que l’exploitation, le partage et la modification. En général, une licence prévue à cet effet, autorise l’accès libre et la réutilisation, ou plaçe les données dans le domaine public.
L’ouverture technique signifie qu’il ne doit y avoir aucune barrière technique à l’utilisation des données. Par exemple, imprimer les données sur du papier rend très difficile l’accès aux données. Les données doivent donc être lisibles par une machine et pleinement accessibles.
Les Open Data doivent être utilisables par n’importe qui, peu importe quand, où, ou ce que la personne compte faire de ces données. Il ne doit y avoir aucune restriction, y compris à des fins commerciales. Les open data doivent être accessibles sans charge financière, au format numérique, et téléchargeables sur internet. Les usagers les manipulent par le biais d’un ordinateur. Leurs émetteurs les rendent donc accessible et compatibles avec d’autres jeux afin de faciliter les comparaisons.
Toujours selon l’Open Definition, il n’est pas possible de placer des conditions sur l’utilisation des Open Data. Cependant, un fournisseur de données peut exiger que les utilisateurs le créditent et précisent si les données ont été modifiées, et que les nouveaux ensembles de données obtenus en utilisant ces données soient également partagés de façon ouverte.
Open Definition
Depuis 2007, Advisory Council gouverne l’Open Definition. Ce groupe maintient et développe la définition officielle des données ouverte. Il étend l’Open Definition pour le bénéfice général de la communauté. Il décide quelles licences entrent dans le cadre de l’Open Definition.
La communauté gère le conseil. De nouveaux membres peuvent être admis à tout moment par les membres déjà en place. Ils sont sélectionnés pour leurs connaissances et leurs compétences démontrées dans le domaine d’influence du Conseil. Tout un chacun peut joindre la mailing-list de ce Conseil.
L’Open Definition existe depuis 2005. L’Open Knowledge Foundation l’a créée avec la participation de nombreuses personnes. La définition se base directement sur l’Open Source Definition de l’Open Source Initiative. La plupart des principaux principes appliqués aux logiciels open source ont été réutilisés et appliqués aux données et au contenu. Cette définition est disponible dans plus de 30 langages différents, grâce aux nombreux traducteurs de la communauté.
Cette Open Definition existe dans sa version 2.1, depuis le 10 novembre 2015. La version 2.0, considérée comme la mise à jour la plus importante de l’histoire de ce texte, fût proposée en octobre 2014. Elle fait suite à de nombreuses conversations entre experts de la communauté issus des domaines de l’ open data, de l’open access, de l’open culture, de l’open education, de l’open government, et de l’open source. Tout en conservant les principes essentiels, cette mise à jour apporte une nouvelle structure, une réécriture du texte et un nouveau processus pour l’attribution des licences.
Exemples d’utilisation des Open Data
Les Open Data, et plus particulièrement les données gouvernementales, constituent une précieuse ressource. De nombreux individus et autres entreprises collectent différents types de données dans le but de mieux accomplir leurs tâches. Les gouvernements en particulier collectent d’immenses quantités de données centralisées, rendues publiques par la loi. De nombreuses autres entités en bénéficient.
Ces données peuvent être utiles dans de nombreux secteurs, à divers groupes de personnes et autres organisations, dont les gouvernements eux-mêmes. Il est impossible cependant de prédire avec précision comment et dans quel domaine la valeur sera créée à l’avenir, même si de nombreux bénéfices ont déjà été dégagés des Open Data.
Gouvernement
Dans le cas des données gouvernementales, elles ont déjà permis une meilleure transparence et un contrôle démocratique accru. Elles ont augmenté le taux de participation, et donné davantage de pouvoirs aux individus. Les entreprises créent ou améliorent des produits et services privés. L’innovation a été propulsée par ces données. L’efficacité des services gouvernementaux en profite grandement. Enfin, de nouvelles connaissances ont été acquises en combinant différentes sources de données massives.
Voici quelques exemples pour ces différents domaines. En termes de transparence, des projets comme le « Tax Tree » finlandais ou le « Where does my money go » britannique permettent de voir comment l’argent des taxes est dépensé par le gouvernement. Au Canada, les Open Data ont permis de préserver 3,2 milliards de dollars contre la fraude fiscale. Différents sites internet, comme le site danois folketsting.dk, permettent de suivre l’activité du parlement et les processus de création de lois. Ainsi, les citoyens peuvent voir exactement ce qui advient et quels parlementaires sont impliqués.
Société
Les Open Data gouvernementales aident également à prendre des décisions dans votre vie personnelle, ou à devenir plus actif dans la société. Au Danemark, une femme a créé findtoilet.dk, permettant de lister toutes les toilettes publiques danoises. Ainsi, les personnes ayant des problèmes de vessie peuvent s’aventurer à l’extérieur plus librement. Aux Pays-Bas, le service vervuilingsalarm.nl permet de recevoir un message si la qualité de l’air est en forte baisse dans un quartier. À New York, il est facile de savoir à quel endroit promener son chien, ou de rencontrer d’autres personnes qui se promènent au même endroit.
Des services comme mapumental au Royaume-Uni ou mapnificent en Allemagne permettent de trouver un endroit où séjourner en fonction de la durée du séjour, du prix de location et de la beauté du quartier. A Paris et en Ile de France, Open Data Paris est le portail de données ouvertes de la mairie. On y trouve des jeux de données concernant la localisation des Vélib, des AutoLib Tous ces exemples reposent sur des Open Data gouvernementales.
Économie
Économiquement, les Open Data sont également très importantes. Plusieurs études estiment la valeur économique de ces données à plusieurs dizaines de milliards d’euros dans l’Union européenne uniquement. les nouveaux produits et les entreprises recyclent les Open Data. Le site danois husetsweb.dk aide les utilisateurs à trouver des façons d’améliorer l’efficacité énergétique de leur domicile, notamment en planifiant les finances ou en trouvant des ouvriers capables de faire le travail. Ce service se base sur des informations cadastrales, gouvernementales et locales. Google Traduction utilise les innombrables documents de l’UE traduits dans tous les langages européens pour développer des API et ses algorithmes de traduction et améliorer son service.
Culture et éducation
Les données ouvertes sont également précieuses pour les gouvernements eux-mêmes. Elles permettent par exemple d’améliorer l’efficacité du gouvernement. Le Ministère de l’Education hollandais a par exemple publié toutes ses données relatives à l’éducation sur internet. De cette manière, le nombre de questions reçues par le ministère a diminué, ce qui a permis de réduire la charge de travail et les coûts.
Les fonctionnaires peuvent désormais répondre plus efficacement aux questions récentes, en accédant facilement aux données nécessaires. Toujours en Hollande, le département de l’héritage culturel ouvre l’accès à de nombreuses données et collabore avec des sociétés d’historiens amateurs et des groupes comme la Wikimedia Foundation pour exécuter leurs propres tâches plus efficacement. Ainsi, la qualité des données est améliorée, et le département est plus petit.
Open Data Santé
Il y a d’innombrables exemples de façons dont les Open Data créent déjà aujourd’hui une valeur économique et sociale, mais on ignore encore quelles nouvelles applications vont devenir possibles. Les nouvelles combinaisons de données peuvent créer un nouveau savoir et des informations pouvant mener à de nouveaux champs d’usage.
Dans le passé, par exemple à Londres au XIXème siècle, Dr. Snow a découvert la relation entre la pollution de l’eau potable et le choléra, en combinant les données sur les morts liées au choléra et l’emplacement des sources d’eau. C’est ce qui a permis de créer les systèmes de purification de Londres, et d’améliorer grandement l’état de santé général de la population. Des découvertes de cette ampleur peuvent survenir grâce aux Open Data.
Pour exploiter ce potentiel, il faut transformer les données gouvernementales publiques en Open Data. Cependant, pour y parvenir, il faut supprimer les restrictions légales, financières ou technologiques afin d’ouvrir l’accès aux données à tout un chacun. Chaque restriction empêche les citoyens de réutiliser les données publiques, et rend plus complexe la tâche de trouver des façons utiles de le faire.
Transports
De nombreux exemples peuvent être cités dans cette catégorie. Du partage des données de transports publics aux emplacements des bouchons en temps réel, les possibilités sont infinis. Nous évoquerons ici le cas particulier de la ville de Chicago au Etats-Unis qui a mis en place un service. Le nettoyage de la ville se fait à grande eau, contrairement aux pratiques des services municipaux européens utilisant de petits véhicules. Le moindre véhicule garée dans ces rues à nettoyer empêche les équipes de maintenance d’intervenir. Ainsi, pour éviter aux automobilistes des amendes, la ville met à leur service une application qui les prévient de l’intervention des services municipaux. Cela permet d’accélerer le temps de traitement et de diminuer les bouchons résultants des mauvaises pratiques des automobilistes.
Bénéfices des données ouvertes
Les bénéfices de l’ Open Data sur l’économie et sur les citoyens ont été prouvés. Selon la Shakespeare Review, la valeur du secteur des données publiques du Royaume-Uni s’élève à 6,8 milliards de Livres sterling. De même, une étude datée de 2011 estime que le marché européen des données publiques connaîtrait une croissance de 40 milliards d’euros par an. De son côté, McKinsey estime qu’un marché mondial de l’ Open Data créerait entre 3000 et 5000 milliards de dollars par an à travers sept secteurs différents.
L’ Open Data Institute estime le chiffre d’affaires annuel combiné des entreprises anglaises dirigées par l’ Open Data à 92 milliards de Livres Sterling. Ces entreprises embauchent par ailleurs plus de 500 000 personnes. La seule industrie du transport à Londres est parvenue à dégager un retour sur investissement de 58 pour 1 en ouvrant l’accès ses données de transport. L’objectif était d’aider des leaders mondiaux, comme Citymapper, à voir le jour. Cette application mobile révolutionnaire, comme de nombreuses autres, est née grâce à l’ouverture des données. Le Danemark quant à lui a généré un retour sur investissement de 70:1 en choisissant d’ouvrir l’accès public aux données postales.
Aux États-Unis, une entreprise d’ Open Data a été vendue pour 930 millions de dollars. De même, les données Landsat ont permis d’économiser entre 350 millions et 456 millions de dollars par an. Chaque jour, 84% des Américains possesseurs de smartphones utilisent une application de type Open Data.
Des répercussions à toutes les échelles
Lorsque de grandes entreprises ou des gouvernements ouvrent l’accès à des données non-personnelles, cela permet aux petites entreprises, aux citoyens et aux chercheurs de développer des ressources offrant des améliorations cruciales pour leurs communautés.
L’ Open Data permet d’améliorer le quotidien financièrement, socialement, culturellement et plus encore. Elle permet d’accéder plus facilement aux services de santé, et de découvrir plus efficacement de nouveaux traitements pour les maladies. Elle offre l’opportunité de mieux comprendre les gouvernements, et de voyager plus aisément. De nouvelles possibilités sont découvertes en permanence.
Open Data : Inquiétudes et confusions
Beaucoup de personnes sont angoissées par la notion d’ Open Data. Par exemple, le fait que les données médicales personnelles soient accessibles en Open Data est une source d’inquiétude. Cependant, il ne faut pas confondre les données commerciales et les données personnelles. Cette confusion est la source de réticences injustifiées.
La mauvaise compréhension vient du fait qu’un nombre croissant de personnes utilisent le terme Open Data pour évoquer des données accessibles au public. Or tout le monde accède aux données publiques. En revanche, toutes les données accessibles au public ne sont pas ouvertes. Les données ouvertes ne dépendent pas de royalties. Elles ne répondent à aucune norme de propriété intellectuelle.
Une confusion problématique
Cette définition confuse pose problème, notamment pour les gouvernements qui créent des lois autour des données. Le terme Open Data ne signifie pas qu’un gouvernement ou qu’une autre entité rend publiques toutes ses données. Il serait inconscient de délivrer toutes les données privées et personnelles des citoyens ou des consommateurs à n’importe qui.
En réalité, Open Data signifie que les données sont rendues publiques d’une manière spécifique. En effet, cela permet au public d’y accéder sans avoir à payer de frais ou à subir de restrictions. Par exemple, les données open data peuvent être proposées au format GTFS, gratuitement, sous une licence autorisant l’usage et la redistribution.
Cette mauvaise compréhension provoque naturellement la crainte concernant la confidentialité. Les gouvernements doivent proposer les données d’une manière permettant d’assurer un accès égal par tous les citoyens. Quiconque paye ses impôts doit pouvoir accéder aux données sans frais supplémentaires.
Les Open Data menacées par Donald Trump
Suite à l’investiture de Donald Trump, de nombreux spécialistes open data craignent que les nombreuses données ouvertes mises à disposition par le gouvernement Obama ne soient en danger.
Afin d’empêcher le nouveau gouvernement de modifier ou de supprimer les données au sujet du réchauffement climatique, l’Université de Toronto a récemment organisé un événement visant à copier les pages de données en ligne menacées par l’administration Trump. De nombreux groupes sont actuellement engagés dans cette démarche de sauvegarde.
Open Data et RGPD : comment concilier les deux
A priori, le RGPD censé assurer la confidentialité des données semble aller à l’encontre du principe de l’Open Data visant à mettre l’information à disposition de tous. De fait, les deux concepts pourraient sembler incompatibles.
Cependant, la loi française a anticipé l’entrée en vigueur du RGPD. Ainsi, la loi Lemaire et l’article L.312-1-2 du code des relations entre le public et l’administration aux collectivités de mettre à disposition l’ensemble des informations concernant le public, mais uniquement en rendant au préalable impossible l’identification des personnes concernées par ces données personnelles.
Néanmoins, on peut craindre que le RPGD freine l’ouverture des données, voire même que l’anonymisation des données publiques les rende tout bonnement inutiles. On pourrait même considérer que le RGPD va finalement à l’encontre de l’intérêt des citoyens en atténuant la transparence des données publiques…
La seule conciliation viable à l’heure actuelle semblerait donc que les collectivités prennent en compte la notion de vie privée dès la création de données, afin de pouvoir les diffuser sans avoir à les anonymiser. C’est d’ailleurs l’idée suggéré par le RGPD à travers la notion de » privacy by design « …
Les données ouvertes en France : Open data Gouv
En France, le site data.gouv.fr de l’open data gouv permet à tout un chacun d’accéder librement aux données publiques pour les partager, les améliorer et les réutiliser. Cette plateforme officielle permet de répartir les données ouvertes dans plusieurs catégories.
Ces catégories sont l’agriculture et l’alimentation, la culture, l’économie et l’emploi, l’éducation et la recherche, l’international et l’Europe, le logement, le développement durable et l’énergie, la santé et le social, la société, et les transports, tourisme et territoires. Grâce à cette catégorisation, les utilisateurs peuvent facilement sélectionner le domaine qui les intéresse.
Les institutions publiques telles que les ministères, les établissements scolaires ou les collectivités territoriales fournissent la plupart des données. Il est très facile pour les usagers de mettre en ligne des données ou de partager leurs réutilisations. Les meilleures réutilisations bénéficient d’une mise en avant sur le site.
Cette plateforme voit le jour dans le cadre de la mission Etalab. Sous la responsabilité du Premier ministre au sein du secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP). Dans une optique de transformation numérique des organisations publiques, cette mission vise à accompagner l’ouverture des données publiques de l’État et des administrations.
En effet, le site se destine aux producteurs de données, aux réutilisateurs, et à tous les citoyens, associations et entreprises françaises. Le site répertorie plusieurs usages à ces données ouvertes. Elles peuvent permettre de répondre à des questions, de prendre des décisions et de bénéficier de services utiles au quotidien. Cela répond aux deux axes principaux de la mission d’Etalab. Le premier consiste à faciliter la transparence numérique. Le second vise à encourager l’utilisation de la plateforme par les organisations publiques.
La mission Etalab
Ce site prend l’aspect d’une plateforme développée par les data scientists de la mission Etalab. Deux tiers de l’équipe composée d’une vingtaine de personnes se charge de développer le code source de la plateforme dans une approche ouverte, c’est à dire Open Source.
Etalab n’est pas seulement un facilitateur de l’ open data, mais joue également un rôle d’autorité auprès des administrations afin qu’elles respectent leurs engagements de transparence de l’information.
Ainsi, Etalab porte également la mission de l’ouverture du code source des plateformes publiques. Elle a ainsi orchestré l’ouverture du code de la plateforme Admission Post Bac. En rendant publics les algorithmes du site, Etalab a souhaité démystifier le fonctionnement de cet outil de préinscription auprès des formations post-baccalauréat. Il s’agit d’expliquer ses capacités, ses limites et ses champs d’applications.
Selon Laure Lucchesi, Directrice d’Etalab, la mission “oeuvre à une meilleure circulation des données entre administrations et amener la culture des data science pour mieux évaluer, dessiner les politiques publiques et travailler à la gouvernance de la donnée”.
Outre ce site et la mission de développement des outils, la mission Etalab organise également des événements tels que des Hackatons, des Open Data camps ou encore des conférences, notamment en lien avec les acteurs de la Civic Tech. “Nous travaillons avec de nombreux acteurs extérieurs à l’État : avec des écosystèmes de startups, avec les universités, avec les grandes entreprises, avec les associations et les collectifs” déclare Laure Lucchesi.
Grâce à cette mission, tous les Français peuvent intégrer et participer activement à la communauté Open Data française.
Des projets open data des collectivités locales
Sa stratégie se regroupe en quatre points principaux. Elle cherche à regrouper les collectivités territoriales désireuses d’ouvrir l’accès à leurs données, à mutualiser les bonnes pratiques à adopter, à représenter ces collectivités auprès des instance nationales et des citoyens, et à favoriser les démarches d’ouverture des données.
Pour ce faire, les membres de l’association se rendent dans les rassemblements liés à l’ Open Data à l’internationale. Ensuite, ils se chargent d’organiser la communication au sujet des données ouvertes françaises. Ils animent également des ateliers, des groupes de travail, et se chargent d’accompagner les collectivités.
Selon les statistiques publiées sur le site de l’association, on dénombre aujourd’hui 80 collectivités Open Data détentrices d’une licence Odbl. Plus de 19 500 ensembles de données sont publiés. Ils ont permis de développer 346 applications. 48 millions de citoyens profitent des réutilisations des données ouvertes.
Des associations comme Regards Citoyens, Libertic, la Fondation internet nouvelle génération mais également le chapitre français de l’Open Knowledge Foundation soutiennent les Open Data. Dans le secteur privé, les entreprises peuvent aisément ouvrir leurs données grâce à la plateforme clé en main créée par OpenDataSoft. En 2012, la RATP a publié le plan du métro et les positions géographiques des stations en Open Data.
Le portail du service public de la donnée
Institué par la loi Lemaire pour une République Numérique d’octobre 2016, le portail du service public de la donnée open data a ouvert ses portes en avril 2017. Etalab, propose et gère ce service dans une version 1. Il offre l’accès à 9 basées de données de référence. Ces neuf bases de données open data sont :
- la base nationale d’adresses.
- la base des 9 millions d’entreprises françaises (Sirene).
- le code officiel géographique.
- le plan cadastral informatisé.
- le registre parcellaire.
- le référentiel de l’organisation administrative de l’Etat.
- le référentiel à grande échelle.
- le répertoire national des associations.
- le répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome).
Selon Etalab, « sont qualifiées de données de référence celles qui font l’objet ou sont susceptibles de faire l’objet d’une utilisation fréquente par un grand nombre d’acteurs tant publics que privés et dont la qualité, en termes notamment de précision, de fréquence de mise à jour ou d’accessibilité, est essentielle pour ces utilisations ». Toutefois, ces 9 bases de données constituent un simple point de départ pour le service. Lors de sa consultation publique menée en fin d’année 2016, Etalab avait identifié 57 bases différentes open data. Cela représente 160 contributions.
Selon Henri Verdier, directeur de la Dinsic (Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’Etat), ce service sert à doter la France d’une infrastructure solide de diffusion et d’amélioration des données de référence. Les données de référence deviennent petit à petit des infrastructures critiques. L’Etat s’organisera pour garantir une croissance de qualité, de diffusion, et la rétroaction effective des usagers pour une amélioration continue. Les administrations détentrices des jeux de données sont en charge de leur mise à disposition. Enfin, elles doivent respecter des conditions de fiabilité, de disponibilité et de sécurité fixées par un arrêté du Premier ministre.
Le guide pratique de la CNIL et de la CADA
Depuis 2016, Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) promettaient un « guide pratique de la publication en ligne et de la réutilisation des données publiques ».
Après une vaste opération de consultation publique début 2019 ayant permis de collecter 220 contributions, ce guide réalisé en partenariat avec Etalab a enfin d’être publié au mois d’octobre à cette adresse. Destiné aussi bien aux administrations qu’aux citoyens, le document permet de faire le point sur le cadre juridique et notamment sur les réformes liées à la loi pour une République numérique de 2016 et le RGPD.
Ces nouveaux règlements ont amené des changements concernant les formats de données ou les obligations de mise en ligne, et il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver. En parallèle, une « fiche pratique relative à l’anonymisation des documents administratifs » a également été publiée. Les observations recueillies lors de la phase de consultation ont permis d’ajuster le contenu et la forme du document et d’amorcer la rédaction des fiches pratiques.
Les deux organisations travaillent déjà sur d’autres guides visant à apporter un éclairage sur d’autres thématiques liées à l’Open Data. Au fil du temps et des évolutions légales et jurisprudentielles, ce guide sera mis à jour. De plus, la CNIL et la CADA y intégreront les éléments de doctrine qu’elles développeront progressivement. Ceci permettra d’assurer la pertinence et l’intérêt de ce guide sur le long terme.
Conclusion
Malgré les problèmes engendrés par la confusion entre données publiques et données ouvertes. Malgré les difficultés liées à l’établissement d’une définition précise et universelle de l’Open Data, les données ouvertes ont d’ores et déjà permis d’étendre considérablement le savoir et les connaissances. Elle favorise également la croissance économique. Les entreprises développent de plus en plus de solutions et de logiciels basés sur ce principe.
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« le marché mondial de l’Open Data créerait entre 3 et 5 trillions de dollars par an » : attention un trillion US = 1000 milliards alors qu’un trillion FR = 1 milliard de milliards
Bonjour, merci pour la précision, c’est corrigé.