Telegram va donner votre IP aux autorités : vent de panique chez les dealers

Pavel Durov, le fondateur de Telegram fait face à la pression des autorités et à sa récente mise en examen en France. Le 23 septembre dernier, une annonce a été faite : Telegram pourra désormais partager les adresses IP et numéros de téléphone de ses utilisateurs avec les autorités. Mais respirer un coup, c’est uniquement si vous violez les règles.

Telegram, l’application de messagerie réputée pour sa protection des données, vient d’opérer un changement. Ce lundi 23 septembre, Pavel Durov a déclaré que Telegram partagera les adresses IP et numéros de téléphone de ses utilisateurs avec les autorités publiques. Mais seulement en cas de violation de règles et sur demande légale.

Or, cette décision rompt la politique de confidentialité initiale de la plateforme. Elle vise toutefois à décourager les dealers qui se multiplient sur l’application et aussi à renforcer la sécurité. Ainsi, ce revirement provoque des réactions mitigées, notamment en France, où Durov est sous contrôle judiciaire pour plusieurs accusations.

La criminalité pullule sur Telegram

Fondée en 2013, Telegram compte aujourd’hui 950 millions d’utilisateurs. La plateforme s’était fermement engagée à protéger la confidentialité de ses membres. La coopération avec la justice était donc limitée aux cas de suspicion d’activités terroristes confirmées par un tribunal. Mais à présent, les autorités pourront obtenir les IP des utilisateurs de Telegram si ceux-ci enfreignent les règles.

https://twitter.com/stairwayto3dom/status/1838299551888703621

Pavel Durov a souligné que « même si 99.99% de nos utilisateurs n’ont aucun lien avec des activités criminelles » les agissements d’une petite minorité « ternissent notre image et mettent en danger l’expérience de notre communauté ».

L’arrestation de Durov, le 24 août à l’aéroport du Bourget près de Paris, a aussi influencé l’évolution de Telegram. L’affaire porte sur 12 chefs d’accusation, y compris le « blanchiment de crimes ou délits en bande organisée ».

Le milliardaire franco-russe a dû verser une caution de cinq millions d’euros et se présenter deux fois par semaine au commissariat. Cette arrestation s’inscrit dans le cadre d’une enquête ouverte en juillet par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).

YouTube video

Les détracteurs affirment que Telegram est devenu un refuge pour des contenus illégaux comme les deepfakes, la pornographie infantile et même le terrorisme. Les critiques pointent du doigt, en particulier, la fonctionnalité qui permet de créer des groupes de 200 000 membres.

Une nouvelle fonctionnalité pour sécuriser les utilisateurs

Depuis ses démêlés judiciaires en France, Pavel Durov a pris des initiatives pour renforcer la modération sur Telegram. Il a assuré que la plateforme est conçue pour favoriser les échanges sociaux et l’accès à l’actualité. Et non pour promouvoir des activités malveillantes. Le 6 septembre, le fondateur de Telegram a annoncé une première série de mesures. L’objectif est de faire de Telegram une « fierté » en matière de sécurité.

Par exemple, Telegram a introduit la Businesses Nearby. Cette fonction de géolocalisation remplace People Nearby. Celle-ci permettait de contacter des utilisateurs proches, mais qui posait des problèmes liés aux escrocs et aux bots. Businesses Nearby n’affiche donc que des entreprises « légitimes et vérifiées ». Cela améliore ainsi la sécurité des utilisateurs.

https://twitter.com/OurielOhayon/status/1838206070759567840

Par ailleurs, début septembre, Pavel Durov a reconnu que la plateforme n’était pas parfaite. Il a aussi admis que la croissance rapide de Telegram a facilité les abus criminels sur la plateforme. Il ajoute que la modération n’était pas suffisamment stricte. Mais il a fermement nié les accusations selon lesquelles Telegram serait un « paradis anarchique ». Il a également mentionné que des millions de contenus nuisibles sont supprimés quotidiennement.

Malgré les efforts déployés, des experts en cybersécurité estiment que Telegram reste plus permissive que d’autres plateformes. Mais avec une équipe de modérateurs humains renforcée, (jusque-là largement automatisée par l’IA) la plateforme se veut plus sécurisée, selon Pavel Durov. Qui plus est, il a encouragé les utilisateurs à signaler tout contenu dangereux ou illégal.

Selon vous, ces nouvelles mesures vont-elles améliorer la sécurité sur Telegram ? Suffisent-elles à renforcer la confiance des utilisateurs ? Partagez votre point de vue dans les commentaires !

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