Pour les vidéastes et les autres utilisateurs, la nouvelle a l’effet d’une douche froide. Comment en est-on arrivé là et quelles seront les répercussions de ce découplage technologique ? Effectivement, les Etats-Unis viennent d’interdire DJI dans le pays.
Le monde du drone vient de connaître son séisme de magnitude 10. Ce qui n’était qu’une menace lointaine, brandie par Washington depuis des années, est devenue une réalité brutale le 22 décembre 2025. La FCC (le gendarme américain des télécoms) a officiellement placé DJI sur sa liste noire. Par conséquent, le géant chinois ne pourra plus commercialiser de nouveaux modèles sur le sol américain.
La Maison Blanche évoque la sécurité nationale pour se défendre
L’argument de la Maison Blanche se base sur la sécurité nationale. Dans un climat de guerre froide technologique avec Pékin, Washington craint que les drones DJI ne servent de chevaux de Troie. Selon le Congrès, les données de vol comme les informations de géolocalisation pourraient être interceptées par le gouvernement chinois.
Pourtant, DJI a multiplié les audits indépendants pour prouver sa bonne foi. La marque est allée jusqu’à proposer des modes de vol hors ligne pour les professionnels. En rejoignant Huawei ou ZTE sur la Covered List, DJI perd l’accès à son plus gros marché étranger.
Un coup de massue pour les utilisateurs
Si vous possédez déjà un Air 3 ou un Mini 5 Pro. Votre drone ne va pas se transformer en brique demain matin. L’interdiction concerne la vente de nouveaux modèles. Les stocks actuels pourront être écoulés et les appareils déjà en circulation continueront de voler. Cependant, le futur s’assombrit. L’absence de mises à jour majeures, l’impossibilité d’acheter le prochain fleuron de la marque pose un vrai problème.
Les services d’urgence américains (police, pompiers) se retrouvent dans une impasse opérationnelle. Effectivement, plus de 80 % de ces services dépendent de la technologie DJI pour réaliser des missions de sauvetage. Remplacer une flotte entière par des alternatives Made in USA coûte cher. Ajouter à cela, l’offre locale n’est pas au niveau pour l’instant.
Cette interdiction va-t-elle bouleverser le marché ?
Le départ forcé de DJI crée un vide d’air immense. Les constructeurs américains comme Skydio espèrent bien profiter de l’aubaine pour s’imposer. Mais le défi est colossal puisque DJI n’était pas seulement leader par sa nationalité. La marque chinoise se distingue par le rapport qualité-prix imbattable de ses drones. La marque est aussi connue pour son avance technologique insolente.
Pour le consommateur, cette décision pourrait signifier une hausse des prix et une baisse de l’innovation à court terme. Sans la locomotive DJI pour tirer le marché vers le haut, la concurrence risque de stagner. À moins que d’autres acteurs, comme le français Parrot ou des constructeurs japonais, ne parviennent à s’engouffrer dans la brèche américaine.
Une décision qui va marquer encore plus la balkanisation
Si l’Europe observe la situation avec prudence, elle se retrouve face à un dilemme. Va-t-elle suivre l’allié américain au nom de la souveraineté, ou continuer de profiter d’une technologie chinoise performante mais contestée. Une chose est sûre, le tonnerre qui vient de gronder à Washington résonnera longtemps dans les hélices de nos drones.
Le marché ne sera plus jamais le même. Pour les passionnés, le rêve d’un ciel universel semble s’être un peu plus envolé. Ils doivent s’adapter à cette nouvelle situation qui mène vers la balkanisation du web et des technologies. On assiste à la naissance d’un monde où les outils numériques ont une patrie. D’un autre côté, le ciel est découpé selon des lignes idéologiques.
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