Les chercheurs ont percé le mystère des substances utilisées dans les rituels religieux de l’Égypte antique. Des analyses approfondies révèlent des drogues dans les artefacts sacrés.
L’année dernière, une étude révolutionnaire a révélé que les anciens Égyptiens auraient utilisé des drogues dans leurs pratiques religieuses. Ces conclusions étaient fondées sur des signatures chimiques découvertes dans une mystérieuse tasse cérémonielle.
Aujourd’hui, des analyses approfondies confirment ces soupçons, révélant en détail les substances psychoactives utilisées par cette civilisation.
Les drogues fascinent depuis des millénaires, ça va de soi
De tout temps, les substances hallucinogènes ont occupé une place centrale dans les rituels religieux de nombreuses cultures. Les civilisations grecque, védique, maya ou inca – pour n’en citer que quelques-unes – y ont eu recours pour éveiller la conscience ou communiquer avec le divin.
Visiblement, cette tradition perdure encore aujourd’hui, notamment chez le peuple Urarina en Amazonie, où l’ayahuasca reste au cœur des cérémonies spirituelles. Les découvertes égyptiennes actuelles viennent donc enrichir notre compréhension des pratiques chamaniques ancestrales.
L’enquête a été menée par David Tanasi, chercheur à l’Université de Floride du Sud. En 2022, il avait publié des résultats préliminaires portant sur une tasse rituelle conservée au Tampa Museum of Art.
Cette coupe, ornée de la figure de Bès, déesse associée à la protection des foyers, intriguait les archéologues depuis des décennies. Contrairement aux dieux vénérés dans des temples imposants, Bès était honoré dans des espaces domestiques.
Sa popularité lui a même valu des chambres dédiées à Saqqarah, près du Caire. Selon les égyptologues, ces sanctuaires auraient servi pour des rituels de fertilité ou de guérison. Mais leur fonction exacte était incertaine.
Peu de recherches avaient été effectuées pour identifier les résidus organiques présents dans ces objets rituels. Toutefois, une analyse chimique et des techniques de pointe a permis à Tanasi de mieux cerner l’usage de cette tasse.
La science au service du mysticisme
Les analyses révèlent des composés inattendus. Parmi eux figure la rue de Syrie, connue pour ses alcaloïdes psychotropes, et le nénuphar bleu, dont les propriétés sédatives favorisent des états de transe.
Ces résultats suggèrent une utilisation intentionnelle pour provoquer des visions ou des expériences mystiques. En plus des plantes hallucinogènes, ils ont détecté des résidus d’une concoction alcoolisée complexe. Cette boisson contient du blé, du raisin fermenté, du miel, et même des fluides humains tels que du lait maternel ou du sang.
L’équipe de Tanasi a aussi repéré des traces de fleurs d’araignée, connues pour leurs propriétés médicinales, notamment pour faciliter l’accouchement. Ce détail corrobore les théories selon lesquelles les rituels liés à Bès incluaient des cérémonies pour assurer la fertilité ou apaiser les souffrances des femmes.
Ces résultats révèlent une facette méconnue des pratiques religieuses égyptiennes : les « rituels d’incubation ». Ces cérémonies consistaient à dormir dans un espace sacré dans l’espoir de recevoir un rêve prophétique ou guérisseur envoyé par une divinité.
Il faut donc croire que des substances psychotropes étaient administrées pour induire ces états oniriques. Cette pratique, documentée dans d’autres cultures comme le culte grec d’Asclépios, témoigne d’une continuité dans l’usage de drogues rituelles à travers les époques.
Personnellement, je crois qu’il n’y a pas de mysticisme, ça a toujours été la science. Et vous, qu’est ce vous en pensez ?
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