Strava, l’application pour smartphone, smartwatch et bracelet connecté permettant de collecter les données liées à l’activité physique des utilisateurs de ces appareils pourrait potentiellement représenter une menace pour l’armée américaine. Elle pourrait potentiellement révéler l’emplacement de bases militaires américaines secrètes.
Bien connue des runners, l’application Strava permet de visualiser les données collectées par les smartphones et les objets connectés comme les montres connectées type Apple Watch et les bracelets connectés comme ceux de Fitbit. Les données sont représentées sous la forme d’une carte présentant les mouvements des utilisateurs de l’application dans le monde entier, afin de proposer une « visualisation directe du réseau mondial d’athlètes de Strava ». Une application parmi tant d’autres de la Data Visualization.
Strava permet de suivre les mouvements des militaires et de deviner l’emplacement des bases secrètes
Strava released their global heatmap. 13 trillion GPS points from their users (turning off data sharing is an option). https://t.co/hA6jcxfBQI … It looks very pretty, but not amazing for Op-Sec. US Bases are clearly identifiable and mappable pic.twitter.com/rBgGnOzasq
— Nathan Ruser (@Nrg8000) January 27, 2018
Malheureusement, comme le pointe du doigt l’analyste Nathan Ruser de l’Institute for United Conflict de Sydney, qui surveille les conflits armés par le biais des données, cette carte pourrait avoir des conséquences aussi néfastes qu’inattendues pour l’armée américaine.
En effet, la carte en question présente les mouvements des utilisateurs et indique l’intensité et le nombre de trajets effectués sur chaque itinéraire. Or, en analysant les mouvements du personnel de l’armée américaine dans les zones de conflits sur cette carte en accès libre, il est potentiellement possible de déterminer l’emplacement de leurs entrepôts et autres avant-postes secrets. « Quelqu’un a oublié d’éteindre son Fitbit » s’amuse l’analyste en sécurité Tobias Schneider sur Twitter.
Dans des pays comme l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, il est possible de suivre les déplacements des membres de l’armée américaine et ainsi de déterminer l’emplacement de leurs bases secrètes. Les opposants pourraient exploiter ces données pour tendre des embuscades ou bombarder les soldats américains.
Strava doit être désactivée par les militaires lors de leurs déplacements dans les zones à risque
Le risque est d’autant plus grand que les données collectées par Strava dans les pays du Moyen-Orient sont très peu nombreuses et proviennent principalement des soldats occidentaux en faction dans ces contrées. La carte indique l’emplacement des bases à Taji, au nord de Bagdad, à Qayyarah, au sud de Mosul, Speicher près de Tikrit et Al-Asad dans la province d’Anbar.
Pour l’heure, la carte ne présente pas réellement de base secrète à proprement parler. L’emplacement de ces divers avant-postes est connu, mais la carte montre la façon dont le personnel de l’armée se déplace entre ces lieux, et à quelle fréquence. Ruser recommande donc aux soldats d’éviter d’utiliser cette application comme des personnes normales en l’activant pendant qu’ils font de l’exercice. Ce conseil est aussi valable pour les utilisateurs lambda qui ne souhaitent pas nécessairement que leurs trajets puissent être affichés sur Strava.
Rappelons qu’il est possible de désactiver cette application pour que les informations restent privées. Les développeurs de Strava expliquent que leur heatmap représente les données anonymes de plus d’un milliard d’activités mises en ligne sur la plateforme. Les données définies comme privées par les utilisateurs ne sont pas représentées. Il est également possible de définir la confidentialité d’un lieu pour que Strava ne suive pas les déplacements effectués dans ces zones.
- Partager l'article :