Depuis 2020, Ayaneo a réussi l’exploit de se tailler une place parmi les géants du gaming portable. Contrairement à de nombreux fabricants chinois qui misent sur des produits low-cost, cette marque née à Shenzhen en plein confinement du Covid-19 a séduit les joueurs avec des machines haut de gamme très bien abouties. Après avoir brillé avec ses PC portables et tenté l’aventure Android avec l’Ayaneo Pocket Air, le fabricant chinois revisite aujourd’hui un classique intemporel : la Game Boy Micro de Nintendo. L’Ayaneo Pocket Micro en reprend le format ultra-compact de la légendaire console japonaise, mais avec des composants modernes et une finition premium. Entre nostalgie et innovation, ce petit bijou a-t-il tout pour séduire les joueurs exigeants ? Réponse dans ce test complet.
Design sobre et élégant pour l’Ayaneo Pocket Micro
.L’Ayaneo Pocket Micro dégage l’image d’un objet soigneusement pensé pour les joueurs. Le poids de 260 grammes semble parfaitement équilibré pour les sessions prolongées. La texture de la coque en plastique renforcé offre un grip sécurisant sans être abrasif. Elle rompt avec les désagréments des surfaces trop lisses ou trop caoutchouteuses que l’on rencontre parfois sur d’autres modèles. Les arrondis des bords épousent naturellement la paume des mains et démontrent un travail ergonomique poussé bien qu’invisible au premier regard. Je vous invite également à lire : Lenovo Legion Go : que vaut cette console portable
L’agencement des commandes mérite une attention particulière. Le D-Pad présente une résistance idéale, ni trop molle pour les jeux de combat exigeant des inputs précis, ni trop rigide pour les longues sessions. Les boutons face avant (A, B, X, Y) arborent un coloris sobre mais efficace, avec une course suffisamment courte pour des réponses instantanées. Le feedback tactile reste satisfaisant. Les gâchettes analogiques L2/R2 bénéficient d’une course progressive particulièrement appréciable dans les jeux de course ou les FPS, tandis que les gâchettes digitales L1/R1 offrent un déclic franc et net. Puis, la présence d’un bouton « home » dédié et d’un bouton « options » multifonction constitue un vrai plus. Un ventilateur d’extraction discret mais efficace situé sur la tranche supérieure est également appréciable. Ce refroidissement s’active automatiquement lorsque la température du SoC dépasse un certain seuil. Il produit un souffle comparable à celui d’un laptop en mode silencieux

Un écran de 4,7 pouces correctement efficace
L’écran AMOLED de 4.7 pouces constitue sans conteste l’un des arguments majeurs de cette console portable. La résolution de 1334 × 750 pixels peut sembler modeste sur le papier, mais elle s’avère parfaitement adaptée à la taille de l’écran. Elle offre une densité de pixels tout à fait satisfaisante. Les noirs absolus caractéristiques de la technologie AMOLED apportent un contraste saisissant, particulièrement visible dans les jeux aux ambiances sombres comme « Dead Cells » ou « Alien: Isolation« .
La calibration des couleurs semble extrêmement précise, sans cette saturation excessive que l’on rencontre parfois sur les écrans mobiles. La luminosité maximale permet une bonne visibilité même en conditions extérieures. Cela dit, un léger reflet persiste sous un soleil direct. D’ailleurs, c’est une limitation commune à la plupart des écrans non mate. La Pocket Micro se distingue également par son attention aux détails. Le choix d’inclure un verre trempé pour protéger l’écran (plutôt qu’un simple plastique), la qualité des haptiques (certes basiques mais bien implémentés), ou encore la présence d’un interrupteur physique pour le mode silencieux témoignent d’une réelle volonté de proposer un produit premium.
Des arguments techniques plutôt convaicants
Processeur octa-core 3GHz et 12 Go de RAM embarquée
La puissance de la bête repose sur le système sur puce MediaTek Dimensity 1200. C’est une plateforme qui a fait ses preuves dans le domaine des smartphones haut de gamme. Couplé à 12 Go de RAM LPDDR4X, cette configuration permet des performances tout à fait remarquables dans l’univers des consoles portables Android.
L’Ayaneo Pocket Micro se positionne clairement dans le haut du panier, mais c’est surtout dans l’usage réel que la différence se fait sentir. Prenons l’exemple de « Genshin Impact » : là où de nombreuses consoles portables peinent à maintenir 30 fps stables en paramètres moyens, cet appareil affiche une fluidité remarquable entre 45 et 60 fps en configuration haute. Il présente à peine quelques rares baisses de performances dans les zones les plus chargées. « Call of Duty: Mobile » tourne quant à lui en ultra à 60 fps sans aucun ralentissement perceptible et vous laisse profitant pleinement du taux de rafraîchissement de 60Hz de l’écran.

Android 13 et environnement Google
L’interface logicielle, basée sur Android 13, a été significativement retravaillée par Ayaneo pour offrir une expérience optimisée pour le jeu. Le launcher personnalisé permet d’accéder rapidement à tous les jeux installés, classés par plateforme pour les émulateurs ou par genre pour les titres Android natifs. Les paramètres rapides donnent un accès instantané aux options cruciales comme la configuration des performances (plusieurs modes prédéfinis sont disponibles), la luminosité de l’écran ou l’état du réseau.
L’interface unifiée d’Ayaneo simplifie la gestion des roms et des configurations. C’est un vrai plus pour les joueurs qui ne veulent pas se perdre dans des réglages techniques. Contrairement à certaines interfaces propriétaires trop restrictives, celle de la Pocket Micro conserve un accès complet au Play Store et aux services Google. Vous pouvez utiliser l’appareil comme une tablette Android classique si besoin. Les mises à jour logicielles ont été régulières depuis le lancement. Ils corrigent les bugs mineurs et améliorent progressivement les performances.
Un son immersif et suffisamment puissant
L’expérience audio mérite d’être soulignée. Les haut-parleurs stéréo, bien que de petite taille, offrent une spatialisation étonnamment bonne et un volume tout à fait suffisant pour une utilisation en intérieur. La qualité des médiums et des aigus surprend agréablement, même si les basses restent évidemment limitées par les lois de la physique sur un appareil de cette taille. La prise casque 3.5mm fournit un signal propre et puissant, capable de piloter sans difficulté la majorité des casques grand public. Les utilisateurs d’écouteurs Bluetooth bénéficieront quant à eux du support des codecs haute qualité comme l’aptX HD. Ils réduisent au minimum la latence audio : un point crucial pour les jeux réactifs.
Quatre longues heures d’autonomie pour la batterie
L’autonomie de la batterie de 5000 mAh varie considérablement selon l’usage. En jeu intensif (Genshin Impact, émulation PS2), on peut espérer environ 4 heures d’utilisation avant de devoir recharger. Des tâches moins gourmandes comme l’émulation SNES ou la lecture vidéo permettent d’atteindre aisément les 7-8 heures. La recharge rapide 65W est un véritable atout : une session de 30 minutes suffit à récupérer près de 70% de batterie. Il est toutefois dommage que la console ne supporte pas la charge sans fil. Cette fonctionnalité aurait pu ajouter un plus non négligeable en termes de commodité.
Connectivité, stockage et jeux compatibles
Le Wi-Fi 6 assure des connexions stables et rapides, essentielle pour le jeu en ligne ou le streaming cloud. La console maintient une excellente latence même à plusieurs mètres du routeur, à condition bien sûr que l’infrastructure réseau soit de qualité. Le Bluetooth 5.2 permet de connecter sans difficulté des manettes externes, des casques audio ou des claviers, bien que la latence inhérente à la technologie Bluetooth puisse poser problème pour les jeux les plus réactifs. La présence d’un port USB-C complet (avec support de l’USB 3.2) ouvre des possibilités intéressantes, comme la connexion à des hubs USB ou à des écrans externes via DisplayPort alternatif. L’absence de sortie HDMI native peut décevoir certains utilisateurs, mais des adaptateurs USB-C vers HDMI peu onéreux permettent de contourner facilement cette limitation.
Le stockage interne de 256 Go (UFS 3.1) offre des performances de lecture/écriture excellentes. Les utilisateurs qui ont besoin de plus d’espace pourront aisément étendre la capacité via la fente microSD qui supporte les cartes jusqu’à 1 To, ou en connectant un stockage externe en USB. Il est à noter que contrairement à certains concurrents, la Pocket Micro ne propose pas (pour le moment) de version avec stockage plus important. Cela pourrait poser problème pour les joueurs qui souhaitent installer une vaste bibliothèque de jeux AAA, souvent très gourmands en espace disque.
L’Ayaneo Pocket Micro est taillée pour les jeux en ligne
La compatibilité avec les services de cloud gaming est quasi parfaite. Xbox Cloud Gaming, GeForce Now et PlayStation Remote Play fonctionnent sans accroc, profitant des commandes intégrées reconnues nativement comme une manette Xbox. La faible latence de l’écran (estimée à environ 15ms) combinée à la réactivité des commandes crée une expérience cloud gaming surprenamment agréable, à condition bien sûr d’avoir une connexion internet suffisamment stable et rapide. Les jeux Stadia (toujours accessibles via des méthodes alternatives) bénéficient également d’une excellente compatibilité, tout comme les divers services de streaming vidéo.
L’écosystème logiciel fourni avec la console comprend plusieurs outils utiles. On retrouve notamment un gestionnaire de fichiers optimisé, un outil de capture d’écran et de vidéo (permettant d’enregistrer ses parties directement depuis l’interface), ainsi qu’un panel de configuration avancée pour les émulateurs. Les puristes apprécieront la possibilité d’accéder à des options généralement réservées aux développeurs, comme la modification fine des paramètres CPU/GPU ou la calibration avancée de l’affichage. La communauté autour de l’appareil est déjà active, proposant des configurations optimales pour chaque émulateur et des astuces pour tirer le meilleur parti du matériel.
Un large catalogue de jeux encore plus large, grâce à l’émulation
Grâce au Dimensity 1200 et à une optimisation logicielle soignée, elle gère sans problème la plupart des consoles jusqu’à la PlayStation 2 et la GameCube. Des jeux exigeants comme God of War 2 (PS2) ou The Legend of Zelda: The Wind Waker (GameCube) tournent à pleine vitesse, même avec un léger upscaling. Pour les consoles plus anciennes (PS1, N64, Dreamcast), la compatibilité est parfaite. On peut même ajouter des shaders graphiques pour améliorer le rendu, sans sacrifier les performances.
Quel verdict pour l’Ayaneo Pocket Micro ?
Pour les joueurs mobiles exigeants, les amateurs de rétrogaming perfectionnistes ou simplement les passionnés de technologie en quête de la meilleure expérience portable Android, l’Ayaneo Pocket Micro représente actuellement l’un des choix les plus convaincants du marché. Son prix élevé la réserve sans doute à un public averti. Le modèle 6 Go/128 Go est proposé à partir de 176 €, tandis que la version 8 Go/256 Go coûte 213 €. Mais ceux qui franchiront le pas seront rarement déçus par les performances et le plaisir d’utilisation offerts par cette machine exceptionnelle.
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