L’opinion du patron de Xbox sur les jeux AAA ne va pas plaire à leurs éditeurs. En effet, Phil Spencer fustige leur manque d’inspiration dans un leak.
Dans l’industrie du jeu vidéo, les jeux AAA sont les équivalents des blockbusters au cinéma. Ce sont des productions à grand budget, que ce soit pour la conception ou le marketing. Ces titres, font-ils avancer l’industrie ? Pas le moins du monde, selon la réflexion du patron de Xbox sur les jeux AAA.
Cette révélation provient d’une fuite de courriel. Ce mail, datant de 2020, faisait partie d’un échange avec la hiérarchie de Microsoft. La discussion impliquait le PDG Satya Nadella et la directrice financière Amy Hood. Il y avait également l’ancienne vice-présidente chargée des affaires Peggy Johnson et le responsable marketing Chris Capossela.
Précisons que Phil Spencer a envoyé ce courrier à la suite d’une rencontre avec Take-Two Interactive. La compagnie détient Rockstar Games, éditeur des deux franchises AAA Grand Theft Auto et Red Dead.
Le patron de Xbox expose les éditeurs de jeux AAA
La création des boutiques numériques comme le Xbox Store, Steam ou le PlayStation Store a changé l’industrie du jeu vidéo. Il est devenu plus facile pour les éditeurs de porter leurs jeux au grand public sans les contraintes de la distribution physique.
Les éditeurs de jeux AAA n’ont pas su s’adapter à cette révolution. La distribution physique leur permettait d’avoir la mainmise sur le marché. En effet, tous les éditeurs n’avaient pas nécessairement les moyens d’amener leurs jeux jusqu’aux étagères.
La digitalisation des boutiques de jeux profite clairement aux petits éditeurs. Les grandes maisons sont quant à elles en difficulté. En effet, elles affichent depuis plusieurs années un réel défaut de créativité. La situation les contraint alors à se reposer sur leurs titres à succès aussi longtemps que possible.
Les éditeurs de jeux AAA et les contenus sous licence
La distribution physique a perdu en impact, cela met les éditeurs de jeux AAA face à un dilemme. Ils ne peuvent plus mobiliser des moyens colossaux pour développer un nouveau titre, sans avoir la garantie que celui-ci se retrouve en tête des ventes. Les maisons préfèrent continuer à mettre de gros moyens sur les valeurs sûres de leurs catalogues.
S’ils ne se tournent pas vers leurs portfolios, les enseignes peuvent choisir la facilité d’exploiter une marque populaire sous licence. Cela est notamment le cas de Sony avec la série des Marvel’s Spider-Man. Autre exemple, Electronic Arts avec la franchise Star Wars. Soulignons que ces marques reposent sur de grosses communautés.
D’autre part, la tendance ne s’observe pas que dans l’industrie du jeu vidéo. Le cinéma hollywoodien avec ses blockbusters souffre également de ce manque de créativité et de cette absence de prise de risque, souligne Phil Spencer.
Le patron de Xbox accable ainsi les éditeurs de jeux AAA incapables de proposer de vraies nouveautés. Heureusement que les studios indépendants ne déméritent pas, estime Spencer. La distribution digitale a ouvert de nouvelles opportunités.
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