Donald Trump est soudainement intervenu pour gâcher le deal entre Netflix et Warner. Le méga-rachat qui devait redessiner le paysage du streaming tourne ainsi au feuilleton politique.
L’accord entre Netflix et Warner Bros Discovery n’aura pas eu le temps de savourer son effet d’annonce. À peine officialisée, la fusion s’est heurtée à un obstacle inattendu : la prise de parole du président américain, qui s’est publiquement inquiété du poids croissant de Netflix sur le marché. Trump a évoqué ouvertement son intention de peser sur la décision.
Trump s’invite dans le rachat de Warner par Netflix
Le président américain Donald Trump est intervenu publiquement pour exprimer ses inquiétudes au sujet du rachat de Warner Bros Discovery par Netflix. Cet accord, annoncé ce 5 décembre par les deux sociétés, est estimé à 83 milliards de dollars.
L’accord prévoit que des franchises globales rejoignent le catalogue Netflix. Notamment, Harry Potter, Game of Thrones, Matrix, Looney Tunes ou encore Le Seigneur des Anneaux
Lors d’un événement organisé au John F. Kennedy Center, Donald Trump a jugé que Netflix détenait déjà une « part de marché très importante ». De plus, sa fusion avec les activités de Warner (incluant notamment HBO) pourrait « poser problème ».
Q: Should Netflix be allowed to buy Warner Brothers?
— Aaron Rupar (@atrupar) December 7, 2025
TRUMP: That's a question. They have a very big market share. I'll be involved in that decision pic.twitter.com/pEgMxKi2XP
Donald Trump a même assuré qu’il serait personnellement impliqué dans la décision finale. Ainsi, l’examen de la fusion, habituellement technique et mené par le ministère de la Justice, vient de devenir beaucoup plus politique.
Une fusion scrutée de près : marché, concurrence et YouTube
Pour l’instant, le deal ne deviendrait effectif qu’après la scission des activités de Warner. Ce qui est prévu dans le courant du second semestre 2026.
Des experts comme Blair Westlake, figure respectée du milieu, estiment que « l’obstacle majeur réside dans la combinaison Netflix + HBO dans le streaming ». Toutefois, il rappelle que si l’on élargit la définition du marché, alors la domination de Netflix paraît moins écrasante. Il inclut aussi le câble, les chaînes classiques et surtout YouTube. Et il décrit ce dernier comme « le premier site de consommation de contenu au monde, et de loin ».
Du côté de la régulation, l’ancien président de la Federal Trade Commission, Bill Kovacic, avertit déjà. Avec Trump qui se mêle des affaires de Netflix, tout pourrait désormais « passer par la Maison Blanche ». Un niveau d’ingérence inédit dans ce deal, présenté comme le plus gros mouvement du secteur depuis des années.
À cela s’ajoutent les critiques syndicales. La Writers Guild of America, Est et Ouest, appelle également à bloquer la fusion Netflix et Warner. Elle affirme ainsi qu’elle mènerait à moins d’emplois, moins de diversité de contenus et des prix plus élevés pour les spectateurs.
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