Akio Toyoda, le président de Toyota, vient de lancer un pavé dans la mare. Selon lui, une voiture électrique serait bien plus polluante que trois 3 hybrides. Un constat qui alimente de grands débats.
Partout, les publicités le martèlent. La voiture électrique serait plus verte que les hybrides. Elle incarne l’avenir écologique de l’automobile. Un récit bien ancré jusqu’à ce que Akio Toyoda révèle le contraire. Selon le patron de Toyota, la réalité va à l’encontre de tout ce qu’on nous a toujours répété. Le constat est même plus pire que l’on imaginait.
La raison derrière ce constat
On entend souvent dire qu’une voiture électrique est plus propre qu’un modèle hybride. En partie c’est vrai, car sur la route l’électrique n’émet rien. En revanche, un véhicule qui utilise de l’essence rejette du CO2 à chaque trajet. C’est d’ailleurs ce qui pousse les gouvernements à encourager le passage à l’électrique.
Akio Toyoda ne partage pas du tout cet avis. Pour lui, une voiture électrique n’est pas aussi écologique que les hybrides. « Neuf millions de véhicules électriques ont le même impact en termes d’émissions que 27 millions de véhicules hybrides » a-t-il déclaré. C’est en tout cas ce qu’il observe sur le terrain, au Japon.
En effet, là-bas l’électricité n’est pas verte comme en France ou en Scandinavie. Elle provient encore massivement du charbon et du gaz. Recharger une voiture électrique veut dire donc consommer une énergie très carbonée.
Ce n’est pas le seul souci. Puisque dès sa sortie d’usine, une voiture électrique affiche déjà une empreinte carbone bien plus lourde que celle d’une hybride. Une étude publiée dans IOP Science révèle que la fabrication d’un véhicule électrique génère entre 11 et 14 tonnes de CO2. En comparaison, une voiture à essence ou hybride tourne autour de 6 à 9 tonnes.
Une voiture électrique est-elle plus polluante que les hybrides ?
Les données scientifiques vont à l’opposé de l’avis du président de Toyota. Certes, une voiture électrique génère des émissions lors de sa fabrication. Pourtant, une fois sur la route, elle n’émet rien à l’échappement, contrairement aux voitures hybrides ou à essence.
En 2022, la revue Nature a publié une étude de référence sur le sujet. Selon elle, les voitures électriques représentent le choix le moins polluant dans plus de 95 % des régions du monde. Un constat fondé sur des données issues de dizaines de pays, chacun avec un mix énergétique différent.
D’autres études confirment que, même si l’empreinte carbone de la voiture électrique est plus élevée à la sortie d’usine, la tendance s’inverse très vite. Le laboratoire national d’Argonne estime qu’une voiture électrique doit parcourir environ 31 300 kilomètres pour compenser les émissions liées à sa fabrication. Une fois ce seuil atteint, elle devient plus propre que ses concurrentes hybrides ou thermiques.
La revue IOP Science va dans le même sens. Elle indique que les véhicules électriques atteignent rapidement le même niveau d’émissions de CO2 que les voitures hybrides. En seulement 2,2 à 2,4 ans de conduite, ils les dépassent même. Un chiffre qui peut bien sûr varier selon la catégorie du véhicule ou le comportement du propriétaire.
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