Le gouvernement veut accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) au sein des entreprises françaises. Voici leur plan.
Le mardi 1er juillet, le gouvernement français a lancé un grand plan national appelé « Osez l’IA ». Dirigé par Clara Chappaz, ministre déléguée à l’IA et au Numérique, ce programme vise à sortir les sociétés françaises de leur torpeur technologique.
Pourquoi oser l’IA ?
Actuellement, l’IA est en passe de transformer l’ensemble de l’économie mondiale, tous secteurs confondus. Pourtant, en France, le numérique ne représente encore que 5 % du PIB. Ce, contre 10 % aux États-Unis.
On a tout ce qu’il faut : des chercheurs, des startups, des outils… Cependant, les entreprises n’utilisent pas assez l’IA dans leur travail quotidien. Aujourd’hui, seulement 8 % des TPE et 13 % des PME ont adopté des solutions d’IA.
Le Bpifrance a mené son enquête. Et l’équipe a découvert que 38 % des dirigeants français considèrent l’IA comme un enjeu stratégique pour la pérennité de leur entreprise.
Ceux qui n’ont toujours pas mis en place de stratégie concrète, quant à eux, représentent 57 %. Le gouvernement veut ainsi initier une dynamique collective et corriger le tir avec « Osez l’IA ».
Les membres espèrent ainsi que dans cinq ans, la moitié des TPE et 80 % des PME adopteront l’IA au quotidien.
Que prévoit le plan du gouvernement ?
Pour faire simple, le gouvernement veut accompagner les startups, étape par étape, pour qu’elles comprennent ce qu’est l’IA et comment l’utiliser. Le plan ainsi repose sur trois grands axes : la sensibilisation, la formation et le financement.
Le tout est appuyé par 300 ambassadeurs IA. Parmi ces derniers figurent des artistes, dirigeants et entrepreneurs déjà convertis. Ils prêcheront la bonne parole lors d’événements organisés deux fois par mois dans toute la France pour vous sensibiliser.
Pour info, une grande rencontre nationale est d’ores et déjà prévue pour février 2026. L’objectif est de toucher 20 000 entreprises dès cette année.
Côté formation, une plateforme en ligne appelée « l’Académie de l’IA » a déjà été créée. Elle permet d’orienter les entreprises vers les bonnes formations et a pour but de former 15 millions de professionnels d’ici 2030.
Bien évidemment, convaincre ne suffit pas
Encore faut-il rendre l’aventure économiquement faisable, en effet. C’est pourquoi le gouvernement dégaine une enveloppe de 200 millions d’euros.
Ce budget servira à deux choses. La moitié du budget (100 millions) sera utilisée pour financer des appels à projets. L’autre sera versée sous forme de prêts ou de garanties bancaires.
Genre, si une petite entreprise veut acheter un outil d’IA. Mais qu’elle n’a pas les moyens ou que sa banque hésite à lui prêter. Ce fonds pourra garantir le prêt.
Alors, certes, cette enveloppe est modeste face aux investissements colossaux de certains pays, notamment les États-Unis. Cela dit, si ça peut aider à lever les freins qui bloquent l’adoption de l’IA, c’est déjà une victoire en soi.
Le gouvernement prévoit également de financer environ 5 000 diagnostics personnalisés pour les sociétés. Et ce, à hauteur de 4 000 euros chacun. Ces évaluations permettent de comprendre comment intégrer l’IA dans son activité et quelles solutions sont adaptées à son secteur.
Un fonds de garantie bancaire sera également mis en place pour faciliter le financement de ces projets de transformation. C’est valable même pour les entreprises qui manquent de trésorerie.
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