Le Quantum Scientific Computing Open User Testbed ou QSCOUT des laboratoires Sandia est désormais opérationnel. Il s’agit d’un banc de test informatique en libre accès au public. Des scientifiques de l’université de l’Indiana sont récemment devenus la première équipe à l’avoir utilisé.
Une réponse aux besoins d’expérience
Les ordinateurs quantiques sont en passe de devenir des moteurs technologiques majeurs au cours des prochaines décennies. Mais pour y arriver, les scientifiques doivent expérimenter des machines quantiques. Malheureusement, relativement peu d’universités ou d’entreprises disposent d’un tel équipement. Désormais, les scientifiques peuvent utiliser le QSCOUT des laboratoires Sandia pour des recherches jusque-là inaccessibles dans leurs établissements d’origine, sans le coût ou les restrictions liés à l’utilisation d’un banc de test commercial.
QSCOUT répond à un besoin de la communauté quantique en donnant aux utilisateurs les outils nécessaires pour étudier la machine elle-même, une option encore indisponible dans les systèmes informatiques quantiques commerciaux. Cela évite également aux théoriciens et aux scientifiques de devoir construire leurs propres machines. Avec QSCOUT, les chercheurs pourront acquérir de nouvelles connaissances sur les performances et l’architecture quantiques. Ils pourraient aussi désormais résoudre les problèmes nécessitant un calcul quantique.
QSCOUT, une machine rare
QSCOUT est un concept rare en ce sens qu’il est gratuit et utilise la technologie des ions piégés. Ce banc de test se distingue également en tant que plateforme qui donne aux utilisateurs un contrôle inhabituel sur leurs recherches. Des scientifiques de l’Université de l’Indiana ont été les premiers à l’utiliser. Des chercheurs d’IBM, d’Oak Ridge National Laboratory, de l’Université du Nouveau-Mexique et de l’Université de Californie à Berkeley ont également été sélectionnés pour entamer prochainement des expériences.
Leurs projets vont du test de techniques d’analyse comparative au développement d’algorithmes qui pourraient un jour résoudre des problèmes de chimie trop complexes pour les ordinateurs normaux. Les chercheurs intéressés par l’utilisation du QSCOUT sont invités à s’inscrire auprès des laboratoires Sandia qui prévoient de sélectionner la prochaine vague de projets au printemps, sous réserve de modifications.
Une opportunité de recherche exceptionnelle
La plupart des bancs de test commerciaux utilisent une technologie appelée circuits supraconducteurs. Ces machines doivent être maintenues à des températures extrêmement basses, ce qui les rend coûteuses à construire et à utiliser. Celui de Sandia utilise à la place ce que l’on appelle un piège à ions. Cela signifie que le banc d’essai de Sandia peut fonctionner à des températures plus chaudes. Les ions piégés produisent également des signaux plus clairs que les circuits et conservent les informations plus longtemps. Cela permet aux scientifiques de réaliser différents types d’expériences et de comparer les deux plateformes.
Les ions piégés sont maintenus à l’intérieur du QSCOUT dans un piège sur puce superposé sur une puce semi-conductrice. Trois atomes électriquement chargés de l’élément ytterbium sont suspendus en place par des ondes radio et un champ électrique au-dessus d’un canal capillaire qui descend au centre de l’appareil. Les lasers encodent les informations de chaque ion sous forme de qubit, comparable à un bit dans un ordinateur conventionnel, pour effectuer des calculs. Sandia prévoit d’étendre le système de trois à 32 qubits au cours des trois prochaines années.
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