Meta lance une offensive judiciaire et technologique contre des applications IA responsables de deepfakes nus proliférant sur Facebook et Instagram.
Des images générées sans consentement, à caractère sexuel, envahissent les réseaux sociaux. Alimentées par des applications baptisées nudify, ces créations issues de l’IA générative détournent des photos ordinaires pour produire des deepfakes explicites.
Les applications « nudify » échappent à tout contrôle
Alimentés par l’IA, ces outils transforment des photos de personnes réelles en images explicites sans consentement. Sur Facebook et Instagram, ces contenus se propagent rapidement à travers des publicités déguisées.
D’après Alexios Mantzarlis de Faked Up, pas moins de 10 000 publicités contenant des corps nus promouvant des applications d’IA ont circulé sur les plateformes phares de Meta.
CBS News rapporte que certaines annonces mettent en scène des deepfakes explicites de personnalités comme Scarlett Johansson ou Anne Hathaway.
Les deepfakes, souvent utilisés pour la fraude ou la désinformation, n’est pas nouveau. Mais les applications dites nudify visent principalement la gratification sexuelle ou l’humiliation.
Les applications nudify auraient déjà visé 6 % des adolescentes. « Le coût émotionnel pour les jeunes est absolument dévastateur. Beaucoup se sentent violés, impuissants, privés de tout contrôle », alerte Matthew Sowemimo, directeur adjoint de la politique de sécurité des enfants à la NSPCC.
Meta riposte contre les deepfakes nus générés par l’IA
Face au phénomène croissant des deepfakes nus générés par IA, Meta intensifie ses efforts à travers une double stratégie : des poursuites judiciaires et des innovations technologiques.
Le 12 juin 2025, l’entreprise a déposé plainte contre Joy Timeline HK Limited, éditeur de Crush AI, l’une des applications principales incriminées. En parallèle, la plateforme perfectionne ses outils de détection, même lorsque les publicités ne contiennent aucun contenu explicite.
Meta renforce également ses mécanismes de vérification. Elle ambitionne d’intégrer la reconnaissance faciale et d’exiger la déclaration de l’utilisation de l’IA dans les contenus sponsorisés.
Plus de 3 800 URL jugées problématiques ont déjà été partagées avec d’autres entreprises via le programme Lantern. En outre, la maison mère de Facebook a récemment démantelé quatre réseaux de comptes diffusant ces publicités illégales.
Sur le plan légal, Meta soutient activement des initiatives telles que le Take It Down Act de mai 2025. Malgré ces efforts, de nombreuses publicités passent encore entre les mailles du filet.
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