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Chasse aux cerveaux, chèques à neuf chiffres, mais absence d’âme… la guerre de l’IA s’intensifie. Meta dégaine les millions, sans trouver le cap.
La Silicon Valley devient un champ de bataille. Meta, mené par un Mark Zuckerberg toujours plus pressé, tente un coup de force. Les chercheurs d’OpenAI reçoivent des offres qui frôlent les 100 millions de dollars annuels. Pas pour innover, mais pour quitter le navire. Cependant, l’offensive peine à convaincre.
Offres mercenaires qui ciblent les cerveaux derrière ChatGPT
D’après le Wall Street Journal, Meta propose aux chercheurs d’OpenAI des primes de signature allant jusqu’à 100 millions de dollars. L’offre s’accompagne de packages pouvant grimper à 300 millions sur quatre ans.
Ce niveau de rémunération inédit est réservé aux architectes des modèles comme GPT. Zuckerberg reçoit lui-même les candidats dans ses résidences privées de Palo Alto ou de Lake Tahoe.
Il vend la promesse de construire la « superintelligence » de demain sous la bannière Meta. Et la manœuvre porte ses fruits.
En quelques semaines, au moins huit figures majeures d’OpenAI ont rejoint ses rangs. Trapit Bansal, Lucas Beyer, Alexander Kolesnikov, Xiaohua Zhai, Jason Wei, Hyung Won Chung, Shengjia Zhao et Hongyu Ren. Tous ont contribué à des modèles comme GPT-4o ou o1.
Ces débauchages privent OpenAI de ses fondations techniques. Un coup stratégique dans une guerre IA où chaque cerveau compte plus qu’un milliard de lignes de code.
OpenAI vacille sous la pression de la guerre IA
L’hémorragie devient une crise existentielle. OpenAI, fragilisé par le départ de plusieurs figures clés, a dû suspendre ses activités internes pendant une semaine pour se réorganiser.
En coulisses, Sam Altman dénonce les méthodes de Meta, mais tente de rassurer. Selon lui, les meilleurs talents restent fidèles à la mission d’origine. Pourtant, la pression monte, car les offres de Meta redéfinissent les standards.
OpenAI propose des salaires jugés compétitifs avec une médiane annuelle de 417 400 dollars. À cela s’ajoutent des unités de participation au profit (PPUs), dont la valeur a triplé depuis 2023.
Des incitations, bien que substantielles, peinent à rivaliser avec la démesure des packages adverses. Mark Chen, directeur de la recherche, ne cache pas son amertume et décrit une sensation de trahison face à l’agressivité de Meta.
Pour limiter l’exode, OpenAI tente de réajuster ses rémunérations. Pas de surenchère, mais un rééquilibrage interne, guidé par un principe : maintenir une équité salariale cohérente avec ses valeurs.
Superintelligence à prix d’or, mais toujours hors de portée
Cette guerre de talents d’IA ne se limite pas à OpenAI. Meta lorgne aussi sur Google DeepMind et Anthropic. Jusqu’ici, ces laboratoires résistent aux appels des millions.
Meta a déjà lâché 14,3 milliards de dollars pour s’offrir 49 % de Scale AI et placer Alexandr Wang à la tête de son Superintelligence Labs.
Avec l’arrivée de Nat Friedman (ex-GitHub), Meta espère rassembler une élite censée rivaliser avec OpenAI et Google DeepMind. Or, le poste de directeur scientifique reste vacant. Un chercheur senior d’OpenAI a décliné l’offre, malgré un package de 300 millions de dollars.
Même avec son arsenal de talents d’IA, Meta n’a encore pas gagné cette guerre. Les chiffres en disent long. Avec un taux de rétention de 64 % sur deux ans, Meta reste en dessous d’OpenAI avec 67 % et bien loin d’Anthropic (80 %).
Côté produits, les résultats peinent à suivre. Llama 4 reste en retrait face à ChatGPT, Claude ou Gemini dans des évaluations comme LM Arena.
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