Les navigateurs dopés à l’IA préparent leur entrée sur mobile. La tendance risque de reléguer les sites classiques au second plan et d’affaiblir la GEO.
Perplexity a déjà lancé Comet, tandis que la navigation mobile adoptera, elle aussi, ce nouveau mode. Mais la surprise vient d’ailleurs. Ni Google ni les géants du secteur ne mènent la danse, mais bien Perplexity. Le Global Engine Optimization deviendra-t-il secondaire face à cette bascule vers l’IA ?
Une IA agentique en navigateur mobile
Actuellement en bêta sur ordinateur, le déploiement de Comet sur Android et iOS est prévu dans les prochains mois.
Contrairement à Chrome, centré sur la collecte publicitaire ou Safari, axé sur la confidentialité, Comet adopte une approche d’« IA agentique ». En clair, c’est un navigateur IA capable de vous assister personnellement.
Aravind Srinivas, PDG de Perplexity, a confié à Reuters viser « des dizaines à des centaines de millions » d’utilisateurs d’ici 2026. L’entreprise compte imposer ce navigateur IA en préinstallation sur mobile.
Un accord avec Motorola permet déjà son intégration sur certains modèles, avec des fonctions comme l’invocation directe via Moto AI pour gérer e-mails ou réservations. Des discussions sont en cours avec Samsung et Apple.
Mais remplacer Chrome ou Safari est un tout autre défi. À titre de rappel, des accords exclusifs signés par Google exigent Chrome par défaut sur Android. Ces pratiques font l’objet d’enquêtes antitrust.
OpenAI pourrait aussi entrer dans la course. Reuters évoque un projet de navigateur IA encore non officialisé, centré sur une interface de type chatbot.
Le géant de Californie veut limiter les visites de sites web en gardant l’utilisateur dans un environnement interactif. Grâce à son intégration à Siri via son partenariat avec Apple, ce modèle pourrait affaiblir le trafic organique des sites classiques.
Redéfinir l’optimisation pour le mobile
Le GEO cherche à apparaître dans les réponses générées par l’IA. Ce changement de paradigme oblige les marketeurs à revoir leur stratégie.
Un contenu optimisé pour le GEO adopte des paragraphes courts, des titres explicites et un balisage structuré (schema markup) facilitant l’indexation par les modèles IA. Google a bien intégré un mode IA à son moteur, mais son modèle publicitaire freine son adaptation.
À l’inverse, des acteurs comme Perplexity misent sur une approche IA-first, pensée dès le départ pour cette nouvelle navigation. Avec la montée des recherches vocales et conversationnelles sur mobile, les navigateurs boostés à l’IA imposent un langage plus naturel.
Pour être cités dans les résumés automatiques, les sites doivent proposer des réponses précises, enrichies de statistiques, de faits vérifiables et de sources claires. Une étude montre que l’ajout de citations et de données chiffrées augmente de 40 % les chances d’apparaître dans ces extraits IA.
Le GEO se recentre ainsi sur l’intention utilisateur, la contextualisation et la clarté. Comet, par exemple, favorise les requêtes vocales du type « Trouve-moi un restaurant italien ce soir », qui peuvent mener directement à une réservation.
Le contenu doit alors être structuré pour répondre à ce type d’interaction, sans lien à cliquer. Les sites traditionnels voient ainsi leur trafic organique chuter, un effet déjà visible avec des answer engines comme Perplexity.
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