Imaginez vous retrouver face à une version plus âgée de vous-même, posée, ridée, cheveux grisonnants. Avec Future You, ce n’est pas de la science-fiction. C’est un chatbot expérimental conçu pour vous mettre face à votre propre avenir, en recréant un avatar de vous à 60 ou 70 ans.
Ce projet, lancé par des chercheurs du MIT, combine reconnaissance faciale, génération d’image et intelligence conversationnelle. Le résultat ? Un double numérique de vous-même, capable de parler, conseiller et même vous apaiser sur vos inquiétudes futures.
Pour créer cet avatar du futur, l’utilisateur commence par répondre à un questionnaire très détaillé. Objectifs de vie, préoccupations, valeurs, traits de personnalité… tout est passé au crible. Il faut également envoyer un selfie, qui sera modifié à l’aide de StyleClip, un outil qui vieillit numériquement les visages.
Le modèle utilisé repose sur GPT-3.5, avec des réponses adaptées à chaque profil. Ce n’est donc pas un discours générique, mais bien une discussion personnalisée. « En parlant à une version âgée d’eux-mêmes, les utilisateurs développent un sentiment de continuité et de lien personnel », expliquent les chercheurs.
Des bienfaits psychologiques, mais une expérience contrôlée
Les premiers retours sont frappants. Parmi les 344 participants recrutés pour le test, la majorité a noté une baisse de l’anxiété et un regain de motivation après l’échange. Le fait de “s’écouter soi-même dans le futur” semble favoriser une prise de recul face aux problèmes actuels.
Mais les chercheurs ont aussi posé des limites. L’avatar n’a pas le droit d’annoncer des événements tristes ou négatifs. L’expérience est encadrée pour éviter tout effet anxiogène. Un rappel est aussi affiché régulièrement : cet avatar n’est pas réel, il est basé sur des prédictions à partir de vos réponses.
Une IA mentor ou un miroir émotionnel ?
Pour Hal Hershfield, coauteur de l’étude, cette technologie peut aider à mieux se projeter. Il souligne l’effet positif d’un conseil donné par “soi-même”, qui est souvent plus crédible que celui d’un inconnu. Jeremy Bailenson, de Stanford, y voit même une nouvelle méthode d’accompagnement psychologique.
Mais l’outil reste expérimental. Il ne s’agit pas de créer une thérapie virtuelle, mais d’initier une réflexion sur soi. Et peut-être, à terme, de proposer un assistant émotionnel plus intelligent, capable de nous guider sans remplacer le lien humain.

Si vous aviez la possibilité de parler à votre version de 60 ans, que lui demanderiez-vous ?
Ce projet soulève une question fascinante : seriez-vous prêt à écouter vos propres conseils, même ceux qui dérangent ?
Testez Future You, confrontez-vous à vos propres conseils et venez nous raconter ce que ça vous a fait dans les commentaires.
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