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L’IA générative va-t-elle nous rendre dégénérés ? Ce que ChatGPT fait (vraiment) à votre cerveau

Et si confier notre cerveau à ChatGPT revenait à le mettre en veille ? Derrière les prouesses de l’IA générative, les études scientifiques dévoilent une réalité inquiétante : pensée critique en berne, créativité standardisée, mémoire court-circuitée. À force de déléguer à l’IA, notre intelligence s’atrophie. Faut-il y voir une simple transition cognitive… ou le début d’un appauvrissement mental généralisé ? Enquête sur les effets de l’intelligence artificielle… sur la nôtre.

Vous souvenez vous de Wall-E ? Dans ce film de Pixar, les humains ont tout délégué aux machines. Au fil du temps, ils sont devenus obèses, passifs, incapables de penser ou même de marcher. Une caricature ? Peut-être. Mais l’image fait étrangement écho à nos usages actuels de l’IA.

Depuis toujours, la technologie nous libère… mais nous déleste aussi. Calculatrices, GPS, correcteurs automatiques : chaque outil nous épargne un effort. Et à chaque fois, on perd un peu de terrain sur nos capacités mentales.

Ce phénomène a un nom : le déchargement cognitif. Et avec l’IA générative, il vient de passer à la vitesse turbo boost…

Le cerveau en pilotage automatique

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Quand Texas Instruments lance sa Cal-Tech en 1967, certains redoutent déjà que les maths disparaissent de nos têtes. Pas totalement faux : qui peut encore faire un calcul à trois chiffres sans sortir son téléphone ?

Même logique avec le GPS : fini la lecture de carte. Ou les correcteurs : plus besoin d’ouvrir un dictionnaire. À force de déléguer, on désapprend.

L’IA, elle, pousse le phénomène à l’extrême. Une étude suisse révèle que plus on utilise d’outils IA, plus nos capacités de pensée critique chutent. Et ce sont les plus jeunes qui trinquent en premier : hyper-connectés, mais sous-armés sur le plan du discernement.

Face à ce constat, certaines écoles ripostent. Devoirs supprimés, place aux exposés oraux : objectif, forcer les élèves à raisonner par eux-mêmes.

D’autres misent au contraire sur l’IA comme tuteur personnalisé, capable de booster l’apprentissage… à condition d’être bien cadrée. L’outil, visiblement, n’est ni bon ni mauvais : tout dépend de l’usage.

L’esprit critique en veille prolongée

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Plus on fait confiance à l’IA, moins on réfléchit. Ce n’est pas une opinion, c’est une donnée. Une étude conjointe de Microsoft et de Carnegie Mellon montre que l’usage de l’IA désactive nos réflexes mentaux, en particulier chez les travailleurs du savoir.

Les chiffres sont clairs : sur des tâches jugées secondaires, le cerveau décroche encore plus vite. Et à force de répéter ce schéma, même les décisions complexes finissent par être suivies sans réfléchir.

Mais ce n’est pas tout. Autre effet pervers : moins de diversité dans les réponses. Là où un cerveau humain explore plusieurs pistes, l’IA propose souvent la plus probable. Pas la plus originale. En résultent des idées formatées, des réflexions aplaties, un imaginaire sous tutelle.

Et ce nivellement vient avec une autre perte : la mémoire. À force de déléguer à ChatGPT ou consorts, on oublie les étapes, les méthodes, les repères.

Le cerveau ne fait plus le chemin : il lit juste l’arrivée. Et c’est ainsi que, sans s’en rendre compte, on glisse de l’automatisation à l’atrophie.

MIT : quand l’IA écrit, le cerveau s’éteint

C’est désormais confirmé : écrire avec ChatGPT stimule moins le cerveau… que de n’avoir aucun outil du tout.

C’est la conclusion choc du MIT Media Lab, qui a comparé trois groupes d’étudiants rédigant des dissertations : un sans aide, un avec Google, un avec ChatGPT. Pendant l’exercice, leur activité cérébrale était suivie en temps réel.

Le résultat est sans appel : l’activité neuronale s’effondre chez ceux qui utilisent l’IA, notamment dans les zones liées à la créativité, la mémoire de travail et le contrôle exécutif. Et leurs textes ? Lisses, standardisés, parfois dignes d’un copier-coller.

À l’inverse, ceux qui ont tout rédigé eux-mêmes mobilisent davantage leur esprit. Ils s’engagent dans l’écriture, activent leurs idées, ressentent un lien plus fort avec leurs mots. Écrire à la main, c’est penser. L’IA, elle, fait à notre place.

Plus troublant encore : même les utilisateurs occasionnels finissent par se relâcher mentalement. Et quand les chercheurs ont demandé à ChatGPT de résumer l’étude… il a halluciné ses propres résultats. Un clin d’œil ironique, mais révélateur du problème.

Le MIT pousse désormais plus loin : il explore l’impact de l’IA sur l’apprentissage du code. Et selon les premiers retours, ce serait pire encore…

Une menace pour la neuroplasticité

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Le problème dépasse la simple perte de compétences. C’est la structure même de notre cerveau qui en pâtit.

Moins on sollicite nos fonctions exécutives, plus la neuroplasticité s’affaiblit : cette capacité à se réorganiser, à apprendre, à s’adapter.

Un exemple frappant : utiliser le GPS diminue l’activité des zones liées à la planification spatiale. Et c’est pareil avec les assistants IA : à force de leur confier calculs, rappels, résumés, on finit par désactiver des pans entiers de notre cerveau.

Prise de décision : la tentation de la facilité

L’IA nous aide à décider. Mais elle nous déshabitue à choisir. En suivant les recommandations automatiques, on baisse la garde, on clique sans douter. Peu à peu, notre jugement se dilue dans celui de l’algorithme.

Et quand ça se joue sur des sujets sensibles (recrutement, justice, éducation…) les biais algorithmiques deviennent des biais humains. Parce qu’on les adopte sans filtre.

Derrière le confort, il y a donc un vrai risque d’aliénation cognitive. Et cette fois, il ne s’agit pas seulement d’attention ou de mémoire, mais de liberté intellectuelle.

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Créativité standardisée, œuvres uniformisées

Avec l’IA, générer un texte, une image ou une ligne de code prend quelques secondes. Une prouesse, oui. Mais à quel prix pour la créativité humaine ?

Pour Monica Prince, enseignante en écriture créative, le risque est clair : en déléguant nos récits à la machine, on perd la capacité à créer du presque-nouveau. Ces idées semi-originales qui font la richesse d’un style ou d’une culture.

Automatiser, c’est aussi oublier. La mémoire, le geste, l’essai-erreur, la sueur du brouillon : tout ce qui rend un processus créatif vivant… s’efface.

Et ce que produit l’IA ? C’est du recyclé. Elle puise dans des corpus passés, recompose l’existant. On obtient donc des œuvres propres, mais prévisibles.

Même les plus critiques le concèdent : bien utilisée, l’IA peut dépanner, inspirer, délester. Comme le correcteur orthographique, elle peut être un outil. À condition qu’on garde la main, la tête et l’intention.

Attention, mémoire et QI en berne

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Pendant qu’on délègue, notre cerveau se vide. Confier sa mémoire à l’IA, c’est risquer de ne plus rien retenir soi-même. Et ça tombe bien (ou mal) : les réseaux sociaux sont conçus pour ça, enchaîner les contenus, fragmenter l’attention, capter sans nourrir.

Résultat ? Selon une étude de Digital Media Knowledge, notre capacité d’attention moyenne est tombée à 9 secondes par sujet. Moins qu’un poisson rouge, pour ceux qui aiment les comparaisons.

Mais ce n’est pas qu’un problème d’attention : le QI recule. Ce phénomène, connu sous le nom d’inversion de l’effet Flynn, inquiète les chercheurs.

Moins bons en maths, moins bons en lecture, moins bons en sciences. Et surtout, moins capables de se concentrer ou de raisonner avec finesse.

Vers une atrophie cognitive généralisée ?

“Is Google Making Us Stupid ?” La question posée par Nicholas Carr en 2008 résonne plus fort que jamais. En s’inquiétant des effets du moteur de recherche web sur notre intelligence, il n’imaginait probablement pas l’impact catastrophique de l’IA une quinzaine d’années plus tard…

Pour le chercheur John Nosta, l’IA ne fait pas que modifier nos réflexes mentaux — elle accélère leur effondrement.

Réponses instantanées, effort intellectuel réduit, contenus préformatés : tout pousse à la passivité cérébrale. Et dans ce brouillard, les fausses infos séduisantes deviennent plus faciles à avaler que la complexité du réel.

Une éducation à repenser d’urgence

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Alors que les outils s’améliorent, nos capacités régressent. Pour les experts, il faut remettre au cœur de l’éducation ce que les machines ne peuvent pas imiter : l’intuition, le doute, le discernement, l’effort long.

Si on n’apprend pas à penser avec l’IA — sans en dépendre — on abandonne peu à peu nos savoir-faire, mais aussi notre liberté de juger, de créer, de comprendre.

Santé mentale : une dépendance risquée

Même dans le domaine psy, l’IA montre des atouts. Des outils comme Therabot peuvent réduire l’anxiété, soulager la dépression, ou faciliter l’accès aux soins dans les zones isolées.

Mais le piège est là : remplacer l’humain par la machine. Une écoute scriptée à la place d’une parole vivante. Une réponse algorithmique au lieu d’une empathie partagée.

Et la génération Z, déjà qualifiée de génération la plus solitaire, n’échappe pas à ce glissement : 73 % se disent régulièrement déconnectés des autres.

L’enjeu ? Apprendre à cohabiter avec l’IA sans perdre le lien humain, ce lien qui construit l’équilibre, le sens, la santé mentale. Tout ce que l’algorithme ne remplacera jamais.

Pire encore : certains utilisateurs se confient à ChatGPT comme un psy, et se retrouvent plongés dans une spirale de psychose à cause de sa tendance à tout approuver.

C’est ainsi qu’un jeune homme a fini par devenir totalement fou, au point d’attaquer la police et de finir tué…

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Cognition distribuée : une autre lecture possible ?

Faut-il pour autant sombrer dans le catastrophisme ? Pas forcément. Des chercheurs comme Edwin Hutchins défendent un autre modèle : la cognition distribuée. L’IA ne remplacerait pas notre intelligence, mais l’amplifierait. Une sorte de prothèse mentale bien intégrée.

Dans cette vision, l’IA libère du temps pour des tâches plus complexes, plus créatives, comme les précédentes révolutions technologiques ont su le faire.

Mais d’autres tirent la sonnette d’alarme : cette “cinquième révolution industrielle” pourrait bien éroder notre autonomie mentale, en nous déchargeant… de trop.

Le débat est ouvert. Et l’avenir dira si l’IA aura été une béquille pour penser plus loin, ou un fauteuil roulant cognitif pour une société qui ne voulait plus marcher.

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Penser ou déléguer, il va falloir choisir

L’IA ne lit pas l’avenir. Mais elle redessine déjà notre présent cognitif. Pensée critique en veille, créativité sous perfusion, mémoire déportée : les effets de l’assistance permanente se font sentir… et parfois redoutablement vite.

Alors, que faire ? Diaboliser ChatGPT n’est pas forcément pertinent. L’enjeu n’est pas de refuser l’outil, mais d’apprendre à l’utiliser sans s’y dissoudre. Reprendre l’habitude de douter, d’explorer, de construire ses réponses. Et, parfois, de se confronter à l’effort. Le vrai.

Car si l’IA promet un gain de temps, elle ne garantit pas qu’on en fasse bon usage. Penser demande de la friction. De la lenteur. De l’intention. Tout ce que les machines n’auront jamais. Et tout ce que nous risquons de perdre… si nous arrêtons d’y tenir.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous constaté un impact de l’IA générative sur votre propre intelligence ou celle de vos proches ? Faut-il arrêter d’utiliser cette technologie selon vous ? Partagez votre avis en commentaire !

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