Au T3 2025, le chômage en France augmente officiellement de 1,6 % en catégorie A. Mais ajusté des effets de la réforme France Travail, cet indicateur baisse de 1 %.
Le troisième trimestre 2025 révèle une évolution contrastée du chômage en France. Les chiffres publiés par France Travail indiquent une hausse des inscriptions. Cependant, cette progression reflète aussi l’effet de la réforme et des nouvelles règles de radiations. Cette analyse explique clairement la situation du marché de l’emploi, ses tendances, ses impacts sur les jeunes, les actifs et les nouveaux publics intégrés.
Nouvelles catégories et parcours sociaux
En moyenne, 6 445 600 personnes sont inscrites à France Travail hors Mayotte, parcours social et attente d’orientation. Parmi elles, 5 698 300 doivent activement rechercher un emploi, répartis en catégories A, B et C.
La catégorie A, qui regroupe les demandeurs d’emploi sans activité, compte 3 263 500 personnes. Cela représente une hausse de 1,6 % sur le trimestre (+51 100) et de 7,6 % sur un an.
Les catégories B et C, qui incluent les actifs à temps partiel ou en activité réduite, totalisent 2 434 900 inscrits. En outre, deux nouvelles catégories introduites en janvier 2025, complètent le dispositif.
Environ 179 500 personnes suivent le parcours social catégorie F, tandis que 867 200 sont en attente d’orientation (catégorie G). Ces flux récents influencent directement l’interprétation des statistiques globales.
Évolution des inscriptions et impacts de la réforme
Le nombre total d’inscrits pour les catégories A à E augmente de 1,5 % par rapport au trimestre précédent (+92 200). Sur un an, cette hausse atteint 4,4 %.
Pour les catégories A, B et C, la progression trimestrielle reste de 1,5 % (+86 200). La croissance annuelle pour ces catégories, quant à elle, s’élève à 5,3 %.
Hors nouveaux publics (allocataires RSA et jeunes en insertion), la catégorie A croît de 0,7 % sur le trimestre. Sur un an, cette croissance réelle atteint 6,3 %.
La réforme de France Travail et la modification du régime de radiations expliquent une partie de cette évolution du chômage. Depuis juin 2025, les radiations mensuelles passent à 2 000 contre 45 000 au premier trimestre. Cela réduit artificiellement les départs des listes d’inscrits.
Sans ces mesures, le ministère estime que les chômeurs auraient diminué de 1 % pour la catégorie A et de 0,3 % pour les catégories A, B, C. Ces ajustements méthodologiques permettent alors de distinguer les effets réels de la conjoncture économique de ceux liés à la réforme administrative.
Le ministère du Travail souligne que corrigées des effets méthodologiques, les données indiquent un marché du travail solide. Et ce malgré un contexte économique morose marqué par des incertitudes politico-budgétaires, le rebond des défaillances d’entreprises et une concurrence internationale forte.
Analyse détaillée : jeunes, syndicats et perspectives
Les syndicats adoptent une lecture plus critique. La CGT dénonce la hausse du chômage en France et met en avant la vulnérabilité des jeunes, particulièrement touchés.
Chez les moins de 25 ans, environ un sur cinq reste sans emploi. Le chômage des jeunes augmente de 6,8 % sur le trimestre pour la catégorie A et de 4,4 % pour les catégories A, B, C.
Sur un an, ces chiffres grimpent respectivement à +29,8 % pour les sans-emploi et +19,5 % en incluant l’activité réduite. L’économiste Eric Heyer de l’OFCE constate que le chômage en France reste perturbé par la baisse des radiations. L’afflux de 867 000 nouveaux inscrits en attente d’orientation accentue cette pression sur le système.
Heyer souligne que France Travail peine à absorber ces flux, neuf mois après la loi Plein Emploi. Le marché de l’emploi montre toutefois une dynamique positive, interprétée comme un signe de stabilité.
La Dares rappelle l’importance de distinguer effets méthodologiques et tendances conjoncturelles pour comprendre l’évolution réelle. Enfin, le 13 novembre, l’Insee publiera le taux officiel de chômage en France pour le troisième trimestre 2025. Ces chiffres permettent des comparaisons internationales.
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