Sur les 138 centres de traitement de données se trouvant dans l’Hexagone, 124 sont logés en Île-de-France. La Seine-Saint-Denis devient ainsi l’emplacement le plus apprécié des entreprises de data centers en France.
Il est difficile d’imaginer que sans data centers, il devient compliqué de recevoir des mails ou d’utiliser son application de visioconférence favorite. Ces infrastructures sont pourtant devenues indispensables dans notre vie de tous les jours. En Île-de-France, leur présence ne fait pourtant pas que des heureux. Il s’agit effectivement de structures très énergivores.
Pour pouvoir se servir de toutes les fonctions d’un smartphone, il est nécessaire d’avoir un emplacement où des centaines de milliers d’ordinateurs fonctionnent non-stop. Loin des programmes informatiques et des infrastructures virtuelles, ce sont de véritables bâtiments physiques. Le géant de la télécommunication Free en possède par exemple quatre en Île-de-France. D’après Cécile Diguet, urbaniste à l’Institut Paris région, ces entrepôts ont besoin d’une puissance électrique énorme en plus « des fibres optiques et d’un foncier à l’écart des zones de risque naturel ».
Les entreprises de data centers s’installent en Île-de-France
A ce jour, 138 data centers sont répertoriés sur tout le territoire français. Le fait que la Seine-Saint-Denis soit une localité phare ne surprend pas, surtout en prenant en compte le passé industriel du département. Prenons l’exemple d’Interxion. La société a investi dans une usine Airbus Helicopters située à La Courneuve dans le but de construire « le plus grand data center du pays », et ce, sur une surface de sept hectares. Le mois prochain, le géant américain projette même d’inaugurer le premier bâtiment du campus qu’il juge être « un investissement à plus d’un miliard d’euros ».
La pandémie a vraisemblablement augmenté la consommation numérique dans le monde. Cela implique néanmoins un besoin conséquent en stockage. Le dirigeant d’Interxion France a même déclaré que l’édification de réseaux de câbles et de data centers sera au centre de nos préoccupations pour ce siècle. On notera également que cette initiative aura certainement des effets sur la santé. C’est le cas lors d’une exposition prolongée au fioul ou aux ondes électromagnétiques des climatiseurs.
Des Français pas contents !
La contestation de groupe dans la région Île-de-France rappelle ce qu’il s’est passé en Essonne en avril dernier. Alors qu’Amazon a voulu instaurer un data center à Brétigny-sur-Orge, la préfecture a refusé sa demande. Selon l’arrêté, le géant du cloud ne proposerait pas une solution de valorisation de la chaleur fatale. Eric Braive, président de Cœur d’Essonne déclare, quant à lui, n’avoir aucun problème avec les data centers. Toutefois, étant donné qu’Amazon est une des plus grandes entreprises du moment, il est normal de s’attendre à une structure plus innovante. L’élu regrette également que le projet n’ait pas la capacité de créer plus de 200 emplois malgré son envergure.
Il est aussi vrai que le data center consomme beaucoup d’énergie. Scaleway peut d’ailleurs en témoigner avec sa facture d’électricité qui avoisine le million d’euros par mois. Le data center de l’entreprise ne se sert pourtant pas de climatisation, ce qui réduit déjà sa consommation d’énergie de 40 à 50 %. Dans un monde où les data centers ont un rôle capital, Arnaud de Bermingham, fondateur de Scaleway rassure quant à l’existence de technologies vertueuses.
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