Lorelight a été créée pour aider les marques à suivre leur visibilité dans les réponses des modèles d’IA comme ChatGPT, Claude ou Perplexity. Mais voilà. La plateforme GEO (pour Generative Engine Optimization) a tiré sa révérence.
Benjamin Houy, son fondateur, explique avoir tiré une conclusion simple. Les marques qui ressortent le plus dans les réponses IA sont celles qui ont déjà travaillé leur contenu, leur réputation et leur autorité. Je vous explique.
Pourquoi Houy a mis fin au projet Lorelight ?
Benjamin Houy n’a pas pris cette décision à la légère. Il raconte avoir analysé des centaines de réponses générées par les IA. Et les marques les plus citées ont toutes un point commun. Elles produisent du contenu solide, fiable et reconnu.
Selon lui donc, la “visibilité IA” n’est qu’une extension naturelle du travail de marque déjà bien fait. Autrement dit, pas besoin d’une “stratégie géolocalisée” pour briller dans les réponses de ChatGPT.
Dans son billet de blog, Houy reconnaît que Lorelight avait des adeptes. Certains clients appréciaient les analyses détaillées et les graphiques séduisants. Cependant, au fil du temps, beaucoup se désabonnaient, réalisant que ces chiffres ne changeaient pas leurs plans marketing.
Pour Houy, le problème ne vient pas des IA, mais de la manière dont on tente de les apprivoiser. Il estime que les marques devraient plutôt renforcer leur image et leur crédibilité, plutôt que de courir après des métriques incertaines. Après tout, les IA s’appuient sur le même contenu qui forge la réputation d’une entreprise.
L’entrepreneur préfère voir la géolocalisation comme un simple signal, utile quoique secondaire. D’après lui, ces données peuvent trouver leur place dans des outils SEO complets et non dans un produit indépendant. D’ailleurs, plusieurs plateformes traditionnelles ont déjà intégré ces indicateurs de “visibilité IA” dans leurs outils existants, sans créer de catégorie à part.
Résultat : un sacré débat
Depuis la fermeture de Lorelight, les avis s’affrontent. Certains professionnels du marketing ont salué la décision de Houy comme un retour aux fondamentaux. “Merci d’avoir dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas”, écrit Lily Ray, spécialiste du référencement. Pour elle, la vraie performance se mesure toujours à la qualité du contenu et à la confiance du public.
D’autres, au contraire, y voient une erreur de jugement. Randall Choh affirme que la recherche générative mérite sa propre approche. Oui, car les requêtes dans les LLM sont souvent plus précises et mieux intentionnées. Selon lui, ignorer ces signaux reviendrait à laisser passer des opportunités de conversion.
Karl McCarthy, consultant en stratégie numérique, lui, adopte une position médiane. Il estime que la visibilité IA repose avant tout sur un “réseau” solide, où chaque mention crédible compte. Pas besoin d’un outil miracle, une stratégie cohérente entre contenu, réputation et référencement fera l’affaire.
Et puis il y a les questions plus éthiques. Nikki Pilkington, elle, s’inquiète pour les clients de Lorelight. Elle demande si les campagnes géolocalisées précédentes doivent être mises à jour, voire supprimées.
Le GEO ? Tout ce qu’il y a de plus compliqué
Si vous voulez tout savoir, la recherche par IA ne fonctionne pas comme Google. Et tout le problème est là. Les assistants vocaux ne renvoient pas toujours vers des liens précis. Parfois, ils citent une source, parfois non. Dans certains cas, ils orientent les utilisateurs vers un site, dans d’autres, ils résument tout eux-mêmes. Mesurer l’impact réel d’une marque n’est donc pas du gâteau.
Les entreprises tentent malgré tout de suivre la trace. Certaines observent les liens partagés par les IA grâce à des balises UTM. D’autres surveillent les pics de trafic direct, les recherches de marque ou encore les conversions indirectes. Des signaux qu’il faut interpréter avec prudence.
Et le vrai défi, voyez-vous, c’est l’attribution. Tous les assistants ne transmettent pas de “référents” clairs. On peut repérer un lien cliqué depuis ChatGPT, mais pas toujours une mention verbale dans une réponse vocale. Résultat : chaque entreprise bricole sa méthode, en espérant comprendre ce que les LLM valorisent réellement.
Pour Houy, cette complexité suffit à prouver qu’une plateforme GEO autonome n’a pas d’avenir. Pour d’autres, au contraire, c’est une raison supplémentaire de continuer à explorer ce terrain. Tant que la visibilité IA n’aura pas son standard, le débat restera ouvert.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Si Benjamin Houy a raison, la recherche par IA s’appuie sur les mêmes signaux que le référencement traditionnel. Crédibilité, expertise, qualité du contenu : ces piliers suffiraient à garantir une bonne visibilité. Ce, que ce soit sur Google ou sur ChatGPT.
Toutefois pour les défenseurs des outils GEO, ignorer la recherche générative serait une erreur stratégique. Ils estiment que les assistants IA ouvrent un nouvel espace de découverte entre le référencement et le marketing conversationnel. Savoir comment une marque est citée par une IA pourrait bientôt devenir un indicateur clé de performance.
Les grandes plateformes SEO semblent déjà avoir choisi leur camp. Plutôt que de créer une catégorie à part, elles intègrent progressivement les signaux IA dans leurs tableaux de bord existants. Cette approche hybride rassure les annonceurs, tout en évitant de multiplier les outils.
Pour les entreprises, la solution est peut-être plus simple qu’il n’y paraît. Travailler son image, produire du contenu fiable et entretenir la confiance des internautes restent les meilleures manières d’être repérées… par les humains comme par les machines.
- Partager l'article :

