Une guerre nucléaire plongerait le monde dans un hiver qui risque de dévaster l’agriculture mondiale et entraînerait une famine massive.
Le soleil disparaît derrière un voile de suie. Les champs de maïs s’étiolent sous des températures glaciales. Des milliards de personnes font face à une famine sans précédent. Ce scénario apocalyptique est celui de l’hiver nucléaire. Une catastrophe plus dévastatrice que l’éruption volcanique du Tambora en 1815, provoquant « l’année sans été » et des famines en Europe et en Amérique du Nord.
La suie vient perturber la photosynthèse
Le point de départ de ce fameux hiver est une guerre nucléaire, qu’elle soit régionale ou mondiale. Les explosions atomiques, au-delà de leur destruction immédiate, déclenchent des tempêtes de feu massives.
Ces incendies libèrent des millions de tonnes de suie et un nuage de fumée dans l’atmosphère, à l’échelle planétaire. Ce voile obscur bloque alors la lumière du soleil.
Les températures mondiales chutent brutalement, parfois de 7 à 30 °C selon l’ampleur du conflit. Ce refroidissement peut persister plus d’une décennie. L’hiver nucléaire n’est pas passagère, mais se prolonge et paralyse les écosystèmes.
L’agriculture est la première victime de cet hiver nucléaire. La baisse des températures perturbe les cycles de croissance des plantes, rendant la photosynthèse quasi impossible.
Le maïs, choisi par les chercheurs de Penn State comme indicateur clé en raison de son importance mondiale, subit des pertes dramatiques. Une explosion régionale libère environ 5,5 millions de tonnes de suie causerait une diminution de 7 % de la production mondiale de maïs.
Cette baisse, modeste en chiffre, suffirait à perturber les chaînes d’approvisionnement alimentaires. L’inflation s’emballe, aggravant l’insécurité alimentaire pour des millions de personnes, surtout dans les régions les plus vulnérables.
Une guerre mondiale à grande échelle, libérant 165 millions de tonnes de suie, entraînerait une réduction de 80 % des rendements annuels de maïs. Cette perte, combinée à d’autres impacts environnementaux, causerait à une famine mondiale touchant des milliards de personnes.
La destruction de la couche d’ozone
L’hiver nucléaire s’accompagne de la destruction de la couche d’ozone. Les explosions libèrent des oxydes d’azote dans la stratosphère, qui dégradent rapidement ce bouclier naturel.
Sans cette protection, des rayons ultraviolets B (UV-B) nocifs endommageant les tissus végétaux. Ces rayons UV-B pourraient causer une baisse supplémentaire de 7 % de la production de maïs.
Dans le scénario le plus extrême, la perte totale atteint 87 %. En outre, le pic de rayonnement, attendu six à huit ans après le conflit, prolongerait la crise bien au-delà de l’impact initial du refroidissement.
Est-ce inévitable ? Face à cette menace, les chercheurs de Penn State proposent des stratégies d’adaptation agricole. Les variétés de maïs actuelles seraient remplacées par des cultures à croissance rapide, résistantes au froid de l’hiver nucléaire.
Ces variétés pourraient augmenter la production alimentaire mondiale de 10 % par rapport à une inaction totale. Cependant, leur adoption dépend de la disponibilité des semences.
Pour répondre à ce problème, l’équipe suggère la création de « kits de résilience agricole ». Ces kits contiendraient des semences adaptées aux conditions climatiques régionales et aux saisons de croissance raccourcies.
Ils permettent de maintenir une production alimentaire minimale pendant les années critiques, le temps que les chaînes d’approvisionnement et les infrastructures se rétablissent.
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