L’IA consomme tellement d’énergie que même Google commence à manquer de prises. Sa nouvelle idée ? Déplacer le problème dans l’espace. Avec Project Suncatcher, la firme de Mountain View veut transformer le Soleil en batterie géante pour alimenter ses futures IA.
Face à la soif de puissance de ses modèles d’IA, Google planche sur des data centers orbitaux, suspendus entre jour et nuit, nourris en continu par l’énergie solaire spatiale. Baptisé Project Suncatcher, ce programme pourrait marquer une nouvelle ère pour le cloud et repousser les limites de ce que nos infrastructures peuvent supporter sur Terre.
Les data centers de Google bientôt dans l’espace
Google Research vient d’annoncer le programme Project Suncatcher. Apparemment, ils vont déployer des centres de données spatiaux dédiés à l’IA, alimentés par l’énergie solaire.
L’objectif est de tirer parti du rayonnement solaire permanent de l’espace, loin des contraintes terrestres. Ces data centers orbitaux prendraient la forme d’une constellation de satellites équipés de TPU (Tensor Processing Units) Google spécialement adaptés, reliés entre eux par des communications optiques ultra-rapides.
Nous savons tous que l’IA est très gourmande. Les modèles de plus en plus puissants nécessitent des quantités d’électricité colossales, et les géants du secteur comme Google commencent à en souffrir. Aux États-Unis, Microsoft disposerait déjà de stocks de GPU inutilisés, faute d’énergie suffisante pour les faire tourner. Ainsi, les prix de l’électricité explosent et la pression sur les réseaux devient critique.
Certaines entreprises explorent des solutions radicales, comme les petits réacteurs nucléaires modulaires ou des systèmes de récupération d’énergie thermique. Google, de son côté, préfère lever les yeux vers le ciel.
Our TPUs are headed to space!
— Sundar Pichai (@sundarpichai) November 4, 2025
Inspired by our history of moonshots, from quantum computing to autonomous driving, Project Suncatcher is exploring how we could one day build scalable ML compute systems in space, harnessing more of the sun’s power (which emits more power than 100… pic.twitter.com/aQhukBAMDp
Pourquoi là-haut ? Parce que le soleil ne se couche jamais
En plaçant ses satellites sur une orbite terrestre basse héliosynchrone, Google pourrait maintenir ses panneaux solaires exposés en permanence à la lumière du Soleil, quasiment 24h/24. Ce sera donc huit fois plus d’énergie produite qu’un panneau solaire terrestre. C’est un grand atout pour des systèmes aussi énergivores que les serveurs d’IA.
Toutefois, Google doit encore résoudre une série de problèmes techniques, comme créer des liaisons optiques stables et ultra-rapides entre satellites ou gérer une constellation compacte sans collisions. Ils devront aussi protéger les circuits électroniques contre les radiations spatiales et, bien sûr, réduire le coût astronomique (sans mauvais jeu de mots) du lancement et de la maintenance.
Par ailleurs, des serveurs spatiaux pourraient soulager la consommation d’électricité terrestre, mais au prix de nouveaux défis. Notamment, plus de débris spatiaux, des risques de perturbations astronomiques et une empreinte orbitale en expansion.
Pour l’instant, Project Suncatcher n’est alors qu’une étude de faisabilité. Mais, Google devrait lancer deux prototypes d’ici 2027, afin de tester si tout cela est faisable et rentable.
- Partager l'article :