Une IA libre, privée, sans aucun garde-fous ni filtre moral ? C’est ce que propose Venice AI. Cette plateforme renverse les codes de l’IA générative avec une promesse radicale : aucun tabou. Voici tout ce qu’il faut savoir avant de plonger dans l’outil le plus déroutant du moment…
Depuis quelques mois, une tendance se dessine : les IA génératives comme ChatGPT, Claude, Gemini ou même Grok deviennent de plus en plus… prudentes.
Impossible de discuter d’un sujet polémique sans qu’une alerte de « conformité » surgisse. Certains prompts sont carrément bloqués. Ce qui devait être un outil d’exploration devient un assistant édulcoré.
Mais qui sont les pontes de la Silicon Valley pour se permettre de juger quels sont les sujets trop sensibles ? Devons-nous laisser Sam Altman ou Mark Zuckerberg fixer nos limites morales ?
C’est dans ce climat aseptisé qu’émerge Venice AI, une plateforme radicalement différente.
Son pari ? Offrir une intelligence artificielle privée, gratuite, totalement non censurée, à utiliser comme bon vous semble. Une IA qui ne vous juge pas, ne vous interrompt pas, et ne filtre pas vos idées.
Autrement dit : le ChatGPT sans muselière.
Conçue à la croisée des mondes open source, hacker et tech-libertaire, Venice séduit une nouvelle génération d’utilisateurs :
- des créatifs qui veulent brainstormer librement,
- des chercheurs fatigués des filtres idéologiques,
- des développeurs qui veulent bidouiller sans limite,
- et bien évidemment… quelques esprits plus sombres, attirés par l’absence totale de garde-fous.
Promesse exaltante ou boîte de Pandore numérique ? Pour comprendre ce que Venice a vraiment dans le ventre, il faut se pencher sur son fonctionnement.
Comment fonctionne Venice AI ?
Cette IA repose sur une structure simple à décrire, mais puissante à l’usage. Le cœur du système : une interface web minimaliste qui permet d’accéder à des modèles de langage open source, sans aucune restriction thématique.
Pas besoin de s’inscrire, pas d’identification, pas de cloud imposé. On ouvre son navigateur, on choisit un modèle, et on commence à discuter.
Venice propose une sélection de LLMs (Large Language Models) adaptés à différents usages. Chaque modèle est regroupé selon une catégorie :
- Uncensored : génération libre, sans filtre moral (ex : Dolphin Mistral 24B)
- Reasoning : pour des tâches logiques et analytiques
- Small / Medium / Large : selon vos besoins en performance, vitesse ou précision
Chaque modèle peut être utilisé dans le cloud, ou localement si vous souhaitez tout héberger vous-même (pour une confidentialité absolue).
Les IA personnalisables
Par ailleurs, Venice introduit aussi une fonctionnalité originale : les « personnalités IA ». Ce sont des assistants aux caractères distincts (philosophe, manager, thérapeute, conseiller UX…) que vous pouvez créer, éditer, affiner.
En quelques clics, vous avez votre propre IA sur mesure, prête à vous suivre dans toutes vos explorations… même les plus tordues.
Au-delà du texte : images, code, data
Outre la génération textuelle, Venice permet aussi de créer des images via Stable Diffusion et FLUX. Il peut aussi générer du code pour développeurs ou designers sans connaissance poussée.
Et il embarque des outils d’analyse UX pour explorer des tendances ou données utilisateur.
Le tout avec une interface plus légère qu’un Notion, mais plus malléable qu’un ChatGPT.
Tired of your image prompts being censored?
Try https://t.co/LfWAkcdXLs pic.twitter.com/vXTZdUGPF6— Venice Ai (@ASKVenice_Ai) March 3, 2025
Ce que Venice permet (et que ChatGPT ne fera jamais)
La différence ne se joue pas seulement dans l’interface. Elle est philosophique.
Avec Venice AI, vous pouvez explorer n’importe quelle idée, sans recevoir de rappel à l’ordre, sans signalement automatique, sans barrière invisible.
Vous voulez simuler une conversation entre Marx et Nietzsche sur la pédocriminalité dans l’Église ? Aucun problème.
Vous souhaitez générer du code pour une application “borderline” ou analyser un discours politique extrémiste sans modération automatique ? Venice laisse faire.
Vous en avez marre de recevoir des réponses formatées à la sauce “bienveillance responsable” ? Venice vous répond franchement, quitte à heurter.
Et ce n’est pas juste une posture. Contrairement aux IA grand public, Venice :
- Ne refuse aucun prompt, quel qu’en soit le sujet
- Ne reformule pas à votre place pour lisser la réponse
- N’efface pas les questions sensibles du champ de vision
C’est brut, c’est cru parfois, mais c’est volontaire.
Autre différence fondamentale : rien n’est stocké sur leurs serveurs.
Tout est local, ou hébergé sur votre propre infrastructure.
Aucune télémétrie, aucun tracking. Ce que vous écrivez ne sort pas de votre ordinateur — sauf si vous le décidez.
C’est l’anti-Google par excellence : un assistant qui vous obéit, sans vous surveiller.
Entre fantasme libertaire et arme de cybercrime
Mais cette liberté a un prix. Et Venice ne le cache pas.
Déjà, tous les modèles open source ne se valent pas. Certains, comme Mistral ou Dolphin, s’en sortent bien… d’autres sont confus, lents ou incohérents.
Certaines réponses manquent de pertinence, ou nécessitent plusieurs relances. Et ne comptez pas sur une IA qui « comprend votre intention » comme GPT-4 : Venice est plus brut de décoffrage, parfois froid, parfois erratique.
Par ailleurs, l’expérience est encore artisanale. Même si l’interface web est propre, Venice reste un projet très jeune.
Des bugs ont été signalés, tels qu’un chargement infini ou un plantage de sessions. Les fonctionnalités ne sont pas toujours stables.
L’interface peut être un peu plus compliquée à maîtriser que ChatGPT, mais rien de bien méchant.
Le vrai problème, c’est que Venice est déjà détourné par des personnes mal intentionnées. Plusieurs experts en cybersécurité alertent.
Cette IA est utilisée sur les forums de hackers, car elle peut générer du code de phishing, de spyware, ou d’attaque DDoS sans aucune restriction.
Certains scripts dangereux, que ChatGPT ou Gemini bloquent, passent sans aucun problème ici.
C’est une épée à double tranchant…
Venice AI est-il dangereux ? La question qui fâche
C’est le point chaud, celui qui divise les utilisateurs, les développeurs… et les autorités.
Venice AI se présente comme l’outil de la liberté absolue. Mais cette liberté, certains la perçoivent comme une zone de non-droit algorithmique.
Là où ChatGPT dira « Je ne peux pas vous aider sur ce sujet », Venice répondra sans broncher. Jamais.
Des experts en cybersécurité (InfoSecurity Magazine, Certo, etc.) tirent la sonnette d’alarme. Venice serait déjà utilisé sur des forums spécialisés pour générer :
- des mails de phishing indétectables,
- des scripts d’intrusion,
- ou du code pour logiciels espions ou malveillants.
Pourquoi ? Parce que l’outil ne bloque rien. C’est une IA qui exécute — point.
Est-ce que cela en fait une IA « mauvaise » ? Pas nécessairement.
Certains défendent Venice bec et ongles : ce n’est pas à l’IA de filtrer, mais à l’humain de faire preuve de responsabilité. L’outil est neutre — ce qu’on en fait ne l’est pas.
C’est le dilemme du couteau : indispensable en cuisine, redoutable dans une ruelle sombre…
Alors pour qui est-ce vraiment fait ? Clairement pas pour tout le monde.
Ce n’est pas un jouet, ni un assistant de productivité pour votre PME.
C’est une machine brute, à manier avec précaution.
Pour ceux qui cherchent une IA « sûre », modérée, ou adaptée aux enfants, la réponse est simple : fuyez.
Comment l’utiliser ? Guide express pour se lancer
Envie de tester Venice par vous-même ? Voici comment s’y prendre, en quelques étapes simples.
Pour accéder à la plateforme, pas besoin de créer de compte. Rendez-vous sur le site officiel de Venice AI (via navigateur desktop).
L’interface se lance instantanément.
Choisissez ensuite un modèle. Vous avez le choix entre plusieurs catégories :
- Uncensored pour une liberté totale,
- Reasoning pour les tâches logiques,
- Vision pour l’analyse des images…
Différentes tailles Small / Medium / Large sont aussi proposées, avec différents niveaux de puissance et de mémoire.
Chaque modèle a ses forces et faiblesses. La liste est régulièrement mise à jour avec de nouvelles versions du modèle propriétaire de Venice ou avec des modèles tiers.
Vous pouvez également choisir une personnalité prédéfinie (coach, philosophe, analyste…) ou créer la vôtre.
Nom, style de réponse, ton, spécialité : tout est paramétrable. C’est l’option idéale pour se bâtir un assistant unique.
Pour les plus geeks, Venice peut être installé en local sur votre machine, ou via un serveur personnel.
Vous gagnez en sécurité et confidentialité, mais cela demande quelques compétences techniques (Docker, GPU, etc.).
En outre, un système de staking de tokens permet d’activer des fonctions premium (résolution d’images, API privée, accès illimité…). Le token s’appelle VVV : plus vous en bloquez, plus vous avez de capacités quotidiennes.
L’avis des utilisateurs (et pourquoi ils deviennent addicts)
Venice AI divise, mais crée des fidélités fortes. Pour certains, l’expérience est une révélation.
Sur Product Hunt, les commentaires sont explicites :
« Venice est mon outil IA principal. Il ne me juge pas, ne me surveille pas, il m’aide à penser. »
« Je peux enfin poser des questions que ChatGPT refusait d’aborder. »
Des profils variés (écrivains, développeurs, chercheurs, artistes…) y voient un espace de pensée libre.
Certains parlent même d’un « retour à la vérité brute ».
Toutefois, d’autres, plus pragmatiques, notent plusieurs défauts.
Les critiques qui reviennent sont :
- la lenteur sur certains modèles,
- des personnalités IA peu cohérentes dans les longues discussions,
- ou encore les bugs occasionnels.
Sur Reddit, les retours sont plus amers :
« J’aime l’idée, mais les réponses sont trop floues, et l’interface rame. »
En clair, Venice attire les curieux, mais ne retient que les plus déterminés.
Venice vs ChatGPT : deux visions opposées de l’IA
On pourrait croire que Venice et ChatGPT jouent sur le même terrain. En réalité, ils incarnent deux philosophies antagonistes.

Venice AI n’est pas une alternative à ChatGPT. C’est une autre manière de concevoir l’intelligence artificielle.
Là où la plupart des outils cherchent à rassurer, à guider, à cadrer, Venice choisit de lâcher prise : pas de censure, pas de tracking, pas de formatage.
Une IA qui vous répond sans filtre, sans fard, et sans garde du corps.Est-ce risqué ? Oui.
Est-ce perfectible ? Clairement.
Mais pour une partie des utilisateurs, c’est justement ce qui manquait dans le paysage des IA modernes : un espace de pensée sans supervision algorithmique.
Venice, c’est la clé USB de l’IA : portable, personnelle, sans cloud, sans surveillance.
Reste à savoir si cette vision ultra-libertaire de l’IA peut coexister avec les exigences réglementaires et les dérives possibles…
Et vous, qu’en pensez-vous ? Préférez-vous une IA totalement libre, sans garde-fou, ou avec des barrières éthiques comme Grok ou ChatGPT ? Partagez votre avis et vos outils préférés en commentaire !
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