De nombreux constructeurs auto préfèrent garder la main sur leurs systèmes embarqués et rejettent CarPlay Ultra d’Apple. Souveraineté logicielle et attentes des conducteurs, le bras de fer ne fait que commencer.
CarPlay Ultra dépasse largement la simple projection des applications iPhone sur l’écran central, à l’image de la version classique. Ce système signé Apple s’intègre en profondeur dans l’architecture du véhicule. Il prend la main sur le tableau de bord, l’instrumentation numérique, la climatisation, la radio, ainsi que sur l’affichage de la vitesse.
Adoption, pour satisfaire les attentes des conducteurs
Plusieurs constructeurs auto choisissent d’adopter CarPlay Ultra afin de répondre aux attentes croissantes des utilisateurs. Selon une enquête McKinsey menée en 2023, 85 % des conducteurs préfèrent CarPlay ou Android Auto aux interfaces propriétaires.
En outre, près de la moitié envisageraient de ne pas acheter un véhicule dépourvu de ces systèmes.
Pour sa part, Apple propose CarPlay Ultra gratuitement aux constructeurs auto. Sa version classique enregistre déjà plus de 600 millions d’utilisations quotidiennes.
Ainsi, Aston Martin prévoit de l’intégrer à ses modèles dès 2025. Porsche, Hyundai, Kia et Genesis ont également exprimé leur soutien, sans toutefois annoncer de calendrier précis.
Intégrer CarPlay Ultra est avant tout une question de compétitivité et un moyen de fidéliser une clientèle profondément ancrée dans l’écosystème Apple.
Des constructeurs auto disent non à CarPlay
De nombreux constructeurs auto, dont Renault, Mercedes-Benz, Audi, Volvo, Polestar et General Motors, refusent d’adopter CarPlay Ultra. Cette réticence découle d’une volonté affirmée de conserver le contrôle de leurs systèmes embarqués.
La plupart misent sur des solutions développées en interne ou en partenariat avec Google via Android Automotive. Ces systèmes leur permettent de proposer des services connectés par abonnement, donc lucratifs.
Renault a exprimé sans détour son opposition, déclarant ne pas vouloir « laisser Apple envahir ses systèmes », selon Financial Times. Le groupe privilégie une plateforme fondée sur Android Automotive pour maintenir la maîtrise de ses interfaces et des données produites par ses véhicules.
General Motors pousse l’opposition plus loin. Le constructeur auto a décidé de supprimer totalement CarPlay et Android Auto de ses futurs modèles.
Officiellement, cette décision s’appuie sur des arguments de sécurité. Mais elle vise surtout à favoriser ses propres services connectés, monétisables par abonnement.
Les constructeurs auto opposés à CarPlay Ultra redoutent aussi que, malgré les garanties données par Apple, certaines données sensibles échappent à leur contrôle. Aston Martin, favorable à l’intégration du système, a d’ailleurs imposé des limites afin que les données restent sous son contrôle.
Pendant ce temps, Ford, Nissan, Infiniti ou Jaguar Land Rover n’ont pas encore tranché. Toyota et Volkswagen n’ont formulé aucune position publique à ce jour.
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